Cinéma/TV

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De Laurent Cantet (France)

Qu’est-ce qui fait donc qu’on sort d’Entre les murs subjugué, ému et conscient d’avoir vu un grand film ? Est-ce parce que cette partie de ping-pong dialectique entre un prof et sa classe se joue à égalité, sans perdant ni vainqueur, dans le grand jeu de l’apprentissage du savoir et de la vie ? La caméra se situant toujours du même côté, face aux fenêtres, nous sommes à la place de l’arbitre et c’est bien cette position que nous laisse Cantet, non pas celle du juge mais bien celle de celui qui va se poser la question toujours à réactualiser…

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© Haut et court
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La rétrospective de films d’Afrique Africamania, organisée par la Cinémathèque française du 16 janvier au 17 mars 2008 à Paris, retraçait l’histoire des cinémas d’Afrique en plus de 80 films. Publié dans le catalogue de l’événement, cet article aborde les enjeux et perspectives actuels en quelques mots.

« On n’écrit jamais qu’une seule chose, on écrit ce qui nous empêche de dormir ; comment dire aujourd’hui l’Histoire ? » Kossi Efoui[1] Petit rappel de l’Histoire des cinémas d’Afrique à partir de quelques films marquants. Avec la rétrospective de films d’Afrique Africamania, la Cinémathèque française a retracé du 16 janvier au 17 mars 2008 à Paris l’histoire des cinémas d’Afrique en plus de 80 films. Publié dans le catalogue de l’événement, cet article la résume en quelques mots. Il a été complété à la demande de la revue Black Camera (qui le publie en anglais en 2021) d’ajouter la sixième décennie.…

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Bal Poussière, d'Henri Duparc
Bamako, d'Abderrahmane Sissako
Daratt, saison sèche, de Mahamat Saleh Haroun
La Noire de..., de Sembène Ousmane
Rwanda, pour mémoire, de Samba Félix Ndiaye
Touki Bouki, de Djibril Diop Mambety




Des rencontres du cinéma documentaire autour de « Mai 68 / des luttes ouvrières » les 29 et 30 mai 2008 à l’Espace 1789 de Saint-Ouen et les 31 mai et 1er juin à l’Écran de St Denis permettent de découvrir des films inédits de 2008 à la lumière de ceux de 68, du cinéaste Jean-Pierre Thorn et du collectif Cinélutte auquel il appartenait. Une programmation est consacrée à la figure de l’immigré, objet de ce texte.

De Renny Harlin

La mort est mon métier

Le meilleur moment du film : Tom Carver, joué par Samuel Jackson, rentre tard et retrouve sa fille plantée devant la télé à regarder de vieilles comédies hollywoodiennes. Il imite alors le débit de parole et le ton saccadé des répliques de Cary Grant, James Stewart et Katherine Hepburn. Cette parodie réussie des classiques n’empêche aucunement Cleaner d’en respecter les règles de base. Tom Carver est nettoyeur. Les familles s’adressent à lui pour faire le ménage lorsque la mort n’a pas été propre. Il est donc méticuleux. Très méticuleux. Gros plan sur le pli de son pantalon, ses placards impeccablement…

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© Millenium Films
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De Patrick Béhin

Il y a ici et là-bas : des foules marchent, dans les rues de Lyon et dans celles d’un village malien. De ce parallélisme naît d’emblée une idée d’égalité mais Les Enfants de Babel va s’employer à réfléchir sur le contraire : à l’exemple du Mali, il s’interroge comme son titre l’indique sur le devenir des enfants d’un monde dominé par la suffisance d’un modèle dominant. Le monde va mal : comment en aborder le pourquoi ? En suivant les anciens, eux qui disent que les choses que nous voyons ne sont que les ombres de ce que nous ne…

L’association Afrique sur Bièvre a initié les premières rencontres CINÉ REGARDS AFRICAINS. Cette manifestation s’est déroulée, durant la Semaine de la solidarité internationale, du 17 au 24 novembre 2007, au cinéma La Pléiade à Cachan et à l’Espace municipal Jean Vilar à Arcueil. On en trouvera ici l’analyse du public à partir du questionnaire reproduit en fin d’article.

