Cinéma/TV

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De David LaChapelle

Rize of the Humanz

Le Clowning et le Krumping, ça ne vous dit rien ? Le Soda Pop, le Stripper Dancing, le Wobble ? C’est normal, ça vient à peine de passer les murs du ghetto de South Central à Los Angeles. Mais avec le bruit que fait Rize, ça ne va pas tarder à prendre l’ampleur du Breakdance, cette danse qu’on trouvait si bizarre dans les années quatre-vingts. Le célèbre photographe et réalisateur de clips vidéo David LaChapelle a assisté à sa première démonstration de Krumping en 2002, dans les coulisses du tournage d’un clip de Christina Aguilera auquel participait Tommy le Clown. Il a…

De Djamel Bensalah

La France et l'Algérie : un mariage arrangé ?

Alors que tout le monde part en vacances, Yacine et Johnny sont coincés dans leur banlieue, le premier parce qu’il refuse de rejoindre sa famille au bled, le second parce qu’il n’a ni bled ni famille à retrouver. Alors que Yacine ne s’imagine plus autre chose que Français, Johnny rêve sans cesse d’Algérie, sa véritable patrie dont personne ne veut croire qu’il est originaire. Un petit trafic en amenant un autre, Yacine ressent soudain le besoin de changer d’air : l’invitation paternelle devient alors une aubaine. Johnny, sans papier mais débordant de ressources, décide de faire partie du voyage. Une fois…

De Pierre Hodgson

C’est l’anti-Moore. Ici, aucun sensationnel. Aucune mise en avant. Ni ironie, ni provocation. Et, sans doute, la volonté de manipuler le moins possible le spectateur. Une idée de fond pourtant : la résistance existe, discrète, quotidienne, et elle a un visage, elle a une voix. C’est fort de cette conviction, ou au départ de cette intuition léguée par son père journaliste avec lequel il dialogue avec passion durant le film, que Pierre Hodgson rencontre ceux qu’il appelle des « dissidents » dans une Amérique peu connue, loin des clichés, celle des Etats du Sud, celle des travailleurs noirs. Ceux de « Black Workers…

Dakar, du 15 au 20 décembre 2004 : festival du film de quartiers. Yaoundé, du 1er au 6 juin 2005 : festival Ecrans noirs. Deux occasions de voir les films des jeunes vidéastes sénégalais ou camerounais, et de mesurer à quel point ils profitent des formations audiovisuelles locales (Média Centre à Dakar, les classes de cinéma initiées par Bassek Ba Kobhio à Yaoundé). Avec à Dakar, la leçon de cinéma de Sembène aux étudiants. Dakar Le Media Centre de Dakar (MCD) est un grand bâtiment situé sur l’Avenue Cheikh Anta Diop, à l’angle du Canal IV, non loin de l’université.…

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le jury du festival du film de quartier : présidé par Ben Diogaye Beye (à gauche), avec Olivier Barlet, Fara Mendy (Directeur des programmes à la RTS), Thierno Dia (chercheur et cinéaste), Rokhaya Niang (actrice) et Mariet Bakker (directrice du festival Africa in the picture aux Pays-Bas) © O.B.
Ousmane Sembène lors de sa leçon de cinéma, entouré de Samba Felix Ndiaye et Thierno Dia © O.B.
Le Média Centre côté rue © O.B.
Séance scolaire au festival du film de quartier dans la salle du MCD © O.B.
à l'intérieur du MCD © O.B.
cocktail d'inauguration du festival du film de quartier © O.B.




L'homme aux cent visages

Gad Elmaleh est sur tous les fronts. Un nouveau film le 7 décembre avec Gérard Depardieu (Olé, de Florence Quentin) et la sortie de son dernier spectacle « L’autre, c’est moi » en DVD (depuis le 24 novembre) viennent ponctuer une carrière qui ne fait qu’exploser. Ce personnage fantasque, incapable de rester immobile et au verbe déglingué, traverse le paysage de la scène humoristique française tel un grand enfant voulant toucher à tout. L’occasion pour nous de se pencher sur un angoissé qui a trouvé le remède pour ne pas devenir fou : « s’éclater ».

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La Vie Normale © Gad Elmaleh




Le Festival Ecrans noirs de Yaoundé (4-12 juin 2005) réussit à force de détermination à mobiliser un milieu local peu enclin à soutenir le cinéma dans un pays où les dernières salles ferment. Il joue pour cela sur la concurrence entre privés mais aussi entre organismes publics, et sur une forte relation avec son public.

