Cinéma/TV

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Colloque à Cannes 2005

A l’initiative du CNC et avec le soutien de l’AIF, TV5 et la coalition française pour la diversité culturelle, un colloque modéré par Philippe Dessaint, directeur de l’information à TV5, a réuni des membres des coalitions de pays du Sud pour la diversité. Il n’était pas neutre que ce colloque ait lieu à Cannes, à l’heure où se négocie à l’Unesco une Convention sur la diversité culturelle axée sur la coopération internationale, qui devrait être adoptée en octobre 2005. On verra à la lecture de ces notes que la voix des cinéastes n’est pas inutile dans le débat !

Rencontre au festival de Cannes 2005

A l’occasion du 50ème anniversaire des cinémas d’Afrique et de la parution du livre « Afriques 50 : singularités d’un cinéma pluriel » (L’Harmattan), une rencontre animée par Catherine Ruelle (RFI) était organisée au Pavillon « Cinémas du Sud » avec Jean-Michel Frodon, directeur des Cahiers du Cinéma et de nombreux cinéastes pour évoquer le langage et les esthétiques des cinématographies africaines. Une fois n’est pas coutume : et si on parlait esthétique ? Le mot est si peu prononcé que certains se prennent même à le réfuter pour les cinémas d’Afrique. A quoi bon parler forme quand ils ont tant de mal à…

Après les cinéastes les plus connus au monde, l’aîné des anciens a été sollicité par le festival de Cannes pour donner la traditionnelle leçon de cinéma, événement du festival. Devant la salle Buñuel au Palais du festival, pleine et attentive, le doyen a parlé durant une heure et demie de sa démarche de cinéma en répondant aux questions de Jean-Pierre Garcia, directeur du festival d’Amiens, qui commença par présenter Sembène comme  » le défricheur et le témoin « .

Entretien d'Olivier Barlet avec Laïla Marrakchi à propos de Marock

Cannes, mai 2005

Vous situez le film en 1997 qui correspond à votre année du bac. Qu’est-ce qui vous empêche de le situer dans le Maroc d’aujourd’hui ? Y a-t-il une transposition difficile ? Les choses ont évolué mais les codes de cette jeunesse sont à peu près les mêmes. A cette époque, cette jeunesse était à son apogée : on vivait protégés, dans des excès. Aujourd’hui, il y a une classe moyenne émergente qui a envie de faire la même chose : cela commence à s’équilibrer. La peur du fondamentalisme revient aussi. J’avais envie de le faire à mon époque parce que c’est une période que…

Entretien d'Olivier Barlet avec Pierre Yameogo à propos de Delwende

Cannes, mai 2005

Wend signifie Dieu en mooré. Et Delwende ? Cela se traduit mot à mot par  » je me confie à Dieu  » ou  » je m’adosse à Dieu « , ce qui est presque pareil. J’ai ajouté comme sous-titre  » Lève-toi et marche « , une expression à la fois provocatrice et artistique. Un des centres situés à Ouaga porte ce nom. Oui, mais il y a d’autres centres aussi : Pasnanga, Temboken, Sabou… Cela semble se développer puisqu’on agrandit les centres et qu’on ne fait pas une loi pour protéger les femmes accusées de sorcellerie. Je ne comprends pas pourquoi : on dirait qu’il y a une complicité. Comment peut-on…

De Laïla Marrakchi

Après des courts métrages remarqués, notamment Deux cent dirhams, Laïla Marrakchi choisit dans son premier long métrage de raconter son année du bac. Elle l’a vécue à Casablanca et c’est là que se situe le film, en 1997, dans le quartier hyper-bourgeois d’Anfa, à l’époque du roi Hassan II où la classe dirigeante était sûre de ses privilèges. Son actrice, Morjana Alaoui, y est une alter ego débordante d’énergie, farouche et rentre-dedans, incarnant une Rita qui veut mordre la vie à pleines dents, au mépris des règles traditionnelles et notamment religieuses. A travers Rita et ses copains et copines, c’est…

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Morjana Alaoui (Rita) et Assaad Bouab (Mao) dans Marock, de Laila Marrakchi