Série documentaire en cinq parties d'Emmanuelle Demoris

1. Mafrouza - oh la nuit ! et 2. Mafrouza - coeur

La pauvreté, on connaît ? De multiples reportages nous la montrent sous toutes ses coutures, et nous savons qu’elle est une des choses au monde la mieux partagée, en général sous d’autres cieux. Germaine Tillon faisait la différence entre une pauvreté où l’on peut encore lutter et celle où l’on n’en a plus la force. Le Camus du Premier homme la situait, au-delà du matériel, dans le fait que les gens pauvres n’espèrent plus laisser une trace sur terre. Pour lui, la pauvreté était dans l’absence de mémoire, notamment familiale. Mais il insistait sur le fait que la pauvreté qu’il…

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Mafrouza - coeur
Mafrouza - oh la nuit !




Entretien d'Olivier Barlet avec Samba Félix Ndiaye

Perantal (1975), Geti Tey (1978), Le Trésor des poubelles (1989), Dakar-Bamako (1992), Ngor l’esprit des lieux (1995), Lettre à Senghor (1998), Rwanda pour mémoire (2003), Questions à la terre natale (2006) sont autant de dates marquantes pour les cinémas du Continent : Samba Félix Ndiaye a ouvert la voie d’une écriture documentaire africaine. Cet entretien réalisé durant le festival des films d’Afrique en pays d’Apt en novembre 2007 a été publié dans le catalogue de la programmation Africamania à la Cinémathèque française (16 janvier au 17 mars 2008 à Paris).

De Claudio del Punta

C’est au début du XXe siècle, sous l’occupation américaine des deux Républiques qui se partagent l’île d’Hispaniola (ce « paradis » que découvrit Christophe Colomb en 1492), qu’ont été massivement recrutés les braceros (coupeurs de canne) haïtiens. Leur misère a encore été aggravée par le déclin des industries sucrières à partir des années 1980, poussant nombre de migrants à passer à la culture du riz ou du café, ou bien à s’entasser dans des bidonvilles et accepter tout travail sous-payé. Le métro de Saint-Domingue est ainsi construit par les Noirs haïtiens, de même que les sans-papiers ont travaillé sur les tours et…

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Jean-Marie Guerin (Pierre)
Michaelle Pierre (femme de Sanchez)
Yeraini Cuevas (Magdaleine)
Yeraini Cuevas (Magdaleine) et Valentin Valdez (Jean-Baptiste)
Yeraini Cuevas (Magdaleine) et Valentin Valdez (Jean-Baptiste)
Jean-Marie Guerin (Pierre) et Yeraini Cuevas (Magdaleine)
Yeraini Cuevas (Magdaleine)
Valentin Valdez (Jean-Baptiste)
Yeraini Cuevas (Magdaleine)




A l’heure où semble se confirmer l’abandon de la Biennale des films arabes de l’IMA, les manifestations cinématographiques groupant des films du Maghreb gagnent en importance, par leur présence mais aussi par leurs choix de programmation. Après deux panoramas des cinémas du Maroc, l’Ecran St Denis et la maison de production Indigènes Films organisent du 10 au 13 avril 2008 un panorama des cinémas du Maghreb également ouvert à l’Algérie et la Tunisie.

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Arezki l'indigène
Arezki l'indigène
Casanayda !
Casanayda !
Mimezrane, la fille aux tresses
Mimezrane, la fille aux tresses
Mimezrane, la fille aux tresses
Mimezrane, la fille aux tresses




De Laurette Mokrani

Voilà une jeune fille de quinze ans qui ne manque pas de caractère ! Elle crève l’écran. Brillante à l’école, bonne comédienne, elle est même embauchée pour jouer à la Comédie française ! Elle jouera Louison dans Le Malade imaginaire de Molière, en 2001 et y revient avec Mina enfant dans Papa doit manger de Marie Ndiaye en 2003. Ce n’est pas par hasard : comme le note le metteur en scène André Engel, la confusion des sentiments qui fait le corps de la pièce répond au sentiment d’exil et de déracinement d’Amina. Rassemblés pour un grand entretien rythmé d’une…

