Cinéma/TV

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Interview of Mahamat Saleh Haroun by Olivier Barlet

Translated by Céline Dewaele

You like calling African cinema the « cinema of schizophrenia ». Why is that? I’m referring to an article I wrote, entitled From militant cinema to schizophrenic cinema: it’s a cinema which, without saying it, leaves the scope of reality for entertainment under the cover of art house films. I’m not trying to be harsh but what is important is that they assume it: there is no bad cinema, all of us do what we can, but this kind of cinema is trying to get itself a public by referring to Hollywood cinema, without holding it up as an example. Besides that,…

De Craig Brewer

Le plaisir de regarder Christina gémir

Après le succès de Hustle & Flow, conte urbain sur les espoirs et déboires d’un mac mélomane, Craig Brewer prend la route du Sud et troque les vinyles et le rap contre les guitares du blues. Toujours épaulé de John Singleton et Stéphanie Allain à la production, il montre encore une fois qu’il sait choisir ses acteurs, mettre la musique en image et s’attaquer aux sujets les plus virulents. Cependant Samuel L. Jackson, Christina Ricci et Justin Timberlake ont beau être des valeurs sûres au box-office, Black Snake Moan n’a pas rempli ses promesses financières puisque quatre mois après sa…

Interview of Raoul Peck on Sometimes in April by Olivier Barlet.

Translation by Céline Dewaele.

Sometimes in April is not about « dealing with a big subject », unlike in many other political films. Is it more about a necessity? No, it was more complex than that. I wasn’t looking to make a film about the Rwandan genocide: someone approached me with the idea. I was asked if I’d be interested in making a film about Paul Rusesabagina who, at the time, was the manager of the Mille collines Hotel. The American cable channel HBO had purchased the rights to several chapters of Philip Gourevitch’s book. I had refused: politically-speaking, I couldn’t imagine working on a character…

By Raoul Peck

Translation by Céline Dewaele.

Sometimes in April clearly differs from the other fictions made on the Rwandan Genocide (100 days, Hotel Rwanda, Shooting Dogs) by its will to be complex. The other films had based their stories on heroes trying to overcome the horror by reconstructions based on « real facts », pulling the spectator only into sentimental terror and desperation and eventually closing with a comforting happy end, affirming the necessity of humanity. On the contrary, Peck draws his inspiration from reality in order to transpose it to the different strata of an entirely constructed script. There are no good victims or bad genocide perpetrators…

D'Okacha Touita

 » Tu dis, tu meurs ; tu te tais, tu meurs ; alors dis et meurs !  » Des mots durs, sans concession, gilet pare-balles contre une situation tragique. Quelques envolées lyriques signées d’un journaliste algérien, tombé sous les balles des fous d’Allah. C’était l’année 93 et l’assassinat de Tahar Djaout annonçait une série de meurtres crapuleux visant à éliminer définitivement la race des intellectuels, ceux qui pouvaient raser les barbes du Mal intégriste. Dans Morituri, c’est toute la bureaucratie algérienne agissant depuis des lustres qui est pointée du doigt par un vieux de la vieille du paysage cinématographique algérien, Okacha Touita. Baroudeur, artiste iconoclaste…

De Gaëlle Vu et Mariata Abdallah

Qu’est-ce que l’exotisme ? Une idée de l’Autre, une élaboration de l’étranger, être ou paysage, décor de nos désirs, nos fantasmes, nos utopies. Une image en somme. L’exotisme demande des cartes postales : ces décors où pourront se projeter nos représentations, celles du barbare, du sauvage, du primitif, toujours mélange de fascination et de rejet. Il est sans doute vital de chercher parfois à briser le cercle si naturel et très vicieux de la représentation imaginaire pour explorer ce que pourrait être l’Autre en simplicité, sans traduction, par lui-même. Le besoin d’exotisme est tel que cela ne peut être que…

De Laurent Chevallier

Les documentaires de Laurent Chevallier sont toujours bâtis sur sa relation émotionnelle et forte avec une personne remarquable. Dès Djembefola (1992), il suivait les pas de Mamady Keïta dans son village natal, et après avoir contribué à l’émergence du premier cirque aérien d’Afrique noire (Circus Baobab, 2001), il construisait La Vie sans Brahim (2004) sur son amitié avec un épicier marocain et Hadja Moï (2005) sur sa complicité avec la grand-mère de sa femme guinéenne. Si ces personnages fascinent, c’est qu’en prenant la mesure du cinéma, ils prennent goût à se mettre en scène, et se révèlent de véritables acteurs,…

La quatrième édition du festival international de films et de télévision « Lagunimages » qui se tient à Cotonou du 9 au 15 avril 2007 donne une idée de l’effervescence de la production audiovisuelle au Bénin.

De Robert Favreau

Adapté d’un roman de Gil Courtemanche, Un dimanche à Kigali n’est pas tant un film sur le génocide rwandais que sur la relation (amoureuse) d’un journaliste québécois avec l’Afrique. Pourtant, la volonté d’évoquer le génocide est patente dès les premières images qui en rappellent le déclenchement par la garde présidentielle et les milices dès que l’avion présidentiel a été abattu le 6 avril 1994. Le film est émaillé d’éléments historiques cherchant à en cerner les faits marquants : les listes attestant qu’il était planifié de longue date, l’incurie des puissances occidentales, le refus d’évacuer des Rwandais, le silence devant la…

La rétrospective 1995-2006 de films courts marocains proposée par le festival Côté court en Seine-Saint-Denis du 28 mars au 6 avril 2007 est un événement. Placée sous le signe du renouveau, c’est bien sur les recherches cinématographiques qu’elle se focalise, permettant de mettre les films en perspective. Une occasion exceptionnelle de plonger dans un cinéma qui ose de nouvelles voies.

