De la mythologie du FESPACO

Print Friendly, PDF & Email

Tout grand festival a son mythe. Selon le dictionnaire Larousse, un mythe est un récit, une allégorie, un personnage ou une croyance qui exprime une idée ou une force. Abordons le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) sous cet angle pour voir combien cet appel à l’imaginaire était et reste nécessaire pour demeurer le plus grand festival de cinéma en Afrique.

 

Au départ, deux mythes en un

Alimata Salambéré, première présidente en 1969, tord le cou aux théories fantaisistes attribuant la création du Fespaco à quelqu’un d’autre que Claude Prieux, directeur du Centre culturel franco-voltaïque.[1] Notons cependant qu’un groupe de cinéphiles du ciné-club du Centre présidé par René Bernard Yonli s’est impliqué dans la réalisation du projet.[2] Inoussa Ousséïni indique que Claude Prieux y pense déjà lorsqu’il dirige le Centre culturel français de Saint-Louis du Sénégal, son poste précédent. Il avait associé au projet Paulin Soumanou Vieyra et Ousmane Sembène, lequel lui suggère de conserver l’idée du festival lorsqu’il est nommé à Ouagadougou et lui promet de lui ouvrir son carnet d’adresses international.[3]

Ainsi, dès le départ une double incertitude. D’une part, la durée du festival puisque de nombreux auteurs parlent à tort de la « Semaine du cinéma africain » alors que le programme indique « Festival de cinéma africain de Ouagadougou du 1er au 15 février 1969« . D’autre part, le rôle d’Ousmane Sembène qui ne crée par le festival mais y participe.

Deux mythes en un : d’une part, ramener le nom du festival à un petit événement en fait une initiative locale sans intervention extérieure qui aurait grossi d’elle-même – en somme une Afrique qui se lève sans béquilles ; d’autre part, Sembène n’est pas plus le père du Fespaco qu’il n’est celui du cinéma africain[4] : Claude Prieux a mis en place un comité d’organisation de 16 membres rassemblant les forces vives et administrations nécessaires à un événement d’envergure[5].

Qu’à cela ne tienne : pour le centenaire de sa naissance en 2023, un buste de Sembène est disposé juste à côté de l’entrée du siège du Fespaco pour que chaque entrant puisse lui tirer son chapeau. « Les vrais pères d’une action, c’est toujours compliqué. Le mythe, on le fabrique car les gens en ont besoin. Ce n’est pas volontaire« , dit Filippe Savadogo, secrétaire permanent de 1984 à 1996.[6]

Le Fespaco ne porte son nom que depuis son institutionnalisation en 1972 mais cette édition est considérée comme la troisième, tandis que son appellation pour les deux premières éditions reste sujette à caution.

C’est de bonne guerre : il s’agit d’asseoir Ouagadougou comme le siège du festival panafricain, alors même que la concurrence est sévère : « Il nous fallait nous imposer comme le lieu du cinéma africain avant tout« , ajoute Filippe Savadogo. La menace n’a jamais cessé : « Des pays africains s’apprêtaient à créer un festival de télévision africaine« , indique-t-il, justifiant ainsi l’ajout du mot télévision dans le titre du festival. « Il y a même eu plusieurs tentatives pour nous prendre le Fespaco, certains pays ayant finalement créé de petits festivals en embuscade« , se rappelle-t-il, non sans ajouter : « Mais le Burkinabè est tellement accueillant qu’il donne sa couchette et dort par terre. Les cinéastes l’ont bien compris. »

Il fallait ça pour compenser le désordre permanent dans l’organisation du festival. Dès 1976, l’organisation est telle que Sembène s’écrie : « C’est un fiasco et c’est extrêmement grave !« [7] Les problèmes d’organisation s’avèrent variables selon les éditions et d’inégale ampleur, mais restent récurrents, comme si le Fespaco n’avait jamais su gérer sa croissance. Sous la direction de Michel Ouedraogo, le chaos est à son comble, au point qu’on parle pour l’édition de 2009 de « Fespagaille » ![8] Il attribue cela à la difficulté de mobiliser les fonds à temps et à « la lourdeur bureaucratique et administrative des procédures« , appelant à l’autonomie institutionnelle du festival.[9]

« C’est une vieille demande mais il faudrait que la délégation ait une certaine liberté de mettre en place ses propres équipes. Les couacs ne proviennent pas d’une mauvaise volonté mais d’un manque d’information et de vision d’ensemble », indique Alex Moussa Sawadogo, délégué général du Fespaco depuis 2021.[10] Car le fond du problème reste le fait que le Fespaco, comme les Journées cinématographiques de Carthage, est un des rares au monde à être un festival d’Etat, et donc, pour reprendre l’expression de Colin Dupré, une affaire d’Etat(s).[11]

 

Yennenga, mythe fondateur

Il n’est pas neutre que dès 1972, le principal prix du Fespaco soit l’Étalon de Yennenga, référence à la princesse Yennenga, légende fondatrice de l’empire Mossi. Redoutable amazone et dirigeant la cavalerie royale, elle devint une chef de guerre indispensable, si bien que son père refuse toutes les offres de mariage. La belle Yennenga (la mince) fuit cependant sur son étalon. Elle rencontre Rialé, un jeune chasseur, avec qui elle aura un garçon, Ouedraogo (l’étalon). Une fois grand, elle l’envoie chercher le pardon du roi, ce qu’il obtient. Il revient avec des biens et des guerriers, ce qui permit de fonder le royaume mossi.

