Alex Moussa Sawadogo tire un bilan du Fespaco 2025

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La fête soude un pays. En dépit des difficultés logistiques liées au contexte, le FESPACO 2025 s’est globalement bien déroulé, avec un grand nombre de films et une mobilisation populaire impressionnante. Deux jours après la cérémonie de clôture, Alex Moussa Sawadogo, délégué général du FESPACO, répondait à nos questions dans son bureau au siège du festival.

Voilà le Fespaco juste terminé ! Quelles sont les joies et quels sont les regrets ?

Les joies, c’est surtout d’avoir réussi cette édition qui n’était pas du tout assurée d’avance. Comme on le sait, le Burkina Faso traverse des moments difficiles de son Histoire, qui impactent forcément l’organisation d’un événement comme le FESPACO, de même que la mobilisation des partenaires. L’État burkinabé reste le grand bailleur de fonds du FESPACO, mais il a toujours eu besoin de partenaires extérieurs pour pouvoir renforcer le budget existant.

Quel en est le budget ?

Le budget prévisionnel du FESPACO tourne généralement autour de 2 milliards de francs CFA mais en matière d’exécution, on se retrouve entre 1,3 et 1,5 milliard, sans compter les soutiens techniques. C’est énorme pour un pays qui traverse ces difficultés. La participation de l’État est de l’ordre de 70% et a monté à près de 80 % : le gouvernement a fait un grand effort. Je crois que c’est inédit dans l’organisation du FESPACO.

Qu’est-ce qui a joué ?

On avait un défi à relever : montrer que le Burkina, qui s’est toujours engagé dans la promotion des cinémas d’Afrique, ne veut pas se désengager de cette mission. Mais il s’agissait aussi de faire venir les gens au Burkina Faso. Il fallait montrer que malgré ces moments difficiles, le pays est toujours fréquentable, et est toujours accueillant, fidèle à sa tradition d’hospitalité et d’intégrité. Le FESPACO reste un moyen de communication du Continent, mais du Burkina Faso aussi. Je pense que pour cette édition la motivation était nationale. Les Burkinabè se sont sentis présents.

Effectivement, on a assisté à une grande ferveur populaire, notamment sur l’avenue des cinéastes et au siège qui étaient bourrés de monde.

Oui, l’engouement a gagné toute la ville, et la majorité des salles étaient pleines. Il y avait des activités extras mais les gens sont aussi allés au cinéma. Je pense que cela participe du succès de l’événement cette année.

On voit le président Ibrahim Traoré avoir un discours panafricaniste qui correspond à la tradition et à l’appellation du festival.

Absolument, parce qu’il sait qu’il ne pourra gagner son combat et maintenir sa dynamique qu’en mobilisant tous les Africains qui sont dans le même contexte que le Burkina. Il était frappant cette année de voir la grande participation de la diaspora. Il y avait des films brésiliens en compétition et cela n’a été critiqué par personne. De même que leur présence dans les jurys, comme les Colombiens ou les Américains. Le panafricanisme n’était pas un vain mot. Et on verra le FESPACO se déplacer dans le pays invité d’honneur : les films primés seront présentés au Tchad.

Y a-t-il aussi un FESPACO à Bobo-Dioulasso cette année ?

Oui, le traditionnel mini-FESPACO, que l’on appelle régional pour la population de la deuxième ville du Burkina, qui aura lieu du 17 au 24 mars. Et déjà, avant le FESPACO à Ouagadougou, on a fait ce qu’on fait pour la troisième édition, le FESPACO hors les murs : une semaine de projections dans une ville à 100 km de Ouaga, et dans les quartiers périphériques de cette ville, et aussi dans des quartiers jusqu’à Ouaga.

Donc sur le même modèle qu’il y a deux ans ?

Voilà, sur le même modèle. Cela représente beaucoup de films, quasiment tous les jours, plutôt des films grand public.

Et si on revient à ma question de départ, quels ont été les regrets ?