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Conférence de presse : Delphine Ouattara, Bassek ba Kobhio, Jean-Claude Crépeau (Agence de la Francophonie) © O.B.
Les conférences de presse sont très suivies au village du festival © O.B.
Le réalisateur nigérian Jimi Odumosu et l'actrice Bimbo Akintola au village du festival © O.B.
Grace Kwachuh dans sa boutique de vcd nigérians, Yaoundé © O.B.
Vente de dvd piratés dans la rue, Yaoundé © O.B.
Vente "par terre" de dvd piratés, Yaoundé © O.B.
Les participants de l'atelier sur la critique de cinéma © O.B.




De Mahamat Saleh Haroun

Les nuages passeront dans le ciel. Et nous ne cesserons de les regarder. C’est par cette simple référence au temps que Kalala débute, du surnom d’un ami d’Haroun, emporté par le sida. Le cinéaste perd son meilleur ami, son assistant sur les tournages, un passionné apprécié de tous. Le sida, au Tchad, on ne le cite pas. On parle plutôt d’hémorroïdes ! Il est trop lié au sexe pour être abordé de front. Résultat : il progresse sournoisement et continue de tuer. C’est de cette double dynamique que se nourrit le film : un hommage en forme de deuil et…

De Moussa Touré

Il s’appelle Jean Salif Diallo, il a 55 ans, et c’est un ami voisin de Moussa Touré. Le fait qu’il ait cinq femmes n’est pas exceptionnel au Sénégal où la plupart des adultes sont issus de famille polygame, à commencer par le président de la République, et Jean Salif Diallo est un homme ordinaire. Pourtant, il a quelque chose qui force l’intérêt : son discours. « Je suis un bon berger qui donne sa vie pour ses brebis ». Musulman, Diallo cite sans arrêt la Bible pour mettre en avant l’éthique de son engagement (nourrir sa famille : il égrène ses différents métiers). Il…

De Sokhna Amar

Un plan fixe d’une barque négociant les vagues pour prendre la mer au soleil couchant. Ce dispositif minimaliste qui dure les 8 minutes du film est une magnifique idée pour illustrer un propos plus que grave et qu’il convient d’écouter : une femme écrit à sa sœur pour lui dire le secret qu’elle porte douloureusement en elle depuis dix ans, l’histoire de son viol. « La femme est comme la mer et c’est à l’homme de savoir manœuvrer pour mener sa barque à bon port » résume un proverbe sénégalais en fin de film, appel au spectateur à méditer ce qu’il vient…

De Dumisani Phakathi

Imaginez : votre père est mort en 1997 et vous ne connaissez pas tous vos frères et sœurs car ce phénomène a eu onze femmes et 52 enfants ! Vous vous mettez en tête de leur rendre visite pour mieux connaître ce père et cette famille. C’est ce que fait Dumisani Phakathi, à la recherche d’une bonne partie des 51 autres. C’est bien sûr aussi l’occasion d’en savoir davantage sur l’Afrique du Sud d’aujourd’hui. Ajoutons que Dumisani Phakathi filme comme il est : direct, déjanté, éminemment sympathique et d’autant plus en phase avec ceux qu’il filme qu’il partage avec eux quelque chose de…

De Christian Lelong

Lors du tournage d’Agadez Nomade FM en avril 2001, Christian Lelong et son équipe avaient fait la connaissance de ce Cadi, juge nommé à vie par le Sultan pour appliquer la Charia du Coran. Y voyant un vrai sujet de cinéma, ils avaient mis ces images de côté et sont revenus tourner durant six semaines en novembre 2002 et en mars 2004. Alors que le Cadi, couvrant un énorme territoire, doit souvent s’éloigner loin d’Agadez, ils ont préféré l’appréhender dans le huis-clos du vestibule de sa concession où il convoque les audiences et rend ses jugements. Ce dispositif minimum du…

De Laurent Chevallier

Avec Hadja Moï, Laurent Chevallier poursuit son histoire d’amour avec la Guinée entamée en 1991 avec Djembefola et poursuivie en 1995 avec L’Enfant noir et en 2001 avec Circus Baobab. Ayant épousé Mandy qui était costumière du Circus Baobab, Hadja Moï est à la fois une façon de faire le lien avec sa famille guinéenne et un hommage à celle qui a élevé sa femme après le décès prématuré de sa mère. Et quel hommage ! D’abord réticente et passive, Hadja Moï fonce finalement dans le jeu et se révèle une véritable actrice de cinéma, saisissante et émouvante, une grand-mère comme…