L’ancrage à Ouagadougou est ainsi affirmé en référence à cette légende qui reste très présente alors que jusqu’à la colonisation française, le centre du territoire actuel du pays était contrôlé par la confédération des royaumes mossis. Dans Le Galop d’Eléonore Yaméogo (2023), parodie documentaire sur l’esprit de compétition basée sur le mythe de Yennenga, le texte d’Aristide Tarnagda proclame : « Les génies jamais ne dorment ; sans compétition plus de génie, plus de gloire ; à tout empire il faut un génie« . Alors que les cinéastes rêvent au moins secrètement du trophée, le film appelle cependant à « se construire avec les autres et non contre les autres« . Le Festival aurait été compétitif dès 1970 s’il en avait eu les moyens, mais il se réclame depuis le début d’une unité de façade, elle-même parfaitement mythique vu sa pluralité : « le cinéma africain ».

 

Le mythe panafricain comme étendard

Ancré dans le titre du festival, le panafricanisme est donc au programme, alors même que ce concept tient du mythe dans une Afrique profondément divisée entre non-alignés et antennes occidentales, puis fragmentée voire atomisée. Pour les 50 ans du Fespaco, Alimata Salambéré insiste encore sur la dimension panafricaine : « Tenir haut le flambeau panafricain pour être présent dans la culture universelle« , dira-t-elle au colloque en 2019,[12] mais sans préciser sa compréhension du concept. La solidarité panafricaniste fut de deux types : raciale et transnationale d’une part, internationaliste et anti-impérialiste d’autre part.[13] Cette différence entre une politique de la différence et une politique du semblable structure d’une façon vécue comme opposée la pensée du cinéma, en tant qu’expression artistique à visée populaire mais aussi porteuse d’une idéologie, en l’occurrence le discours décolonial et autocentré d’Alimata Salambéré il y a cinquante ans : « un cinéma africain qui parle aux Africains ; un cinéma africain réalisé par des Africains« .[14]

Si l’objectif est de « décoloniser les écrans« ,[15] expression largement reprise, où doit se situer la rupture au niveau du Fespaco ? En 1982, Thomas Sankara estime encore dans son allocution d’ouverture d’un colloque que « le cinéma africain est encore colonisé« [16]. Le festival programme depuis ses débuts des films situés en Afrique mais réalisés par des non-Africains (longtemps rassemblés dans sa section « panorama » et en 2025 dans la section « diversités ») ainsi que des films de la diaspora africaine, d’abord avec une large programmation en 1985 et la création en 1989 du prix Paul Robeson. Il fut supprimé en 2015, les films de la diaspora étant dorénavant sélectionnables en compétition. Il s’agit là d’une évolution significative, pour ne pas dire révolutionnaire : la catégorisation territoriale fait place à une appartenance globale à l’ascendance africaine. Cela permit à Freda de la Haïtienne Gessica Geneus de gagner l’Etalon d’argent en 2021, mais ce ne fut pas sans déclencher à nouveau des polémiques sur l’africanité des films. Le prix Paul Robeson fut dès lors rétabli en 2025, aussi pour mieux rendre compte des films des Amériques noires.

L’Histoire du festival est ainsi marquée par la question de l’origine des réalisateurs. Le Fespaco 1983 ne retient pas Le Courage des autres, film de Christian Richard, un coopérant français professeur à l’INAFEC, école de cinéma de Ouagadougou, réalisé en 1982 par une équipe entièrement africaine avec Sotigui Kouyaté dans le rôle principal. Il est produit par Cinafric, une ambitieuse société privée dirigée par Martial Ouedraogo qui a produit quelques films avant de faire faillite[17]. Il faut dire que le thème abordé dérangeait : les razzias opérées par certains Africains contre d’autres pour fournir leurs contingents d’esclaves aux navires négriers[18], un sujet tabou car supposé excuser les horreurs perpétrées par les Blancs.

Lors du IIe congrès de la FEPACI à Alger, les cinéastes adoptent le 18 janvier 1975 une charte anti-impérialiste et panafricaniste qui est « dans le sillage de l’émergence transformatrice dans le cinéma mondial de cinéastes et théoriciens du Tiers monde« .[19] S’inscrivant contre « la domination et l’extraversion culturelle« , elle appelle à « une culture populaire, démocratique et progressiste s’inspirant de ses propres réalités et répondant à ses propres besoins« .

A Niamey du 1er au 4 mars 1982, cinéastes, critiques, responsables gouvernementaux et experts se réunissent pour le premier colloque international sur la production cinématographique en Afrique. Les participants adoptent ce qu’il est convenu d’appeler le manifeste de Niamey.[20] Contrairement à la Charte d’Alger, le manifeste insiste sur le nécessaire environnement économique du cinéma : le développement de l’exploitation des salles, de la distribution, de l’infrastructure technique et de la formation professionnelle pour la viabilité des productions. Il doit être appuyé par les télévisions et par une coopération interétatique au-delà du niveau national. Billetterie, fiscalité, instances administratives, encouragement à l’investissement, législations adaptées sont abordés, ainsi que les coproductions. Les participants en appellent à des législations adéquates.

