Cinéma/TV

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De Fernando Trueba

Le procédé est classique : un vieux musicien cubain exilé fait le voyage dont il rêvait pour retrouver ses racines africaines. On fait comme s’il rencontrait et découvrait tout pour la première fois, alors que tout est clairement orchestré d’avance. Au temps de ces rencontres s’ajoute la réalisation d’une arène au milieu de la favela : mobilisation collective du quartier, réalisation, inauguration dans la fête. Ces choix de construction par trop visibles sont la faiblesse d’un film qui évolue ainsi plus pesamment que son sujet ne le supposait. Mais de ce côté-là, on est pas déçu ! Et c’est bien…

Etre à la fois africain et contemporain

Paris, juillet 2005

Qu’est ce que te permet la référence au rituel mevungu des femmes Beti au cinéma ? Je suis toujours dans une dualité entre le sérieux et le léger. Je vais chercher un contenu, un sens, qui fonde un cinéma « africain », non dans le sens contemporain mais aussi mythologique. J’ai découvert le mevungu à travers un roman, Le Tombeau du soleil de Philippe Laburthe Tolra (Le Seuil / Points Odile Jacob) qui enseigne à la Sorbonne. On avait même commencé une adaptation du livre au cinéma mais la production a cessé son activité et le projet n’a pas eu de suite. Bien que moi-même…

De Jean-Pierre Bekolo

A première vue, on pourrait se demander si Les Saignantes est une pédante fantaisie ou bien vraiment porteur de sens. Mais à bien y regarder, son originalité explose. Au-delà de l’apparence, Les Saignantes n’est pas le résultat d’une imagerie reproductible à l’infini dont le clip et la publicité dévoilent les intentions mercantiles. Au contraire, ce film étonnant, provocateur, insolent, jouissif et parfaitement paranoïaque développe une réelle poésie sur des codes reconnaissables par les adeptes mêmes de l’imagerie : la jeunesse. Poésie parce qu’il en est une réécriture, non seulement dans son esthétique mais en ce qu’il renouvelle et même reconstruit…

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De Jean-Marie Teno

Après Afrique, je te plurmerai et Vacances au pays, Jean-Marie Teno voulait poursuivre sa réflexion sur l’Histoire commune entre l’Europe et l’Afrique. Le Malentendu colonial (qui portait le titre Allez dans le monde entier lors de sa diffusion sur Arte dans sa version plus dense de 68 minutes) cherche à comprendre le cheminement des Européens dans leur rapport à l’Afrique. Il se concentre pour cela sur les missionnaires allemands en Namibie, lieu du génocide des Hereros en 1904-1907 pour lequel l’Allemagne vient de demander officiellement pardon. Teno ne reconstitue pas : il interroge les vivants, par exemple ce vieil Allemand…

De Kevin Rodney Sullivan

Trop politiquement correct pour toi

Les parents de Theresa fêtent leurs vingt-cinq ans de mariage. Celle-ci va en profiter pour leur présenter son petit ami Simon et annoncer leurs fiançailles. Si vous avez vu Meet the Parents, vous savez que les choses risquent de se compliquer très vite. Theresa n’a pas prévenu ses parents que son petit ami est blanc : il est clair qu’on court à la catastrophe. Black/White est une comédie romantique amusante, dont les quatre personnages principaux sont attachants et crédibles. L’humour est plutôt porté sur le premier degré, et on ne peut pas dire que les producteurs aient exploité le style…

Ateliers internationaux au 10ème Afrika Filmfestival Leuven 2005

Lors de sa 10ème édition, le Afrika Filmfestival a organisé, du 22 avril au 7 mai 2005 à Leuven (Brabant Flamand) trois ateliers qui se sont concentrés sur le développement récent de la production audiovisuelle (films, documentaires, vidéo-clips) en République Démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi. Ce rapport a été présenté par Guido Huysmans & Dr. Guido Convents, en présence de Guy Bomanyama Zandu, Lydia Lydia Ngaruko et introduit par le Sous-secrétaire Général a.i. de l’ACP Mr. Sekou-Condé lors de la Conférence de Presse aux bureaux ACP, Avenue Georges Henri 451 – 1200 Bruxelles, le mercredi 15 juin 2005.