On a expérimenté des choses qui, dans le feu de l’action, ont connu quelques faillites, qui n’ont pas marché comme on voulait. On savait que c’était la foule pour la plupart des projections de films burkinabés. Cela nous a amené à réfléchir, et on a mis en place des guichets électroniques. Cela a bien marché mais pas au niveau des films burkinabés car les gestionnaires de salles n’ont pas réussi à contrôler l’afflux d’autorités ou la pression, si bien que ceux qui avaient un ticket n’ont pas pu toujours rentrer. Rapidement cependant, on a trouvé la solution. Le lendemain, on a demandé à tous ceux qui n’ont pas eu de place de revenir avec le même ticket et on a bloqué la vente. Ils sont tous rentrés, et ont pu voir le film. C’est une expérience dont on va tirer les leçons.

Il y aussi eu quelques problèmes au niveau des projections.

Oui. On travaille avec un prestataire marocain qui nous donne un coup de main pour la formation et autres, mais toutes les salles ne sont pas faites pour les projections. L’acoustique des salles de la mairie est mauvaise, en plus de la disposition des chaises : on ne voit pas bien derrière, même si on a essayé de remonter l’écran. C’est pourquoi j’ai insisté dans mon discours de clôture sur la nécessité de revoir les infrastructures.

Et au niveau des billets d’avion ?

Oui, là aussi quelques soucis. Ce n’est pas aisé car actuellement, le Burkina est mal desservi et les compagnies existantes ne viennent pas tous les jours. Il y a donc eu embouteillage. Ceux qui viennent par leurs propres moyens ont pris les billets d’avion et quand le FESPACO arrivait, il n’y avait plus de place. Nous avons un magnifique partenariat avec Royal Air Maroc qui nous aide énormément et nous offre une centaine de billets, mais la RAM a imposé en dernière minute un quota de voyages par jour qui a été difficile à gérer. Il a fallu transporter en presque en une semaine la centaine de personnes que nous avions prévu de transporter en deux ou trois jours. Ce n’était pas évident. Cela impactait aussi les retours et cela impliquait de payer les hôtels sur une plus grande durée.

Et la question des visas ?

Contrairement à ce que beaucoup de gens disent, ce n’est pas la mauvaise volonté de l’État. C’est un système électronique aussi, qui manque d’expérience. Il y a eu un bug au niveau du système. Mon ministre de tutelle a rapidement appelé son homologue et avec son intervention, tous ceux qui l’ont demandé ont eu leur visa, mais certains ne sont pas arrivés au jour prévu.

Tu as parlé des regrets, mais tu n’as pas parlé des joies.

Effectivement ! En tant qu’organisateur, on voit ce qui n’a pas marché. Personnellement, je suis très fier du fait que nous avons pu augmenter le nombre de films en sélection. Il y avait 235 films, soit une centaine de plus. Cela correspond au fait qu’il y avait beaucoup de bons films, ce qui montre la qualité de la production au niveau du continent. Il y avait les films qu’on ne voulait pas laisser, et aussi ceux qu’on voulait montrer au public ici. Bien sûr, cela augmentait le nombre de projections et c’est là que cela a été difficile. Du coup, on n’a pu avoir qu’une seule projection pour les films de sections comme Perspective.

Et du côté professionnel ?

Je suis content de voir le FESPACO Pro, avec le MICA et les ateliers Yennenga prendre de l’ampleur. Cela montre que le FESPACO n’est plus seulement un espace de visibilité de films mais aussi de transmission et d’éducation. Je constate avec une grande satisfaction que beaucoup de réalisateurs ont gardé leur film pour avoir une première au Burkina.

Donc réservaient spontanément l’exclusivité pour le FESPACO malgré les demandes des autres festivals ?

Oui, et cela me touche. J’espérais que cela arriverait car je ne voulais pas priver le public du Burkina de certains films. J’avais peur de les décevoir. Il est vrai que recevoir un étalon ou un prix au FESPACO a un impact pour le film. Avec un FESPACO tous les deux ans, c’est très délicat.

La grande nouveauté de l’année est la Semaine de la critique.