De l’idéologie à l’économie, le retournement est d’envergure, mais c’est l’époque où Thomas Sankara prend le pouvoir : le Fespaco sera pour cet icône du panafricanisme un instrument de sensibilisation. Comme Julius Nyerere, Sankara pense que l’Afrique doit se battre avec ses propres armes. Il faut pour cela occuper l’espace culturel et idéologique du cinéma, sous peine de laisser les adversaires s’en emparer. Les thèmes du Fespaco sont en 1985 « Cinéma et libération des peuples » et en 1987 « Cinéma et identité culturelle« . Une fois Sankara assassiné, le Fespaco, lui aussi « rectifié », revient à l’économie avec la thématique « Cinéma et développement économique » en 1989.

Cette période de « politisation sans précédent du Fespaco« [21] amènera les cinéastes à afficher, Sembène en tête, leur solidarité avec le combat pour l’autonomie du peuple burkinabè en passant une journée sur le chantier du chemin de fer de Ouagadougou à Tambao que la banque mondiale avait refusé de financer.[22] Quant au nouveau délégué général du Fespaco nommé par Sankara pour l’édition 1985, Filippe Savadogo, il est persuadé que la survie du festival passe par « une promotion vigoureuse le hissant comme un vecteur essentiel de la diplomatie culturelle« , ce qui implique de renforcer sa dimension continentale.[23]

Le panafricanisme du Fespaco est donc avant tout une logique d’unité, un appui à l’unité africaine intégrant de plus en plus la diaspora des afro-descendants, au diapason de cinéastes ne se bloquant pas dans la revendication folkloriste d’une origine mais retravaillant plutôt la place de l’Afrique dans le monde.[24] La réponse d’Abderrahmane Sissako à Idrissa Ouedraogo, président du jury en 2003, est à cet égard emblématique : alors qu’il lui remettait l’Etalon de Yennenga pour Heremakono, il lui dit : « J’espère que tu reviendras vers nous ! » Et Sissako de répondre : « Pour revenir il faut partir et moi je ne suis jamais parti« .[25]

 

Les rituels du Fespaco

Il fallait constamment asseoir « la centralité du Fespaco en Afrique du fait de sa médiatisation et de son aura historique« .[26] En somme, faire du Fespaco un mythe indétrônable ancré dans l’Histoire des cinémas d’Afrique. De fait, le Fespaco est un anniversaire perpétuel, pour reprendre l’expression de Colin Dupré[27] : on y célèbre toujours sa longévité et sa régularité, et on y adore les rituels. A commencer par la mémoire des cinéastes disparus : la cérémonie de libation du dimanche matin où les participants du festival se tiennent par la main et tournent autour du monument des cinéastes de Boubakar Galbani[28] dans le sens inverse des aiguilles d’une montre « afin de représenter la résistance à la logique implacable du temps« .[29] De son vivant, Ousmane Sembène prononçait quelques mots. Il dit ainsi en 2003, aussi guerrier que Yennenga : « Nous nous réunissons ici pour nous souvenir que nous avons un combat très dur à mener mais que nous sommes sûrs de la victoire ».[30] La cérémonie se termine toujours par une « photo de famille ».

L’inauguration en 1987 de ce monument des cinéastes africains (objectifs de caméra, bobines de films, zooms et téléobjectifs empilés) sur l’ancien rond-point de la Mairie, baptisé place des Cinéastes en 1985, participe du même hommage et du même ancrage. Depuis ce monument, sur le boulevard qui mène à la cathédrale, ont peu à peu été érigées des statues de bronze des cinéastes lauréats du fameux Etalon, sorte de Hollywood Walk of Fame que l’on ne foule pas au pied !

A chaque édition son pagne comportant le logo du Fespaco. Comme la coutume l’exige, robes et chemises sont vite taillées pour que chacun puisse les porter à temps, à commencer par les hôtesses qui parsèment les lieux professionnels et les cérémonies, mais aussi les cinémas où des groupes de percussions animent l’avant-séance pendant que la salle se remplit.

Les cérémonies répondent à un rituel établi, notamment la remise des prix spéciaux par de multiples jurys, en parallèle aux jurys officiels. Le Fespaco est le seul festival où les prix spéciaux ont pris une telle importance, largement autonomes du palmarès officiel et décernés en amont. Ils sont obligatoirement dotés et les sommes sont importantes, concurrençant celles des trophées de la compétition, elles-mêmes conséquentes et largement annoncées dans les catalogues et communications. Le Fespaco est donc aussi une affaire d’argent.