De S. Pierre Yameogo

A l’origine, Yameogo voulait être journaliste. Réalisant les limites politiques de ce métier, il a viré sur le cinéma qu’il percevait comme plus libre et s’est concentré à chaque film sur un problème particulier dans l’espoir de contribuer au changement social. Sa force a toujours été d’éviter le film à message et d’utiliser l’humour et l’ancrage dans la vie quotidienne pour donner du corps à ses personnages. Delwende, qui traite de l’épineuse question des femmes accusées de sorcellerie, était à l’origine un reportage réalisé pour Envoyé spécial sur France 2. Devant répondre à un cahier des charges très précis et…

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Thomas Ngourma (Elie, le "fou") et Célestin Zongo (Diarrha, père de Pougbila) dans Delwende
Claire Ilboudo (Pougbila) et Blandine Yameogo (Napoko) dans Delwende
Blandine Yameogo (Napoko) et Célestin Zongo (Diarrha, père de Pougbila) dans Delwende
Claire Ilboudo (Pougbila) dans Delwende
Claire Ilboudo (Pougbila) dans Delwende
Blandine Yameogo (Napoko) dans Delwende
Le siongho dans Delwende
Pierre Yameogo dirige Claire Ilboudo sur le tournage de Delwende




De Dieudonne Ngangura Mweze

Comment toucher un public aussi dépossédé de cinéma que celui de la RDC ? La réponse de Mweze est de faire sur place un cinéma populaire utilisant les deux ficelles qui avaient fait l’immense succès de son film vieux de 18 ans La Vie est belle : la musique et l’humour. Tourné à Kinshasa avec un faible budget et dans des circonstances elles-mêmes dignes d’une comédie (cf. sur le site les détails donnés par le réalisateur lors de la table-ronde sur littérature et cinéma en RDC du festival de Brown 2005), Les Habits neufs du gouverneur retrouve Papa Wemba en…

De St.Clair Bourne

Il fallait revenir sur la vie de Paul Robeson pour que les jeunes générations découvrent ce chanteur et acteur qui marqua la vie culturelle nord-américaine des années vingt aux années 70. Il n’est pas étonnant que le prix de la diaspora du Fespaco porte son nom : il fut le premier acteur noir a être aussi célèbre qu’un Michael Jackson ou un Muhamed Ali, et fut comme ce dernier un militant. Lorsqu’il démarre sa carrière, son destin serait à rapprocher en France de celui d’Habib Benglia : il sera exploité pour la sensualité et la stature de son imposant corps…

Table-ronde réunissant Pierre Mujomba, Ngangura Mweze, Ngwarsungu Chiwengo, Mbala Nkanga à la Brown University, Providence, USA, 14 avril 2005

Introduction par Mbala Nkanga L’écriture pour le théâtre et le cinéma a été largement influencée par la colonisation belge et l’expérience post-coloniale dramatique de la dictature Mobutu. Les Belges n’ont pas cherché à promouvoir la culture congolaise, et ne se sont intéressés qu’à l’exploitation des ressources du pays. Il n’y avait qu’un diplômé d’université congolais à l’indépendance ! Mobutu a poursuivi ce désintérêt. Avant l’indépendance, il n’y avait pratiquement aucun dramaturge congolais. Dates marquantes pour l’émergence d’une expression culturelle congolaise : – 1957 : création de La Voie, un magazine de faible distribution. – 1963 : quelque chose apparaît avec…

Le festival de Providence (USA) confirme son rôle de réflexion universitaire et critique comme accompagnement d’une programmation exigeante et variée.

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La table-ronde sur l'identité et le cinéma dans la diaspora africaine avec, de gauche à droite, StClaire Bourne, Claire Andrade-Watkins, Julian Henriques et Anthony D. Bogues © O.B.
Des participants du festival : de gauche à droite, Ngwarsungu Chiwengo, St Claire Bourne, Karen Allen Baxter (debouts), Flora Gomes, Philip Rosen (debout), Pierre Mendi © O.B.
Le Cable Car Cinema, centre du festival © O.B.




Entretien de Jasmine Champenoix avec le professeur Jean Ouedraogo

A l’occasion du Festival Vues d’Afrique à Montréal (avril 2005) fut lancé l’ouvrage Cinéma et Littérature du Burkina Faso qui rassemble des entretiens d’écrivains et cinéastes burkinabé. L’occasion aussi de rencontrer son auteur, Jean Ouedraogo, originaire de Ouagadougou et professeur associé à l’Université de Plattsburgh, Etats-Unis.