Oui, cela faisait partie de mes visions quand je suis venu au FESPACO. Elle a été co-organisée avec l’ASCRIC-B, l’association des critiques du Burkina Faso. Ouvrir cette fenêtre où les critiques peuvent échanger avec les cinéastes et le public me paraissait très important. Ce n’était pas évident et il y a encore beaucoup à faire pour que cela devienne un événement bien visible et mobilisateur, indépendamment du FESPACO. Pour une première édition, je pense que c’est quand même réussi. Ils ont eu l’espace, ils ont réussi à faire les choses, ils sont dynamiques. Ils ont compris en fait l’esprit de la chose. Il est d’ores et déjà très positif que le mot critique soit sur la table.

C’est vrai que beaucoup sont venus pour mieux connaître l’exercice critique.

Il faut encore travailler une sorte d’officialisation de la chose. Cette année, on a mis en place des responsables de section dont le rôle était avant le FESPACO d’identifier ceux qui ont confirmé qu’ils seraient là. Ils savaient où ils allaient loger. Le but était qu’ils aient leur programme journalier pour toute la semaine. Des voitures ont été mises à disposition pour pouvoir aller chercher la personne et la ramener. Et le fait de situer la Semaine de la critique au CES, non loin de l’hôtel Azalaï où la plupart des cinéastes étaient logés, cela leur permettait même de venir à pied. La salle de projections et de conférences est confortable, bien équipée de micros, avec une climatisation efficace. On a mis exceptionnellement un groupe électrogène qui a coûté cher !

Mais le public n’était pas au rendez-vous. C’est vrai que dans la communication du festival, ça aurait été bien de savoir qui passe quand, à quel moment. On avait fait un programme juste avant.

Mais qui n’a pas pu être tenu. Et le débat forum en soi, ça ne motive pas assez. Il faut encore repenser tout cela. C’était autrefois une activité fondamentale du FESPACO, qui se déroulait au Liptako Gourma. Il y avait beaucoup de monde.

Il était frappant cette année de voir à quel point les gens ont participé à la fête populaire, que ce soit au siège ou surtout à l’avenue des cinéastes qui avait été superbement décorée de multiples lumières le soir.

J’ai été critiqué pour être trop professionnel, disons d´être beaucoup plus à l´écoute des professionnels du cinéma.  Je tenais à faire de ce festival à nouveau quelque chose de professionnel tout en répondant à cette exigence de fête populaire. Pour mes deux premières éditions, je crois que j’ai réussi à ramener les professionnels du cinéma  au cœur de la chose. Donc, il fallait que j’ouvre un peu les vannes, parce qu’il fallait aussi donner à la population de Ouaga un espace de divertissement. Il faut que le FESPACO reste populaire et en même temps professionnel. Et cette année, nous avons même été moins rigides au niveau de la cour du FESPACO.

Le centre était la place et l’avenue des cinéastes, avec des éclairages vraiment magiques le soir.

Il fallait que les cinéastes soient au centre, que la population soit en contact direct avec eux. Nous avons en collaboration avec la mairie centrale embellis l’avenue pour que ce soit vraiment attractif. Cela a eu son coût mais c’était important. Il était effectivement magique de voir Ouagadougou ville-lumière comme c’était le cas autrefois, et que tout un chacun puisse en profiter.

Quant au Marché international du cinéma africain (MICA), il a connu un fier succès.

Oui, l’objectif est atteint. Cette habitude de mettre le MICA au centre du FESPACO s’est maintenant installée, malgré le coût de cette immense tente. Elle héberge une centaine de stands, c’est très efficace. Chaque stand est loué de l’ordre de 500 000 Fcfa, cela participe du modèle économique FESPACO.

La réalité virtuelle s’est aussi invitée cette année.

Oui, dans le patio du siège du Fespaco, un espace d’expérimentation ouvert à tous. Le côté business ne doit pas être laissé de côté. Cet espace était équipé de wifi, de streaming… On a eu beaucoup de visiteurs, y compris les autorités qui sont venues nombreuses. Nous avons aussi installé une exposition de photos des personnalités inspirantes du cinéma africain dans les couloirs du siège, et pas seulement les titulaires des étalons. Et dans le même état d’esprit, j’espère convaincre les autorités burkinabè en 2027 de créer un musée du cinéma.

S’agira-t-il d’un lieu particulier à Ouaga ?