De Dany Laferrière

Comment la marge du monde peut-elle conquérir en un tour de main le monstre dominant ? Le jeune Gégé à la prescience des gens simples : par l’amour, l’arme des pauvres. C’est donc avec la photo d’une blonde de magazine qu’il quitte Haïti et franchit la douane québecoise. Son dialogue avec le policier des frontières est un morceau d’anthologie salué par une salve d’applaudissement dans la salle de Yaoundé où j’ai pu voir le film durant le festival Ecrans noirs. La patte de l’écrivain Laferrière donne aux dialogues une force émotive carabinée. Ils ont à la fois l’humour et la…

De Serge Bilé

Nous voici en Suisse dans le Bas-Valais, sur la rive gauche du Rhône. Dans une abbaye, on vénère depuis 15 siècles un saint martyr : St Maurice. Lequel a une particularité : c’est un Noir. Un célèbre tableau de Matthias Grünewald de 1520-1524, exposé à la Pinacothèque de Munich, représente la rencontre de St Erasme et de St Maurice. Erasme est en habit d’évêque, Maurice en armure : c’était un soldat. Né près de Thèbes (devenue Louxor) au 3ème siècle, alors que l’Egypte est une province romaine, il s’engage dans la légion et est déplacé vers les Alpes pour y…

La recherche étranglée

Le scénario d’Edimo Dikobo veut amener les chercheurs et les malades africains à fabriquer et à consommer leurs produits.

De Olivier Zuchuat

« Je suis né dans un pays qui accueille plus volontiers l’argent des étrangers que les étrangers ». Le ton de ce film sera résolument personnel. Et les images saccadées de cygnes sur le lac Leman annoncent elles aussi un ton décalé chaque fois que le commentaire se penche sur la relation au sujet. La Suisse ne sera pas le lieu du film, même si l’on y retourne pour suivre les traces des comptes où viennent dormir l’argent détourné. Car c’est bien l’Afrique le centre, et plus spécialement le Mali. Ce que nous conte Olivier Zuchuat avec la douceur du désespoir est…

Cache-cache d’amour et Le Pari de l’amour, deux films adaptés des ouvrages de la collection de romans roses  » Adoras « , suscitent le courroux de certains puristes du cinéma africain. Le public, lui, adore !

Absente l’Afrique ? Pas si sûr. Le 58ème festival de Cannes n’a pas sélectionné beaucoup de films africains mais le Continent s’infiltrait par bien des portes, avec à la clef une réflexion sur la diversité culturelle.

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Laïla Marrakchi sur le tournage de Marock
Marock, de Laïla Marrakchi
Claire Ilboudo (Pougbila) dans Delwende (Lève-toi et marche), de S. Pierre Yaméogo
Pierre Yameogo en smoking s'apprête à gravir les marches lors de la cérémonie de clôture du festival de Cannes le 21 mai 2005 © O.B.
Lors de la rencontre Afriques 50, de gauche à droite : Alain Gomis, Ousmane Sembène, Inoussa Ousseïni, Gaston Kaboré, Souleymane Cissé © O.B.
Isaach de Bankolé et Danny Glover dans Manderlay de Lars von Trier
Mohamed Abderrahman Tazi en interview, après la présentation de Badis dans la salle Cinémas du monde © O.B.
Le trophée Hohoa © O.B.
Les lauréats et organisateurs des prix Hohoa © O.B.
Le stand Cinémas du Sud © O.B.
La salle de presse en connexion wifi © O.B.
La leçon de cinéma d'Ousmane Sembène © O.B.
La salle Cinémas du monde © O.B.
Le Circus Baobab anime les marches lors de la représentation de Kirikou © O.B.
Klaus Eder, président de la Fipresci, en réunion de travail avec Hassouna Mansouri, critique tunisien vice-président de la Fipresci © O.B.
Vincent Garrigues en interview avec Mahamat-Saleh Haroun pour RFI © O.B.
Sylvie Testud lors de sa lecture des scénarios du Sud © O.B.
Le village international © O.B.
Les voitures officielles alignées devant le marché du film © O.B.
Une équipe de film se présente aux photographes et au public © O.B.