Intéressant est le destin du prix de la critique, un prix qui n’est par principe pas doté. N’étant ni spécial ni officiel, il était difficile de lui trouver une place. L’éventualité d’un prix de la critique internationale a été longtemps discutée avec la Fipresci (Fédération internationale de la presse cinématographique). Un accord sur un prix lié au palmarès ayant été trouvé, un jury fut désigné par la Fipresci en 2011. Ses membres, et notamment le président de la Fipresci Klaus Eder, durent constater à l’aéroport que leurs billets d’avion n’avaient pas été émis ! Devant la réticence de la Fipresci de retenter cette douloureuse expérience mais soucieux de redorer le blason « cinéma » du festival, le Fespaco institutionnalise en 2013 le prix de la critique africaine Paulin Soumanou Vieyra remis par la FACC (Fédération africaine de la critique cinématographique), mais en tant que prix spécial doté par Radio France International (qui parrainait auparavant le prix du public).[31] Cet épisode n’est pas neutre : la critique se retrouve ainsi ramenée à sa seule dimension africaine et c’est bien là le danger pour un festival qui a pour vocation de contrer la marginalisation des cinémas d’Afrique dans le monde mais n’est toujours pas labellisé par la FIAPF (Fédération internationale des associations de producteurs de films).

Cela n’empêche pas le festival de drainer les foules, renforçant à chaque édition son aura. Même si les chiffres popularisés dans les premiers temps sont sujets à caution, il reste un événement festif qui mobilisait le public ouagalais et de nombreux professionnels et touristes jusqu’à ce que l’insécurité n’en limite la venue ces dernières années. Il fallait vivre les cérémonies d’ouverture au Stade du 4 août archiplein (35 000 places) pour en mesurer l’impact : défilé, gigantesque clap d’ouverture, spectacle équestre ou de danses et laser, concerts de musiciens célèbres et feu d’artifice installaient la magie du festival. Avec les cérémonies de clôture où sont annoncés les gagnants, elles sont diffusées en direct à la télévision nationale.

La fête de départ diffusait ensuite dans toute la ville, dans chaque maquis et autour de la « rue marchande », initiative lancée en 1985 pour rendre le festival encore plus populaire : un marché rassemblant des artisans et marchands de toute la sous-région, d’abord situé sur l’avenue de l’Indépendance puis sur la place de la Révolution et enfin à proximité de la Cathédrale et devant la Maison du peuple.

L’hôtel Indépendance, longtemps le centre du festival avant que ce ne soit le siège, tapissé des affiches de films, rassemblait « le monde du cinéma africain » autour de sa piscine, facilitant interviews, rencontres et débats dans une ambiance bonhomme et spontanée. Ousmane Sembène y avait sa chambre, qui fut conservée après sa mort. Cette convivialité et la dimension populaire renforcée par les projections gratuites ou bon marché en plein air renforçaient l’attraction du festival, illusion d’un « cinéma africain » triomphant qui trouve à la fois son économie et son marché. Puis, « le cinéma africain attend deux ans de plus pour être à nouveau célébré », ironise Manthia Diawara.[32]

 

Les génies ne facilitent rien

Le Conseil économique et social voulant récupérer son siège situé à proximité du rond-point des Etats-Unis, des travaux débutent en 1994 pour construire un nouveau siège près du pont Kadiogo (secteur 2). Après bien des déboires, il n’est inauguré qu’en 2005. Des spécialistes de l’histoire mystique de la capitale burkinabè avaient mis en garde contre le choix de la localisation, un bois sacré où se situaient des sacrifices rituels[33]. Le 15 janvier 2013, durant le goudronnage du toit, un feu ravage la charpente en bois d’un nouveau bâtiment situé à côté, presque terminé, qui devait abriter un amphithéâtre de projection principale, des salles d’atelier et de réunion ainsi que des galeries en escargot pour des expositions. Abdoul Karim Sango, ministre de la Culture, déclare : « On est en Afrique, l’entrepreneur dit qu’il y a des génies là-bas. Vous voulez qu’on fasse quoi ?« [34]. Le chantier est abandonné et le bâtiment laissé en l’état. C’est dans ce bâtiment abandonné que le Burkinabè Issiaka Konaté tourne Hakilitan (Mémoire en fuite) que l’édition de 2019 présente en compétition : à la suite de l’inondation de la Cinémathèque, un professeur amnésique revient peu à peu à la vie ; ce monsieur cinéma sera confronté à des rituels animés par un guide spirituel accompagné de femmes gothiques. En 2023, Alex Moussa Sawadogo, délégué général depuis 2021, y organise durant le Fespaco une exposition de sculptures à base de ferrailles récupérées et des projections en plein air durant l’année.

 

De Yennenga à #MeToo

Il n’est pas neutre que l’Etalon de Yennenga soit celui d’une amazone. Omniprésent, ce symbole est repris dans l’affiche de l’édition 2023 en combattante pour la paix. Il n’empêche que l’Etalon d’Or n’est jamais allé à une femme, seulement l’argent à l’Algérienne Djamila Sahraoui pour Yema en 2013, à la Haïtienne Gessica Généus pour Freda en 2021 et à la Burkinabè Apolline Traoré pour Sira en 2023, tandis que le bronze est allé à la Tunisienne Leyla Bouzid pour Une histoire d’amour et de désir en 2021 et à la Kenyane Angela Wamai pour Shimoni en 2023.