Oui, un lieu permanent. Ce serait également un lieu de projections. Cela nous permettrait de passer des films et de mettre en valeur tous les outils du cinéma, mais aussi de faire des formations et de nombreuses activités, indépendamment de la Cinémathèque.

C’est un très beau projet !

Oui, et qui me tient à cœur. J’espère qu’on pourra aboutir.

Cela veut dire que tu souhaites poursuivre ton action en tant que délégué général du Fespaco ?

Tous les directeurs posent des idées. Ceux qui viendront pourront les épouser ou non. J’essaye à chaque édition d’imprimer ma marque. Ce ne fut pas facile au début car beaucoup ne me faisaient pas confiance. J’essaye de faire de mon mieux. J’ai été nommé par les autorités du Burkina Faso et c’est à elles de décider.

Dès ton arrivée, tu as délégué à un comité de sélection le choix des films, qui reste un point délicat. J’imagine notamment sur le nombre de films burkinabés en compétition longs métrages pour les étalons de Yennenga. Les JCC de Tunis avaient en décembre 2024 quatre films tunisiens en compétition, ce qui est énorme. Interviens-tu sur ce genre de choix ?

J’interviens en tant que directeur artistique, au sein du comité de sélection. C’est mon travail, un travail que j’aime beaucoup. On ne choisit par un film burkinabé parce qu’il est burkinabé, mais parce qu’il mérite d’être là. Il est clair que c’est très difficile. Il peut même arriver qu’aucun film ne se dégage.

La section Burkina permet de présenter beaucoup de films locaux.

Oui, et le président du Faso a créé des prix qu’il paye directement. Cela donne une visibilité supplémentaire au cinéma burkinabé. On m’a reproché de le mettre dans un ghetto et de mettre mes copains en compétition dans les autres sections, mais ceux qui m’ont combattu sont aujourd’hui très fiers d’être dans la sélection burkinabée qui est très fréquentée et roule à guichets fermés ! D’autant que les films voyagent car les programmateurs regardent aussi cette section. Mettre un film burkinabé en compétition officielle alors qu’il ne mérite pas d’y être, ce serait l’exposer à vous les critiques : vous n’allez pas être tendre, ce qui est tout à fait normal. Et c’est carrément la chute du réalisateur !

Le fait d’avoir une section nationale est commune à de nombreux festivals, à commencer par les JCC.

Tout à fait, à Tunis comme à Berlin ! Et cette section a un jury et est dotée de prix, en plus des prix spéciaux.

Lorsque Dani Kouyaté a reçu l’étalon d’or, il en a appelé à « un cinéma qui nous représente ». Est-ce pour toi un critère ? Certains se plaignent de la sélection de films difficiles.

C’est tout à fait légitime mais une sélection doit ménager un équilibre entre des films ancrés dans leur milieu et des films qui ont la reconnaissance internationale issue d’un travail en laboratoires d’écriture qui font que ce sont des films esthétiquement très aboutis. Le comité de sélection est international, de divers horizons et de divers regards. Ce ne sont pas des tendres en matière de choix artistiques. C’est un équilibre à trouver et il faut savoir lâcher du lest pour ne pas se déconnecter du public. En tant que festival de promotion du cinéma, le FESPACO doit comporter à la fois le côté populaire et le côté professionnel. Il est vrai que le dernier étalon d’or, Ashkal de Youssef Chebi, proposait une certaine recherche dans la narration qui peut dérouter. La sélection de cette année a proposé des formes très variées. C’est ça le cinéma.

La force de Katanga, la danse des scorpions de Dani Kouyaté était de combiner ces différents aspects, alliant humour et ancrage culturel, avec une grande force de récit.

Oui, c’est aussi un film qui met en avant les acteurs locaux et qui a été fait avec un petit budget. Je suis content qu’il ait remporté l’étalon d’or et qu’il ait réservé sa première mondiale au FESPACO. C’est un projet que j’ai suivi mais j’ai refusé d’aller sur le plateau de tournage. J’ai attendu d’avoir l’avis de mon comité de sélection.

