Cinéma/TV

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Après un quarantième anniversaire quelque peu chaotique à Ouagadougou, l’équipe du FESPACO s’est offert le plaisir de renouer avec la seconde ville du Burkina Faso, du 12 au 15 mars 2009, grâce au soutien de la région Rhône-Alpes (France). Avec plus de quarante-cinq films programmés, et malgré une mobilisation tardive des spectateurs, la vingt et unième édition du festival s’est terminée en beauté.

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Affiche du Fespaco à Bobo © Claire Diao
Les projectionnistes du CCF tentent de synchroniser le son et l'image © Claire Diao
Ouverture du Fespaco à Bobo © Claire Diao
File d'attente pour Le Fauteuil, film de clotûre du festival © Claire Diao
Ouverture du panel de lutte contre la piraterie à la Chambre de commerce de Bobo-Dioulasso © Claire Diao




De Laurent Chevallier

Laurent Chevallier entretient avec la Guinée un double lien d’importance : sa famille guinéenne par sa femme et la musique qu’il aborde dès ses débuts de documentariste avec Mamady Keïta dans Djembefola (1992) et poursuit avec Momo Wandel Soumah dans Momo le doyen (2006). Proche du jazziste, Chevallier a soutenu la constitution d’un nouveau groupe d’afro-jazz composé des anciens musiciens de Momo Wandel et de plus jeunes, Fölifö. Leur venue à Marciac est l’occasion pour le groupe Fölifö de rencontrer une classe d’initiation au jazz du collège et pour Chevallier d’entamer un nouveau travail documentaire sur une relation qui se poursuivra…

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De Tariq Teguia

« Il ne suffit de plusieurs îles : c’est un archipel qu’il nous faut », note Lakhdar (Ahmed Benaïssa) en contrepoint des litanies du patron de son bureau d’études oranais. Où sont les îles ? Comment les relier ? Dès le générique, la caméra suit des fils électriques en une fuite éperdue. Lakhdar envoie son ami Malek étudier la faisabilité du raccordement de hameaux isolés à l’électricité, dans cet Ouest algérien où ses prédécesseurs ont été assassinés par les terroristes. Que ces malheureux aient été français n’est pas neutre : ce film s’inscrit dans une Histoire. S’il est l’amer constat que l’après-guerre n’est pas une victoire,…

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A la fois fête populaire, convivial lieu de rencontre et occasion de découverte et médiatisation des dernières productions africaines, le rendez-vous biennal des cinémas d’Afrique suscite l’enthousiasme général. Cette année comme toujours, le Fespaco est resté le lieu des rencontres et des débats, un espace de festival ! Mais la recrudescence des problèmes d’organisation a tant handicapé l’édition 2009 qu’elle doit être interrogée. Cependant, si le Fespaco 2009 inquiète, ce n’était pas seulement une affaire d’intendance…