S’il est une ville où le métissage harmonieux se fait palpable, il s’agit bien de la québécoise Montréal. Pour ses organisateurs, le Festival Vues d’Afrique et ses 21 éditions,  » y sont pour quelque chose « , tant il permet la diffusion de la culture de diverses régions du monde. Soutenu, entre autres, par l’Agence Canadienne de Développement International, les Affaires étrangères ainsi que l’Agence pour la Francophonie, nul doute que ces journées du cinéma africain et créole se sont installées dans le paysage culturel du Québec. Cette édition du 14 au 24 avril 2005 a ramené du Fespaco (Ouagadougou, mars 2005) une…

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Une rencontre réunissant diplomates et cinéastes avec notamment Hassan Benjelloun et sa productrice Rachida Saadi © Jasmine Champenoix
banderolles Vues d'Afrique flottant dans la ville de Montréal © Jasmine Champenoix




De Serge Bilé

« Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre ». C’est avec cette phrase de Santayana (et que l’on retrouve comme un proverbe chez de nombreux auteurs) que Serge Bilé ouvre son film. La question du souvenir est vive en cette ère de commémoration de l’extermination des Juifs ou de polémiques autour des déclarations provocatrices de Dieudonné, renforcées par l’agression dont il fut l’objet en Martinique par de jeunes Juifs. Serge Bilé dût se démarquer des positions de l’humoriste par un communiqué de presse (on retrouve tous ces documents sur un forum consacré à l’Affaire Dieudonné sur…

De Terry George

Paul Rusesabagina est hutu et a en charge un des grands hôtels de Kigali. Laissant un millier de Tutsi s’y réfugier durant le génocide de 1994, il réussira à empêcher les milices hutu de venir les y massacrer. C’est là le choix fictionnel de Terry George pour rendre accessible ce drame de l’histoire africaine à un grand public qui dans sa majorité croit encore à un conflit ethnique et en ignore les causes autant que le déroulement. L’intention est honnête, de même que le résultat : le film marque par sa sincérité, par sa retenue dans la représentation des horreurs,…

De Zola Maseko

A l’heure où l’Afrique du Sud se cherche un devenir encore incertain, ce n’est bien sûr pas un hasard qu’un cinéaste noir se penche sur le Sophiatown des années 50 : c’est dans cette banlieue de Johannesburg qu’au sortir de la seconde guerre mondiale l’Afrique du Sud se cherchait un nouvel être, dans un extraordinaire foisonnement artistique où se mêlaient non seulement les genres, alliant le traditionnel au moderne pour définir de nouvelles voies, mais aussi les hommes, Noirs et Blancs se côtoyant alors même que le pays sombrait dans les ténèbres de l’apartheid. En février 1955, 80 camions et…

Entretien d'Olivier Barlet avec Zola Maseko à propos de Drum

Ouagadougou le 4 mars 2005

Quelle est pour vous la nécessité de revenir sur l’histoire du Sophiatown des années cinquante ? L’Afrique du Sud est très jeune : dix ans ! Nous essayons de trouver notre identité : qui sommes-nous, où allons-nous ? Il y a onze nationalités différentes. Qu’est-ce que le nouveau citoyen sud-africain ? Nous avons été submergé d’images américaines, d’Hollywood à la télévision, nos enfants ont grandi avec le hip-hop etc. Avec comme dominante, les valeurs culturelles capitalistes. Je veux fêter cette ville et cette époque de notre splendeur, une ère où les Noirs vécurent une renaissance dans la politique, la musique,…

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Zola Maseko recevant l'étalon d'or au Fespaco, 5 mars 2005 © Olivier Barlet
Drum, de Zola Maseko




En 2000, Sarah Bouyain réalise un film documentaire étonnant sur l’histoire méconnue des métis coloniaux ouest-africains : Les Enfants du Blancs. Deux ans plus tard, elle publie Métisse façon, recueil de nouvelles intimistes sur le même sujet. Elle-même franco-burkinabè, elle revient sur son travail, ses découvertes et leurs résonances dans son histoire personnelle.

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