Entretien d'Edwidge H. avec Djimon Hounsou

Djimon Hounsou, connu pour son interprétation du rôle principal dans « Amistad » de Steven Spielberg, était à Dakar dans le cadre de Biotop, grand défilé de mode sur les rives du lac rose (avec le soutien du fond mondial pour la nature), organisé par Dasha, une styliste béninoise installée à Dakar. Participaient aussi à l’événement : Katoucha, les Touré kunda, et de nombreux créateurs africains. Edwidge H. l’a rencontré : entretien.

D'Omar Dawson et Mounir Nordine

Il ne manque vraiment que les palmiers

La banlieue, Omar et Mounir connaissent. C’est l’été, le désoeuvrement des vacances, et pas d’argent pour s’envoler vers les plages de Cuba. Mais Omar et Mounir ont une idée : se lancer dans la production vidéo. La télé raffole de reportages chocs sur les banlieues. Ils vivent à la Grande-Borne où cela fait longtemps qu’à force de se voir caricaturer au vingt heure, on accueille les caméras avec des cailloux. Grâce aux talents d’acteur de Mourad enivré par la promesse de sa toute prochaine célébrité, ils vont pouvoir tourner là où les journalistes n’osent plus mettre les pieds… Il ne s’agit…

Entretien d'Anne Crémieux avec Manthia Diawara

Comment en es-tu venu au cinéma ? Je fais des films depuis In Search of Africa, sur lequel j’ai commencé à travailler en 96. Mais j’écris sur le cinéma africain et le cinéma américain noir depuis longtemps. Donc avant 96 déjà, j’étais fatigué des films africains qui présentaient toujours l’Afrique rurale, l’Afrique des sources, les traditions africaines, j’étais fatigué des anthropologues qui parlaient des tribus africaines, des liens de parenté, des identités formées par la tribu, par le clan, par l’ethnie. Je ne voyais pas mon identité métissée dans ça. J’ai grandi dans les villes africaines. J’ai grandi à Bamako,…

Colloque à Cannes 2005, sur une catastrophe annoncée

La numérisation est à la mode : rien d’étonnant ! Deux facteurs essentiels : les négatifs des films se dégradent, patrimoine en perdition, et la nouvelle technologie numérique permet de les sauver. Il suffit donc de s’organiser et surtout, bien sûr, de financer un exercice encore onéreux. C’est bien sûr au Sud que la question se pose le plus crûment, le Nord s’étant déjà attelé à la tâche pour ses propres produits. Le colloque cannois du 16 mai avait donc tout son sens. Initialement prévu en deux temps, les deux tables-rondes eurent lieu en même temps, ce qui donna une…

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de droite à gauche Georges Poussin, Emmanuel Hoog, Magdalena Acosta Urquidi et sa traductrice
Roger Dehaybe
de gauche à droite : Nour-Eddine Saïl, Rithy Panh, Gaston Kaboré
Thierry Frémaux




Colloque à Cannes 2005

A l’initiative du CNC et avec le soutien de l’AIF, TV5 et la coalition française pour la diversité culturelle, un colloque modéré par Philippe Dessaint, directeur de l’information à TV5, a réuni des membres des coalitions de pays du Sud pour la diversité. Il n’était pas neutre que ce colloque ait lieu à Cannes, à l’heure où se négocie à l’Unesco une Convention sur la diversité culturelle axée sur la coopération internationale, qui devrait être adoptée en octobre 2005. On verra à la lecture de ces notes que la voix des cinéastes n’est pas inutile dans le débat !

Rencontre au festival de Cannes 2005

A l’occasion du 50ème anniversaire des cinémas d’Afrique et de la parution du livre « Afriques 50 : singularités d’un cinéma pluriel » (L’Harmattan), une rencontre animée par Catherine Ruelle (RFI) était organisée au Pavillon « Cinémas du Sud » avec Jean-Michel Frodon, directeur des Cahiers du Cinéma et de nombreux cinéastes pour évoquer le langage et les esthétiques des cinématographies africaines. Une fois n’est pas coutume : et si on parlait esthétique ? Le mot est si peu prononcé que certains se prennent même à le réfuter pour les cinémas d’Afrique. A quoi bon parler forme quand ils ont tant de mal à…

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