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Ahmed Atef : Prix du meilleur son décerné à Mohamed Hassib pour le film "Al Ghaba (les Démons du Caire)" de Ahmed Atef d'Égypte
Arnold Antonin : Prix Paul Robeson décerné au film "Jacques Roumain, la passion d'un pays" de Antonin Arnold, Haïti.
Le Prix de la meilleure œuvre de série TV Vidéo est décerné au film L'as du lycée de Missa Hébié du Burkina Faso.
Hôtel Azalaï / anciennement Indépendance
L'ancien bureau de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC) : Hassouna Mansouri, secrétaire général ; Clément Tapsoba, président ; Thierno Ibrahima Dia, trésorier, lors de la conférence inaugurale du 1er Congrès de la FACC.
Caméras à l'oeuvre
Démonstration du prototype de site du catalogue numérique de l'Agence internationale de la Francophonie
Porte de la chambre Sembène Ousmane à l'Hôtel Azalaï.
La salle de cinéma de 500 places en construction de la cinémathèque africaine au siège du Fespaco.
Conférence de presse de Cultures France : Sotigui Kouyaté, Olivier Poivre d'Arvor, Abderrahmane Sissako, Valérie Mouroux.
Conférence de presse de l'Organisation internationale de la Francophonie : Paul-Charlemagne Coffie, Frédéric Bouilleux, Souad Hussein, Frédéric Pitard
Réunion de travail du Congrès de la FACC
Conférence inaugurale du 1er Congrès de la FACC
Le Prix de la meilleure œuvre de fiction TV Vidéo est décerné au film Une femme pas comme les autres d'Abdoulaye Dao du Burkina Fao.
Ibrahima Mbaye dans Les Feux de Mansaré de Mansour Sora Wade
2ème prix documentaire décerné au film "Behind the Rainbow (Le pouvoir détruit-il le rêve ?)" de Jihan El-Tahri, Égypte
Daniel Kamwa répond aux journalistes après la présentation de son film Mah Saah-sah en séance d'ouverture officielle du festival
La journaliste sénégalaise Fatou Kine Sene interview Khaled Benaïssa, Poulain d'or du court métrage pour son film "Sektou (Ils se sont tus...)"
Mansour Sora Wade sur le tournage des Feux de Mansaré
Olivier Barlet avec le professeur Jean Sawadogo au jury de soutenance de thèse de Justin Ouoro, première thèse de cinéma soutenue à l'université de Ouagadougou (26 février 2009)
Olivier Barlet et Justin Ouoro après la soutenance de sa thèse de cinéma à l'université de Ouagadougou
Salomé Gerima a reçu l'étalon d'or au nom de son frère Haïlé Gerima pour le film Teza (Ethiopie)
Poulain d'argent du court métrage décerné au film "C'est dimanche" de Samir Guesmi
Sidiki Bakaba, de retour au Fespaco, témoigne au colloque d'hommage à Sembène Ousmane
Le siège du Fespaco
Décorations devant le siège du Fespaco
La statue de Sembène Ousmane inaugurée à la place des cinéastes
Thierno Faty Sow témoigne au colloque d'hommage à Sembène Ousmane
Les réalisateurs marocains Mohamed Zineddaine et Hassan Bejelloun entourent Sana Mouziane, Prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle dans le film "Les Jardins de Samira" de Latif Lahlou (Maroc)




Entretien d'Olivier Barlet avec Michel Ouedraogo, délégué général du Fespaco

12750 badges délivrés, 362 films projetés, des centaines de milliers de spectateurs : le Fespaco n’est pas affaire facile à gérer. La 21ème édition a cependant été entachée de désastreux problèmes d’organisation. Il nous semblait dès lors important de laisser son délégué général répondre aux interrogations et en tirer le bilan et les perspectives.

Entretien d'Olivier Barlet avec Léandre-Alain Baker à propos de Ramata

Quelle a été la génèse de Ramata ? Mon souci était de raconter différemment. Au départ, il y a la volonté d’un producteur, Moctar Bâ, d’adapter le roman d’Abasse Ndione. Le livre étant plutôt fleuve, plus de 500 pages, l’adaptation nécessitait un choix, surtout pour un premier long métrage. La matière qui m’intéressait était le personnage féminin, une femme africaine, déchirée intérieurement. Comment montrer cela à l’écran sans passer par trop de dialogues et d’explications ? Elle traîne une douleur depuis longtemps, celle d’avoir tué un homme. Moctar avait développé le projet avec d’autres mais sans que cela marche, jusqu’à ce qu’on…

De Camille Mauduech

Un homme est mort. Qui l’a tué ? Cela sonne comme un polar et c’est bien sur le mode de l’enquête que Camille Mauduech aborde la mémoire des 16 de Basse-Pointe, les 16 coupeurs de canne noirs accusés et jugés à Bordeaux, ancien port négrier, en un procès retentissant dont le parti communiste fera le procès du colonialisme français aux Antilles. A l’heure où elles se rebellent une fois de plus et que sont à nouveau dévoilés les systèmes d’exploitation et de manipulation que l’on feint d’ignorer en métropole, cette exploration mémorielle prend tout son sens. Qui, le 6 septembre…

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De Thierry Michel

L’affiche illustre le film : on est en plein western. Le cadre a l’ampleur de l’Ouest américain : les gigantesques mines du Katanga. Les luttes y sont aussi acharnées et leurs enjeux sont à la dimension de l’énorme République démocratique du Congo. Katanga Business nous parle du sempiternel pillage des richesses et de l’extrême pauvreté, mais aussi de la complexité de l’état des choses et des solutions qui se profilent. Dans ses nombreux documentaires tournés au Congo-Zaïre (Zaïre, Le cycle du serpent, 1992, Les Derniers Colons, 1995, Mobutu, roi du Zaïre, 1999, Congo River, 2006), Thierry Michel ne s’était jamais intéressé d’aussi…

