Chenjerai Hove est né en 1956 dans ce qui était alors la colonie anglaise de la Rhodésie du Sud et qui deviendra en 1980 le Zimbabwe.
Il a étudié chez les frères catholiques maristes dans les années 70 puis a enseigné dans plusieurs établissements secondaires tout en poursuivant des études supérieures (littérature et sciences de l’éducation), d’abord dans une université sud-africaine, puis dans son pays à partir de 1984. C’est dans sa langue maternelle qu’il a commencé à écrire des poèmes d’amour et des récits : le shona. Il a été tour à tour enseignant, éditeur, journaliste avant de se consacrer à l’écriture. De 1984 à 1992, il a dirigé également l’union des écrivains zimbabwéens.
Chenjerai Hove est un touche-à-tout : il sait se faire poète, romancier, nouvelliste, dramaturge et chroniqueur. La reconnaissance internationale viendra dès son premier roman en anglais Bones (1988), prix (japonais) Noma Award for Publishing in Africa 1989, traduit en plusieurs langues – Actes Sud l’a publié en 1997 sous le beau titre d’Ossuaire. Signalons encore son second roman Shadows et la suite de 21 chroniques douces-amères sur la capitale zimbabwéenne Harare, publiée d’abord par un journal d’Amsterdam, Shebeen Tales (1994).
En somme, l’oeuvre de Chenjerai Hove possède deux versants : un versant local et en langue nationale (le shona) et un versant international et anglophone. En cela, il s’inscrit dans la même lignée que ses compatriotes Charles Mungoshi et Zimunya. Cette oeuvre questionne le monde africain tout en aménageant la place nécessaire à l’émotion, à la poésie et à la prouesse formelle. Chenjerai Hove réussit à imprimer à l’anglais les rythmes propres à sa langue maternelle. On attend avec impatience la parution en France, annoncée chez Actes Sud, de Shadows.
///Article N° : 593