Yeelen

De Souleymane Cissé

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Yeelen (la lumière, en bambara) est un parcours initiatique : l’initiation d’un jeune Bambara, il y a quelques siècles, dans une famille de sorciers. Nianankoro, un jeune homme, va recevoir le savoir destiné à lui assurer la maîtrise des forces qui l’entourent. Cette connaissance est « le komo » que les Bambaras se transmettent depuis toujours, de génération en génération. Le père supporte mal de voir son fils devenir son égal. Pour qu’il échappe à sa folie meurtrière, la mère éloigne Nianankoro. Il acquiert peu à peu les éléments de la connaissance ultime, et de ses nouveaux pouvoirs il devra inévitablement affronter en un combat mortel la colère et les pouvoirs de son père.
Comme l’Afrique qu’il dépeint, Yeelen est un film magique et ensorcelant, d’une beauté éblouissante et envoûtante. Un film de violence et d’initiation qui ne ressemble à aucun autre. Il connut à sa sortie une consécration internationale (primé au festival de Cannes en 1987).
Dans un entretien avec Marie-Roger Biloa, Souleymane Cissé déclarait : « Il est temps de montrer notre continent avec dignité et noblesse. Notre culture n’a rien à envier à celle des autres. Et nous, cinéastes, avons un rôle primordial à jouer : corriger l’image que le regard des autres nous a renvoyée pendant des lustres. Le sujet de Yeelen est la saga des Bambara mais aussi la connaissance, ce que l’homme fait du savoir qu’il acquiert. Le fils, héros du film va se trouver détenir plus de connaissance que son père. Le vieil homme ne peut le supporter. Sa colère va se déchaîner, le transformer en bête furieuse. La rencontre entre les deux hommes à la fin du film symbolise la guerre, la grande tuerie, la folie de l’homme. Mais cet affrontement crée aussi la lumière, la renaissance d’un monde qui ne sera jamais détruit : il y aura toujours un signe d’espoir. »
Souleymane Cissé est né en avril 1940 à Bamako. Photographe, il obtient une bourse d’études pour suivre un stage de projectionniste à Moscou. Une seconde bourse lui permet de suivre des études de cinéma au VGIK (Moscou). De retour à Bamako, il est employé au ministère de l’Information en qualité de réalisateur de reportages et de documentaires. Il se lance dans la réalisation cinématographique avec le moyen métrage Cinq jours d’une vie. Son premier long métrage Den muso – premier long métrage de fiction malien en bambara – sera interdit. Il réalisera ensuite Baara (le travail, 1977), Finye (le vent, 1982), Yeelen (la lumière, 1987), Waati (le temps, 1995).

///Article N° : 2184

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