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Mine de l'étoile
Mine Kamoto © Thierry Michel
Moïse Katumbi et Thierry Michel © Films de la passerelle
Moïse Katumbi
Mr Fortin et Mr Mina © Thierry Michel
Soudeur de la Gecamines à Likasi
Terril à Lubumbashi © Thierrry Michel
Thierry Michel dans une carrière à Lubumbashi
Thierry Michel au stade de Lubumbashi © films de la passerelle
Comptoir chinois d'achat de minerais
Les minerais à vélo
Vue aérienne
Creuseurs © Thierry Michel
Creuseurs © Thierry Michel
Creuseurs © Thierry Michel
Gecamines et terril à Lubumbashi
George Forrest © Thierry Michel
Grève au Katanga © Thierrry Michel
Grève au Katanga © Thierrry Michel




Entretien d'Olivier Barlet avec Khaled Ghorbal à propos de Un si beau voyage

Le film transmet une perception contradictoire de l’immigration : Mohamed dit que c’est un piège tandis que Karim et Mansour valorisent ce déplacement vers l’ailleurs. Tout n’est pas blanc ou noir : le film reflète cette réalité. Même si l’exil est dur, certaines choses nous nourrissent. Mohamed est pragmatique : il fait le tri et garde ses attaches. On est doubles, mais la question identitaire n’est pas le propos du film. Son environnement parle de lui et de son évolution. Il est un peu tout le monde : c’est un homme simple, un ouvrier, qui a aussi sa singularité et son regard. On perçoit…

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De Khaled Ghorbal

Khaled Ghorbal, connu pour le beau Fatma (2001, cf. critique 2095), réalise ici un film épuré, méditatif, à l’envers de toutes les modes, aussi tranchant que son personnage principal, déchiré mais en quête d’apaisement. Mohamed est en fin de parcours : malade, séparé de sa femme, en retraite anticipée. Il vit dans un foyer de travailleurs mais ne peut y rester. C’est un exilé, exilé de la vie et que la vie exile. Il porte une incommensurable douleur, non seulement celle qui lui déchire les entrailles mais celle de l’immigré ayant peu à peu perdu l’espoir. Le retour au pays n’est…

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Tandem et tabou

Un film italien au titre espagnol qui voyage d’Italie au Maroc, voilà qui promet d’être dépaysant. L’intrigue est simple, une des plus anciennes : Zina confie à son couturier que ses noces sont compromises car elle n’est pas vierge. Elle sera répudiée. Le couturier, travesti et homosexuel, compatit volontiers d’autant qu’il ne supporte pas de voir une femme pleurer. Shakira connaît un médecin susceptible de remédier au problème, mais il faut pour cela se rendre à Casablanca. Sous prétexte d’aller y dénicher les plus belles étoffes pour la noce, ils embarquent ensemble depuis Turin au volant d’une rutilante Alpha Romeo…

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De Haïlé Gerima

Voilà longtemps qu’un film africain ne nous avait pas entraîné à ce point dans le souffle épique. En cela, Haïlé Gerima renoue avec son magnifique Moisson de 3000 ans (Harvest : 3000 Years, Mirt Sost Shi Amit) qui osait en 1976 un inoubliable poème visuel mettant déjà en parallèle le devenir paysan et celui de l’Ethiopie. Le début de Teza est fulgurant : un puzzle rythmé de chants, d’orage, de feu, d’enluminures traditionnelles, de voiles, de souvenirs d’enfance, d’accident, le tout entremêlé par une caméra mouvante et une puissante musique. Tout le film est déjà là mais nous ne le savons…

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De Jean-Marie Teno

A l’heure où l’on s’interroge sur les bouleversements que connaît le cinéma en Afrique, Jean-Marie Teno plonge à Ouagadougou, loin des paillettes et du petit monde du Fespaco, dans l’univers des vidéoclubs informels, là où dans les quartiers la passion du cinéma joue à plein sur des films piratés. Heureuse initiative : revenir à l’essentiel quand tout se complique, quand le cinéma d’éveil cherche sa voie, balayé par un cinéma populaire qui répond aux attentes de distraction et d’identification du public. Et l’essentiel n’est-il pas de prendre le pouls des spectateurs ? « Quelle est la place du public africain dans votre modèle…