D'Osvalde Lewat

3,5 millions de morts et les femmes comme principales victimes : ce double bilan de cette guerre qui ne veut pas s’achever à l’est de l’ex-Zaïre sert de trame au film de la Camerounaise Osvalde Lewat qui vit aujourd’hui à Kinshasa. Puisque la guerre, ce sont les hommes qui s’affrontent comme des coqs et les femmes qui la subissent dans un pays coupé en deux, Osvalde Lewat prend un couple pour sujet, que la guerre sépare et qui se retrouve et tente de revivre ensemble après six ans de galère et de distance. En flash-back pour respecter le temps du récit,…

De Claude Haffner

Il est émouvant de pouvoir revoir Pierre Haffner à travers l’hommage que lui rendent sa fille en faisant ce film et son ami Tahar Cheriaa en se prêtant au jeu. Pierre, brutalement décédé d’un cancer en 2000 à l’âge de 57 ans, n’était pas seulement un « spécialiste » du cinéma « négro-africain » dont il a partagé les époques fondatrices mais aussi un bon vivant très attachant et drôle, toujours prêt à l’anecdote ou à l’analyse. Il aura partagé le destin de ces rares chercheurs de l’ombre qui, n’ayant pas la couleur de peau adéquate, n’ont pas vocation à représenter un ensemble mais…

D'Angèle Diabang Brener

Dans le magnifique Kodou, un des plus beaux films du répertoire noir-africain, le Sénégalais Ababacar Samb Makharam montrait en 1971 une jeune fille devenant folle à la suite de son rejet par la communauté villageoise pour n’avoir pas supporté la douleur lors du tatouage initiatique des lèvres. Devenue violente parce que poussée à bout, elle est attachée jour et nuit. Sa famille finit par la conduire dans un hôpital psychiatrique dirigé par un médecin européen. Cette médecine restant inefficace, ses parents la soumettent à une séance d’exorcisme traditionnel. C’est sur le rituel du tatouage des gencives que revient Angèle Diabang…

De Mika Kaurismäki

Brasileirinho participe d’une double redécouverte. Non seulement l’Occident se branche sur des musiques à forte consonance traditionnelle tombées dans une relative désuétude en raison du désintérêt de la jeunesse locale et en fait des succès mondiaux (le plus bel exemple étant Buena vista social club avec la collaboration de Ray Cooder et Wim Wenders), mais aussi une frange de cette même jeunesse retrouve le chemin de musiques qui définissent son identité. Le film suit le Trio Madeira Brasil, un groupe de Rio qui manie la guitare comme trois dieux en jouant du choro (rythme issu à la fin du XIXème…

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Trio Madeira Brasil Show
Rio Penha
Yamandú + Carlinhos




De Monique Mbeka Phoba

« Si tu ne connais aucun proverbe, c’est que tu n’as pas écouté la parole d’un ancien ». Mais comment une réalisatrice congolaise grandie en Belgique peut-elle retrouver le sens de sa propre culture ? Après la mort de son père, Monique Phoba, installée au Bénin, opère un retour à ses origines congolaises, à travers un vieux compagnon de son père, Mbata Nkolo Npanzu Muanda, juge coutumier de 19 villages mais vivant à Kinshasa, qui partage avec lui une même histoire « arrimée au passé et ouverte au futur », ancrée dans la tradition et influencée par l’Occident. Le film se fera ainsi constant…

De Laurence Gavron

Le film est dédié à tous les exilés, à toutes les diasporas. Il se termine sur un homme qui chante avec passion combien il aime le métissage. C’est dans ce cycle que s’inscrit Saudade à Dakar, celui du déplacement et de l’épanouissement. Car ce qui frappe chez ces Cap-verdiens installés depuis belle lurette dans la capitale sénégalaise et qui se retrouvent chaque dimanche autour d’un groupe de musiciens pour danser les airs qui aujourd’hui grâce au succès de Cesaria Evora font vibrer la terre entière, c’est la quiétude de leur intégration. Si bien que le doux film de Laurence Gavron…

De Moussa Touré

Qu’est-ce qui fait que les 52 minutes de Nanga Def ne pèsent jamais ? Pourtant, ces enfants de 13 ans de la 5ème SEGPA (Section d’Enseignement Professionnel Adapté) du lycée public d’Apt (Vaucluse) ont du mal à s’exprimer : la timidité, certes, mais aussi une non-maîtrise des mots, une difficulté à se dire, souvent un monde intérieur qui ne s’extériorise pas par la parole. C’est pourtant l’échange verbal que choisit Moussa Touré pour communiquer avec Alexandre, Corinne, Christopher, Fadoua, Florian H., Florian S., Fouad, Jean-Paul, Louis, Ludovic, Mourad, Océane et Youssef. En les invitant chacun à se présenter, il ouvre…

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