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De Florence Nejma Benoist

« Je ne peux lui donner le nom de père », dit la mère, qui a écrit un texte touchant pour répondre à la demande de sa fille qui, comme tant d’autres avant elle, réalise un road movie à la recherche de l’absent. Lorsqu’il est d’une autre culture, trouver le père revient aussi à pister cette part de soi qui échappe, marquée dans la chaire mais pas dans le vécu si ce n’est les rejets. Pour raccorder son deuxième prénom, Nejma, Florence Benoist enfourche son mobile home à la rencontre de ceux qui, au Maroc comme en France, ont connu son père.…

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De Djamel Bendeddouche

Arezki l’indigène fait partie des films produits dans le cadre de la manifestation « Alger capitale de la culture arabe », qui fut, comme l’ « Année de l’Algérie », une manne aussi soudaine que temporaire d’aide à la production. De facture classique, profitant d’une image lumineuse et simplement cadrée, son souci de faire de chaque plan un tableau donne cette ambiance un peu surannée que l’on trouve par exemple dans Les Amants de Mogador de Souheil Ben Barka. Si je pense à ce film marocain situé à la même époque, c’est qu’il développait lui aussi un point de vue étonnant : celui du…

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Quand les dessinateurs africains font leur cinéma…

Le succès du dessin animé Kirikou ne s’est pas démenti en dix ans. Le premier film, Kirikou et la sorcière, sorti en décembre 1998, draina 1,5 million de spectateurs, ce qui représentait l’un des plus gros scores pour un film d’animation depuis Le Roi et l’oiseau de Paul Grimault (1980). La suite, Kirikou et les bêtes sauvages, sortie sept ans plus tard, frappa encore plus fort, franchissant la barre des 2 millions, soit un nouveau record historique. La réussite de ces deux films fut prolongée par plusieurs albums pour enfants (1) et surtout la comédie musicale Kirikou et Karaba, en…

Pour la troisième année consécutive, les courts métrages seront à l’honneur des Rencontres du Film Court de Madagascar du 22 au 26 avril 2008 à Antananarivo.

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De Tariq Teguia

Voilà plus de sept ans que Tariq Teguia porte ce film, partant de ces années du terrorisme islamiste que l’on appelle noires ou terribles. Mais s’il se situe dans ces années-là, c’est bien aussi du présent qu’il parle, tant l’enfermement des jeunes Algériens reste actuel. Dans son court métrage Haçla (La Clôture, 2004), il les laissait parler de front, un cri, sorte de slam bourré de désirs inassouvis, et, déjà, un long plan séquence pour éprouver le désoeuvrement et l’attente. Plutôt qu’un cri, Rome plutôt que vous est un labyrinthe, la monochromie des rues d’Alger la nuit ou ce quartier…

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Un matin bruineux, le 13 septembre 1971, les troupes fédérales prennent d’assaut la prison d’Attica (État de New York) ; une prison qui rassemble 2200 prisonniers dont plus de la moitié sont noirs… Lorsqu’enfin la brume artificielle des gaz lacrymogènes se dissipe et que les premiers secours sont autorisés à pénétrer dans l’enceinte du pénitencier, on dénombre 43 morts et près de 200 blessés. Ainsi s’achève la brève expérience politique des insurgés d’Attica. C’est l’assassinat de George Jackson, un des leaders des Black Panthers, qui joue le rôle de détonateur dans ce qui demeure la plus importante révolte carcérale du…

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Revue générale et fouille des corps.
"Cette espèce de forteresse factice dans le style de Disneyland" (Foucault).
L'arrivée de Bobby Seale, un des leaders des Black Panthers, à Attica.
Huey P. Newton, un des fondateur des Black Panthers, en guerrier serein.
Journal des Black Panthers.




De Jean-Pierre Lledo

Il en va de Jean-Pierre Lledo comme de tout un chacun : nous nous réveillons tous un matin avec des souvenirs marquants que nous ne pouvons évacuer, histoires d’enfance dont nos rêves nous rappellent qu’elles sont encore traumatisantes et qu’il serait utile de les regarder en face pour crever l’abcès de la douleur rentrée et nous permettre d’avancer. Il en va d’un pays comme d’un individu. Lledo reste discret sur sa propre histoire (né à Tlemcen d’une mère judéo-berbère et d’un père espagnol, exil en 93 sous menace islamiste) mais c’est à ce pays qu’il veut donner la parole car…

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