La thématique du Fespaco n’a jamais concerné la femme. Des colloques ont été organisés : en 1989, Cinéma, femmes et pauvreté ; en 1995, Parole et regard de femme. Les discours rendaient hommage à la femme africaine pour son endurance et son courage au travail, pilier de la famille, davantage objet que sujet, objectivée par l’homme, non comme une subjectivité autonome. Ce n’est qu’à la faveur du cinéma des femmes que cette vision conservatrice est remise en cause.

En 1991, alors qu’aucun des films en compétition n’est réalisé par une femme, un atelier est organisé sous l’égide de la FEPACI, du Fespaco et de Vues d’Afrique sur le thème Femmes, cinéma, télévision et vidéo en Afrique. Selon Claire Andrade-Watkins, « l’atelier a déclenché une vague d’émotion, de confusion et d’animosité qui a traversé tout le festival », avec des débats passionnés notamment dus au fait qu’au début de l’atelier, le président du panel a demandé aux non-Africains de quitter la réunion, ce qui déclencha beaucoup d’incompréhension et une discussion animée sur « ce qui constitue exactement un Africain ». Des femmes de la diaspora ont envoyé une lettre de protestation aux organisateurs du festival qui ont réagi par des « excuses embarrassées ».[35] L’atelier a produit une Déclaration des femmes africaines professionnelles du cinéma, de la télévision et de la vidéo pour une présence et une prise en compte plus significatives des femmes dans les cinémas d’Afrique.[36]

Du 3 au 8 mars 2010 sont lancées à Ouagadougou les Journées cinématographiques de la femme africaine de l’image (JCFA). D’une durée de cinq jours, le festival ne décerne aucun prix mais les films reçoivent des trophées dénommés les Sarraounia. La journaliste et cinéaste Laurentine Bayala y publie un bulletin d’information journalier. Le Fespaco trouve là une plateforme de promotion des femmes africaines dans le cinéma.[37]

Au Fespaco de 2019, une table-ronde sur La place des femmes dans l’industrie du cinéma africain et de la diaspora réunit à l’initiative de l’association Les Cinéastes non-alignées[38] des professionnelles du cinéma pour libérer la parole et assainir le secteur.[39] Plusieurs actrices y témoignent du harcèlement subi durant des tournages et du manque de réaction de la profession. Azata Soro, deuxième assistante du réalisateur Tahirou Tasséré Ouédraogo sur sa série Le Trône, révèle l’agression dont elle a été victime de sa part sur le plateau : insultée, frappée puis tailladée au visage avec une bouteille de bière cassée. Jugé et condamné pour ces faits,[40] le cinéaste est pourtant présent au festival pour y présenter son œuvre soutenue par TV5 Monde en compétition officielle. Le 2 mars, la chaîne annonce la déprogrammation de la série et met fin à toute collaboration avec le cinéaste.[41] Une pétition en ligne des Cinéastes non-alignées exige le retrait de la compétition de la série Le Trône, mais la direction du festival se refuse à procéder à ce retrait, arguant de « l’indépendance du comité de sélection : les œuvres sont retenues pour leur qualité technique et artistique »[42]

 

Dissensions et remises en cause

En dépit de l’unité et de la prééminence recherchées, tout ne va pas toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes au Fespaco. En fait, les déceptions et initiatives dissidentes jalonnent le parcours du festival, qui écornent le mythe Fespaco. La récurrence des problèmes d’organisation est source de beaucoup d’insatisfactions, surtout sur les billets d’avion et l’hébergement des invités. Le festival semble en permanence dépassé par son ambition et son succès, mais aussi victime de son statut étatique.

En 1981, une quarantaine de jeunes cinéastes présents au Fespaco avec leurs premiers courts métrages, critiques de leurs aînés, créent un mouvement qu’ils nomment le collectif de l’Œil vert. Ils prônent un cinéma social avec une approche esthétique qui décolonise radicalement le cinéma. Ils veulent « compter sur leurs propres forces, en finir avec la mentalité d’assistés, monter des coproductions africaines et réunir leurs forces pour décrocher des prestations de service ».[43] Ce mouvement fit beaucoup parler de lui mais n’eût pas de suite bien notable, si ce n’est le court métrage Pain sec de William Ousmane Mbaye (1983).

En mars 2000 paraît le premier numéro du Bulletin de la Guilde africaine des réalisateurs et producteurs, créée en 1997 à Paris, avec pour directeur de publication le réalisateur camerounais Jean-Marie Teno et pour rédacteur-en-chef le réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun. Ce regroupement de cinéastes essentiellement de la diaspora a pour objectif de « regrouper les réalisateurs et producteurs africains au sein d’une association pour nous parler davantage, échanger nos expériences, afin d’améliorer la qualité de nos films, trouver des solutions pour une meilleure circulation de nos œuvres et enfin mieux défendre nos intérêts« .[44] Eux aussi veulent rompre l’immobilisme et favoriser la solidarité.

Le 4ème bulletin de la Guilde (mai 2001) est entièrement consacré à une critique acerbe du Fespaco et titre son éditorial : « A qui profite le Fespaco ?« , parlant d’une « incompétence patentée » comprenant à la fois la gestion des invités et le catalogue, « se souciant du cinéma comme d’une guigne« , pour conclure que « personne n’est prêt à sacraliser le Fespaco« . On y lit par ailleurs que « le festival ne s’améliore pas au bénéfice des ans, mais va toujours de mal en pis… », pour cependant ajouter : « C’est parce que le Fespaco nous est très cher que nous sommes amers« .