J’ai été frappé que certains films, notamment rwandais, réussissaient à nous fasciner tout en étant minimalistes, faits avec de très petits budgets, de façon parfaitement endogène. J’y vois une piste très parlante pour les cinémas d’Afrique confrontés à une industrie internationale qui dépense beaucoup sans arriver à cette force humaine.

On a besoin d’argent pour faire un film, mais sans le génie, et sans la force de la créativité, on n’atteint pas l’essentiel. Il est vrai que Mutiganda Wa Nkunda avait déjà frappé avec Nameless (Les Anonymes) en compétition officielle longs métrages en 2023 et qu’il présente cette année Phiona, la fille de Madrid dans la section perspective, et qu’il y a là une nouvelle manière de faire du cinéma, sur les traces de Matière grise de Kivu Ruhorahoza. Ce sont des films faits avec les moyens du bord. C’est le rôle du festival de poser cette réflexion sur le cinéma en montrant ce genre de films qui font bouger les réalisateurs, et qui leur donnent confiance aussi, de ne pas attendre 50 ans que les financements arrivent. La section Perspective, c’est l’antichambre de l’Etalon de Yennenga. C’est donner leur chance à des réalisateurs qui cherchent encore leur chemin, et qui savent prendre des risques.

Le Tchad comme pays invité d’honneur de cette édition illustre aussi le rapprochement politique des deux pays. Tu disais que les films primés seront présentés au Tchad. Avez-vous des accords particuliers ?

Le pays invité d’honneur n’est pas seulement là pour sa promotion mais pour qu’il y ait vraiment un impact. Il a accompagné pour la cérémonie d’ouverture ; d´autres soutiens et des accords de coproduction se précisent. On l’a fait avec le Sénégal, puis avec le Mali, on va le faire aussi avec le Tchad. C’est un modèle qui existe en Europe, comme les accords franco-allemands, les accords franco-belges, que je suis en train d’expérimenter au niveau de l’Afrique. La collaboration entre les deux pays est également active à travers les techniciens. On ne partage pas la même frontière mais on partage beaucoup de choses en commun.

La soumission des films au FESPACO n’est plus gratuite. Pourquoi ?

Elle est effectivement fixée à 50 euros. Je pense d’ailleurs qu’on va augmenter le prix. On va différencier le prix pour le court-métrage et pour le long-métrage. Cela n’a pas empêché d’avoir beaucoup de soumissions. Cela a fait réagir mais il faut un modèle économique. L’Etat burkinabé se donne vraiment du mal pour financer le FESPACO. Il est important que les réalisateurs et producteurs aient une ligne budgétaire pour inscrire leur film. Ce sont des ressources qui permettent au FESPACO de régler quelques dépenses.

1200 productions avaient été visionnées en 2023, est-ce du même ordre cette année ?

Oui, du même ordre, 1300 étaient inscrits. En fait, avec ceux que l’on va chercher, on a visionné près de 1500 films. C’était dur mais ça montre que la production est là. La qualité est encore à discuter, mais la quantité y est. Je profite encore de l’occasion pour remercier le comité de sélection, qui fait un énorme travail.

J’imagine qu’il y a un premier filtre avant de lui soumettre les films ?

Oui, il y a toujours un premier filtre. J’ai constitué un comité local pour d’abord voir si le film est éligible.

Avec autant de productions, on va vers un FESPACO annuel ?

Ce n’est pas moi qui prends cette décision, mais je peux dire que le Burkina, et même le continent africain, est prêt pour un festival annuel. Nous avons projeté 235 films cette année, je trouve que 130 à 150 suffiraient, d’autant que nous manquons d’espaces de projection. Certaines sections n’ont pu avoir qu’une séance par film. Nous avons un problème d’infrastructures. Il faudrait que les hommes d’affaires construisent des salles de cinéma ! On construit des maisons pour les mettre en location, pourquoi pas des salles de cinéma ? Le cinéma, c’est du son et de la lumière : il faut des lieux appropriés. Mais je suis conscient qu´avec la nouvelle dynamique à travers la création de l´Agence burkinabè du cinéma et de l´audiovisuel, soutenu par un retour à la paix, beaucoup de choses changeront.

Ouagadougou, le 3 mars 2025


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