De Bille August

Goodbye Mandela

Légère controverse autour de Goodbye Bafana : le film est inspiré des mémoires du geôlier de Mandela, James Gregory, dont le leader noir sud-africain a affirmé dans ses propres mémoires (1) que celles de James Gregory étaient totalement fantasques à son égard. Nelson Mandela et James Gregory n’auraient jamais été amis, mais bien prisonnier et geôlier. Ce dernier, chargé de censurer les lettres personnelles des détenus, s’en serait inspiré pour rédiger un livre dont les revenus lui ont assuré une retraite confortable. Bille August n’aime pas discuter de cette affaire dont il s’est dédouané au festival de Berlin, affirmant qu’il n’y avait…

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Interview with Felix De Rooy by Beti Ellerson Poulenc

Transcript of a filmed interview in 1997 by Beti Ellerson Poulenc.

My name is Felix De Rooy. I am a filmmaker from the Dutch Antilles, from Curaçao, of Surinamese parents and I consider myself a colonial orgasm because I have African, American Indian and European blood. I am an artist who uses various techniques to express himself. I started out my career as a painter and a graphic artist. I then went into theater and I am also still a theater director. And from the theater I went into film. On the island of Curaçao I started experimenting with Super 8, 16 and at a certain moment I went to New…

Entretien de Beti Ellerson Poulenc avec Felix De Rooy

Traduit de l'anglais par Marie-Emmanuelle Chassaing

Ce texte est la transcription d’une interview filmée en 1997 par Beti Ellerson Poulenc. Il nous a semblé important de le publier en mémoire pour le regard original qu’apporte Felix de Rooy sur les différents sujets abordés.

Interview of Newton Aduaka on Ezra by Baba Diop, Bassirou Niang and Olivier Barlet.

Ouagadougou, February 2007

Ezra was crowned with the « Étalon d’or de Yennenga » at the Fespaco 2007 film festival with general approval. Meeting with Newton Aduaka a few days before the ceremony in Ouagadougou.

Identification pour mise en Norbit

On dit que Norbit a coûté son Oscar à Eddie Murphy. C’est probablement le cas, et il est encore plus probable que l’intéressé s’en contrefiche, vu les libertés artistiques qu’il s’octroie. Le film plaira certainement à ceux qui repensent encore aux crados avec nostalgie, désormais en âge de partager leurs plaisirs d’enfance avec leur progéniture, à moins qu’ils ne se soient ralliés à la censure qui les avait fait trépigner de rage en leur temps. Dans la grande tradition du travestissement comique (Mrs. Doubtfire, Tootsie, Noblesse oblige, Certains l’aiment chaud), récemment renouvelée par Martin Lawrence (Big Momma’s House) et Tyler…

By Newton Aduaka (Nigeria)

translated by Céline Dewaele

En guise de compte rendu tardif de la 21e session des Journées cinématographiques de Carthage qui se sont tenues à Tunis du 11 au 18 novembre 2006, je me suis penché sur les critiques parues dans les journaux tunisiens pour essayer de comprendre la perception des films par le tissu local. Encouragé par le travail d’échange développé dans les ateliers de la Fédération africaine de la critique cinématographique et gardant en mémoire le colloque organisé aux JCC de 2002 suite à des critiques assassines envers des films tunisiens (cf. La critique face aux cinémas africains et arabes, article n°2670), il…

D'Angèle Diabang-Brener

Révélée en 2005 par un court documentaire très réussi, Mon beau sourire, sur le tatouage des gencives, Angèle Diabang-Brener poursuit sa démarche en se mettant à l’écoute de femmes sénégalaises dans leur rapport à l’islam. Monteuse de formation, c’est clairement là qu’elle donne à ses films l’énergie qu’ils transmettent. Un rythme s’installe au diapason du sujet, qui respecte l’expression tout en dynamisant la perception. Évoluant entre cinq femmes musulmanes fort différentes dans leur vécu de la religion, du détachement respectueux au voile systématique, Sénégalaises et islam ne transmet pas seulement une panoplie de discours et une mosaïque de positionnements. En…

D'Erwin Wagenhofer

Le documentaire de Wagenhofer sort peu après Notre pain quotidien de cet autre autrichien, Nicolaus Geyrhalter, qui traite du même sujet mais très différemment, puisque sans dialogue ni commentaire. Les deux films livrent des images édifiantes de l’industrialisation de l’agriculture. Mais alors que les images au scalpel de Geyrhalter cherchent non sans une certaine fascination à en saisir le rythme hallucinant au point de nous inquiéter sur le contenu de nos assiettes, évoqué par la mal-bouffe des ouvriers durant leur pause, Wagenhofer affirme de façon fort didactique un point de vue par entretiens interposés. De l’écrivain et politologue suisse bien…

Carnet de route de Tanella Boni

Oser prendre l’avion un 14 février, c’est se lancer un défi à soi-même. À l’heure où la mondialisation a conformé aussi nos gestes et nos rêves, il paraît que c’est un jour sacré, dédié à l’amour. Voire. Vaste opération commerciale, comme chacun sait, au cours de laquelle l’amour devient un prêt-à-porter pour tous les goûts, même les plus amers. Passons. Sur ce vol plein à craquer, il y a une bonne ambiance. C’est là que l’on rencontre quelques personnages de romans : développeurs et humanitaires qui ont du travail à faire là où les nôtres ont déserté la scène pour…

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