Aux Fespaco de 2005 et 2007, et malgré des dissensions internes, la Guilde initie une semaine de la Guilde pour « encourager de nouveaux regards cinématographiques sur l’Afrique« . Le blog en ligne de la Guilde fonctionne en 2006 et 2007.[45] Elle est présidée successivement par Fanta Régina Nacro en 2002, Abderrahmane Sissako puis Dani Kouyaté en 2006, et à partir de 2011 par Balufu Bakupa-Kanyinda, et attribue un prix au Fespaco.

La Guilde reproche au Fespaco la faible qualité de sa sélection et de son organisation. Mahamat-Saleh Haroun, étalon de bronze avec Daratt en 2009, déclare en 2011, avant même de recevoir l’étalon d’argent pour Un homme qui crie : « C’est le dernier Fespaco auquel j’assiste ».[46]

Les deux mouvements tendent à se créer en parallèle à la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), accusée d’immobilisme ou d’être noyautée par certains. Son histoire mouvementée est liée à celle du Fespaco, la plupart de ses congrès profitant de la présence des cinéastes pour se tenir à Ouagadougou.

 

Quel cinéma ?

Œuvres de rares individus qui devaient tout gérer au départ, les premiers films réalisés par des Noirs africains ont été des films d’auteur, et donc le Fespaco un festival de cinéma d’auteur. Il a longtemps résisté au cinéma commercial, notamment à la vidéo nigériane qui émerge à partir de 1992, mais sa programmation fut de plus en plus décriée dans les années 2000 : elle incluait des films dont la qualité était considérée comme médiocre par la critique internationale. C’était faire injure aux pionniers qui avaient tracé la voie d’un cinéma exigeant, à la recherche d’une forme à même de rendre compte des réalités et espérances africaines. Fallait-il plaire au grand public ou bien soutenir un travail esthétique, éventuellement dérangeant ? La sélection officielle issue d’un comité de sélection soumis à des impératifs diplomatiques et dont la composition est restée très longtemps opaque déterminait l’image du festival, laquelle se dégradait fortement durant la décennie 2010, jusqu’à faire du Fespaco un festival « déconsidéré ».[47]

Car derrière la question du public se cache un autre mythe qui a largement affecté le festival. Certes, les pionniers ont toujours déclaré vouloir faire des films en priorité pour un public africain, sans pour autant envisager sa pluralité. Sembène avait pour projet « l’école du soir » : la conscientisation des masses. Donc un projet d’éducation populaire, avec ce que cela comporte de surplomb. Et si les films n’étaient pas accessibles au plus grand nombre, c’était du « cinéma pour les Occidentaux » ou du « cinéma de festivals ». La notion d’auteur s’en est trouvée dévalorisée, comme si un auteur était forcément auteuriste, intello, élitiste, cultureux, dominant, etc. alors qu’un auteur est avant tout un metteur en scène, « la mise en scène étant entendue non comme simple mise en image ornementale d’une histoire préexistante, mais comme construction spatio-temporelle d’un monde d’images et de sons peuplé de corps parlant, agissant, subissant, regardant ou rêvant ».[48] L’auteur pense son film, certes avec toute une équipe, mais il en reste le créateur. Un film d’auteur peut être parfaitement populaire et toucher le plus grand monde.

Il fallait pour le Fespaco retrouver cette affirmation d’un cinéma d’auteur culturellement ancré alors qu’il était à la fois une vitrine et un tremplin. Baba Hama (délégué général de 1996 à 2008) avait envisagé de créer un Fespaco bis les années paires, qui serait consacré à la production télé-vidéo, pour recentrer le festival sur son objet : la promotion du cinéma africain.[49] Son successeur de 2008 à 2014, Michel Ouedraogo, voulait avec sa « vision 21 » faire du Fespaco une institution politique pour travailler à la diffusion du cinéma africain et pas seulement une biennale.[50]

L’énorme succès public du festival qui culmina avec 400 000 spectateurs sous Filipe Savadogo, délégué général de 1984 à 1996, s’est peu à peu effrité jusqu’à ce que le syndrome cannois, avec tapis rouge et augmentation drastique du prix des places sous Michel Ouedraogo, achève de le torpiller. Nommé après la révolution d’octobre 2014, Ardiouma Soma a quelque peu redressé la barre pour le cinquantenaire en 2019[51] après une vraie descente aux enfers provoquant la marginalisation du festival. Ce n’est cependant qu’avec l’arrivée en 2021 d’Alex Moussa Sawadogo, un professionnel non-issu du sérail étatique, que le Fespaco a retrouvé sa raison d’être : un outil de professionnalisation et de structuration du secteur ayant valeur de label pour les films sélectionnés tout en restant une fête du cinéma.[52]

L’instabilité politique et la situation sécuritaire ainsi que le manque de moyens menacent aujourd’hui le festival et rendent encore plus difficile le vieux rêve d’un Fespaco annuel, mais le mythe qui le permettrait reste vivant : le Fespaco a aujourd’hui plus que jamais le potentiel d’être l’âme des cinémas d’Afrique. Encore lui faudrait-il travailler davantage son panafricanisme : il est dans son déroulement et son organisation encore beaucoup trop francophone.