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D'Agnès Fouilleux

Comment faire un film politique sans démontrer, c’est-à-dire sans ennuyer ou ne chercher à convaincre que les convaincus ? Par les moyens du cinéma. C’est la tentative d’Agnès Fouilleux dans Un aller simple pour Maoré et le pari est plutôt bien tenu. L’enjeu était de rendre compte du drame des kwassa-kwassa (littéralement : ça secoue, ça secoue), ces barques qui traversent les 70 km séparant l’île d’Anjouan de Mayotte (Maoré), sans tomber dans le pathos ou le spectacle. On parle beaucoup des brûleurs africains qui tentent de passer la Méditerranée mais bien peu de ces Comoriens qui cherchent à rejoindre la quatrième…

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De Gabriele Muccino

Sept livres qui pèsent sept tonnes

Will Smith est en train de battre des records alors qu’il collectionne les premières places au box-office. Mais que lui vaut ce succès ? Sept vies est d’une mièvrerie confondante, l’intrigue défie toute logique psychologique et seule la rétention d’information pendant les deux premiers tiers du film évite une trop rapide évacuation de la salle de cinéma. Le public est-il vraiment subjugué par la rédemption cathartique de ce personnage aux ambitions shakespeariennes ? Le titre anglais, Seven Pounds, est une référence au Marchand de Venise et à la livre de chair que l’usurier juif, Shylock, entend prélever du corps d’Antonio en cas…

Nés dans l’euphorie et l’engagement des indépendances, les cinémas d’Afrique francophone restent pour de nombreux réalisateurs un vecteur d’exploration, voire de critique des valeurs sociétales. Tout comme les autres arts traditionnellement trouvés dans cette aire culturelle, les cinémas ouest-africains allient souvent l’esthétique et le fonctionnel. La question du rôle et du statut de la femme tient ainsi une place primordiale dans ces films, qu’ils soient réalisés par des hommes ou des femmes. Des thématiques concernant les femmes sont fréquemment explorées et un large éventail de personnages féminins portés à l’écran dans des représentations souvent progressistes. Nombreux sont les films, par…

Ou l'émergence paradoxale de la femme noire dans le cinéma brésilien

1976. Pour la première fois un film brésilien, Xica da Silva, a pour protagoniste une femme noire ; d’emblée une actrice peu connue s’impose au grand public (2), Zezé Motta. Actrice et personnage resteront liés dans la mémoire populaire, où naît le mythe de Xica da Silva. Mythe, car à partir d’un personnage réel, dont on savait alors fort peu de chose, le cinéaste Carlos Diegues va installer définitivement dans l’imaginaire brésilien une certaine incarnation, visage, corps, de la beauté noire, totalement inédite jusqu’alors.

L'usage de la violence comme positionnement féministe

En Afrique du Sud, la Journée nationale de la Femme a lieu le 9 août. Elle offre l’occasion d’apprécier la contribution de la femme dans l’histoire politique du pays et son rôle dans le développement socio-économique de l’état. Le mois d’août est ainsi devenu le moment où une attention particulière est portée envers les droits et la cause des femmes. Et bien que cet événement soit célébré le 9 août, donnant lieu à un jour férié, la cause des femmes est consacrée pendant une quinzaine de jours. Sensibilisation aux violences faites aux femmes, prise de conscience de la relation entre…

De Gerardo Olivares

Il y a longtemps maintenant, j’étais traducteur. J’eus ainsi l’occasion d’adapter de l’allemand quelques romans écrits par des Occidentaux pour la jeunesse sur des histoires d’enfants ou d’adolescents du Sud. Je percevais mal à l’époque à quel point ces histoires montées de toutes pièces étaient ethnocentrées. L’auteur développait le point de vue d’un jeune d’une culture autre comme s’il pouvait parler pour lui. Bourré de bonnes intentions et sans davantage se rendre compte de l’incongruité de sa démarche que moi qui le lisais et le traduisais, il développait des personnages supposés permettre à un jeune public occidental de s’identifier, c’est-à-dire…

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