.

.

[1] Cabascabo, le film qui a pérennisé le FESPACO, entretien d’Olivier Barlet avec Alimata Salambéré, https://africultures.com/cabascabo-le-film-qui-a-perennise-le-fespaco-15294/
[2] Colin Dupré, Le Fespaco, une affaire d’État(s). 1969-2009, Paris, L’Harmattan, 2012, et Hamidou Ouédraogo, Naissance et évolution du FESPACO de 1969 à 1973, Chez l’auteur, février 1995.
[3] Inoussa Ousseini, « Hasard et nécessité dans l’invention du Fespaco », in Fespaco, Black Camera et Institut Imagine, Cinéma africain – Manifeste et pratique pour une décolonisation culturelle : Première partie – le FESPACO : création, évolution, défis, Ouagadougou, auto-édition, automne 2020, p. 117-121.
[4] A mon humble avis, il fut davantage, face au besoin de chef, un « grand frère turbulent », pour paraphraser Erich Fromm, qu’un père protecteur.
[5] Cf. Wikipédia : Festival de cinéma africain de Ouagadougou 1969, https://fr.wikipedia.org/wiki/Festival_de_cin%C3%A9ma_africain_de_Ouagadougou_1969
[6] Histoire du Fespaco : entretien avec Filippe Savadogo, https://africultures.com/histoire-du-fespaco-entretien-avec-filippe-savadogo-15663/
[7] Bassirou Sanogo, La longue marche du cinéma africain : le FESPACO, étape essentielle de son développement au plan socio-politique et culturel, thèse de 3e cycle de sociologie, sous la direction de Francis Ball, Université de Paris 5, 1980.
[8] Olivier Barlet, Fespaco 2009 : l’inquiétude. http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=8467
[9] Bilan du Fespaco 2009, entretien d’Olivier Barlet avec Michel Ouedraogo, délégué général du Fespaco, http://africultures.com/bilan-du-fespaco-2009-le-vrai-avenir-du-fespaco-se-joue-dans-lautonomie-institutionnelle-8462
[10] Entretien d’Olivier Barlet avec Alex Moussa Sawadogo, http://africultures.com/entretien-avec-alex-moussa-sawadogo-delegue-general-du-fespaco-15295
[11] Colin Dupré, Le Fespaco, une affaire d’État(s). 1969-2009, Paris, L’Harmattan, 2012.
[12] « Colloque du cinquantenaire du FESPACO : panafricanisme et pérennisation », http://africultures.com/colloque-fespaco-14640/
[13] Cf. Achille Mbembe, Sortir de la grande nuit, La Découverte 2010, p. 221 sq.
[14] Yacouba Traoré, Alimata Salembéré Ouedraogo, itinéraire et leçons de vie d’une femme debout, Ed. Céprodif, Ouagadougou, 2019, p. 16.
[15] Ibid, p. 104
[16] Catherine Humblot, Le cinéma africain et les ministres, Le Monde, 6 mai 1982.
[17] Manthia Diawara, African Cinema, Politics and Culture, Indiana University Press, p. 138.
[18] Josiane Scoleri, Le Courage des autres, Cinémas sans frontières, mai 2014, http://cinemasansfrontieres.fr/le-courage-des-autres/
[19] Imruh Bakari, Towards Reframing FESPACO, Black Camera: An International Film Journal 12, n°1 (Fall 2020): 289-300.
[20] Textes de la charte et du manifeste : Catherine Ruelle (dir.), Clément Tapsoba et Alessandra Speciale, Afriques 50 – singularités d’un cinéma pluriel, Paris, L’Harmattan, mai 2005, p. 303-310.
[21] Colin Dupré, Le Fespaco, une affaire d’État(s), 1969-2009, L’Harmattan, 2012, p. 187.
[22] Amzat Boukari-Yabara, Africa Unite ! Une histoire du panafricanisme, La Découverte / Poche, 2014, p. 298.
[23] Filippe Savadogo, La dimension culturelle de la diplomatie : l’exemple du Fespaco, in : Fespaco, Black Camera et Institut Imagine, Cinéma africain – Manifeste et pratique pour une décolonisation culturelle : Première partie – le FESPACO : création, évolution, défis, Ouagadougou, Auto-édition, automne 2020, p. 433.
[24] Cf. Olivier Barlet, « Du cinéma métis au cinéma nomade : défense du cinéma », in : Afriques 50, singularités d’un cinéma pluriel, L’Harmattan, 2005, p. 207-214
[25] In : Abderrahmane Sissako, une fenêtre sur le monde, de Charles Castella (52’, 2010).
[26] Entretien d’Olivier Barlet avec Alex Moussa Sawadogo, délégué général du Fespaco depuis 2021, http://africultures.com/entretien-avec-alex-moussa-sawadogo-delegue-general-du-fespaco-15295
[27] Colin Dupré, Le Fespaco, une affaire d’État(s), 1969-2009, L’Harmattan, 2012, p. 258.
[28] Boubakar GalbaniI : Concepteur du monument de la Place des Cinéastes. https://fespaco.bf/boubakar-galbani-concepteur-du-monument-de-la-place-des-cineastes/
[29] Aboubakar Sanogo, Ciné-Agora Africana : méditations sur le 50e anniversaire du Fespaco, in : Fespaco, Black Camera et Institut Imagine, Cinéma africain – Manifeste et pratique pour une décolonisation culturelle : Première partie – le FESPACO : création, évolution, défis, Ouagadougou, Auto-édition, automne 2020, p. 209-223.
[30] Lina Bosuma, Les Aspects rituels du Fespaco, mémoire de licence en anthropologie à l’Université libre de Bruxelles, 2003.
[31] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d%C3%A9ration_africaine_de_la_critique_cin%C3%A9matographique
[32] Mantia Diawara, Sur les traces du cinéma mondial, in : Fespaco, Black Camera et Institut Imagine, Cinéma africain – Manifeste et pratique pour une décolonisation culturelle : Première partie – le FESPACO : création, évolution, défis, Ouagadougou, Auto-édition, automne 2020, p. 51-63.
[33] Dominique Cettour-Rose, Burkina Faso: le Fespaco se cherche un nouveau siège. La faute aux «génies»? https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/societe-africaine/burkina-faso-le-fespaco-se-cherche-un-nouveau-siege-la-faute-aux-genies_3057001.html
[34] Damien Glez, [Chronique] Fespaco : des sorciers pour sauver le cinéma ? https://www.jeuneafrique.com/634487/societe/chronique-fespaco-des-sorciers-pour-sauver-le-cinema/
[35] Claire Andrade-Watkins, « Femmes africaines réalisatrices », », in : Fespaco, Black Camera et Institut Imagine, Cinéma africain – Manifeste et pratique pour une décolonisation culturelle : Première partie – le FESPACO : création, évolution, défis, Ouagadougou, Auto-édition, automne 2020, p. 245-252.
[36] Imruh Bakari, « Vers un recadrage du Fespaco », in : Fespaco, Black Camera et Institut Imagine, Cinéma africain – Manifeste et pratique pour une décolonisation culturelle : Première partie – le FESPACO : création, évolution, défis, Ouagadougou, Auto-édition, automne 2020, p. 345-357.
[37] Beti Ellerson, « Les femmes africaines et les festivals », in : Fespaco, Black Camera et Institut Imagine, Cinéma africain – Manifeste et pratique pour une décolonisation culturelle : Première partie – le FESPACO : création, évolution, défis, Ouagadougou, Auto-édition, automne 2020, p. 65-94.
[38] Cf. Charte https://www.annalindhfoundation.org/sites/default/files/members/CHARTE%20ASSO.pdf
[39] Cf. https://www.annalindhfoundation.org/sites/default/files/members/TEBLE%20RONDE%2029%3A02.pdf
[40] Evariste Ouédraogo, Burkina Faso: Affaire Azata Soro contre Tahirou Tasséré Ouédraogo – Dix mois avec sursis pour le réalisateur de « L’autre mal », sur All Africa : https://fr.allafrica.com/stories/201711140290.html
[41] Léo Pajon, #Memepaspeur, quand des femmes témoignent des agressions sexuelles dont elles ont été victimes, sur Jeune Afrique : https://www.jeuneafrique.com/742656/culture/cinema-memepaspeur-quand-des-femmes-temoignent-des-agressions-sexuelles-dont-elles-ont-ete-victimes/
[42] Sophie Douce, #metoo en Afrique : la douloureuse libération de la parole des femmes au Burkina Faso, Le Monde du‎ 30 mai 2019.
[43] Victor Bachy, La Haute-Volta et le cinéma, Paris, OCIC/L’Harmattan, 1983, p. 69.
[44] Bulletin de la Guilde africain n°1, mars 2000, éditorial.
[45] https://laguildediaspora.blogspot.com/
[46] http://africultures.com/cest-le-dernier-fespaco-auquel-jassiste-10002
[47] https://africultures.com/fespaco-2017-un-festival-deconsidere-14012/
[48] Jean Narboni, « Les attaques contre le cinéma d’auteur et les “Cahiers du cinéma” sont infondées et déplacées », Le Monde, 16 mars 2024, https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/16/affaire-judith-godreche-les-attaques-contre-le-cinema-d-auteur-et-les-cahiers-du-cinema-sont-infondees-et-deplacees_6222344_3232.html
[49] Entretien d’Olivier Barlet avec Baba Hama, https://africultures.com/recentrer-le-fespaco-sur-son-objet-590/
[50] Entretien d’Olivier Barlet avec Michel Ouedraogo, http://africultures.com/bilan-du-fespaco-2009-le-vrai-avenir-du-fespaco-se-joue-dans-lautonomie-institutionnelle-8462
[51] http://africultures.com/fespaco-2019-vers-la-resurrection-14633
[52] Entretien d’Olivier Barlet avec Alex Moussa Sawadogo, https://africultures.com/entretien-avec-alex-moussa-sawadogo-delegue-general-du-fespaco-15295/


Un commentaire

Laisser un commentaire