Partenaire du quatrième numéro de la Revue IntranQu’îllités, coordonnée par le poète James Noël, Africultures vous propose de découvrir un extrait du texte de l’artiste Martine Fidèle.
La Revue IntranQu’îllités réuni des romanciers, des poètes, des peintres, des photographes dans l’union libre des genres et de tous horizons (34 pays) pour créer « un manifeste pour un nouveau monde ». Une « boîte noire des imaginaires » éditée par Passagers des vents et diffusée par les Editions Zulma.
J’ai rejoué son histoire, je ne sais combien de fois dans ma mémoire usée. Elle me traverse encore quand j’habille de mots ses supplices dans l’espace blanc, dans l’obscur silence qui sépare les mots comme des maux en plein coeur.
Elle ne saura jamais à quel point je me sens elle : une femme prête à se sacrifier pour une seule loi. Quand on est attirée par une force de l’univers qui vous met en harmonie avec les êtres et les choses, les pierres et les oiseaux, la terre et l’eau, les saints et les loas, l’espace et la main tendue qui embrasse le trait reliant le ciel et la mer, on est Un.
Je tourbillonne, je délire, je peste…
Je peste pour que tout animal debout qui porte encore des étoiles dans les yeux résiste à tous les tyrans d’où qu’ils viennent. Ils portent les plus beaux masques pour se glisser dans les forteresses. Une fois bien installé, le monstre surgit, toutes cornes dressées. Des cornes pour nous mettre à genoux, des cornes pour nous enfoncer.
Nous sommes enfoncées.
De ma forteresse fissurée, je peste contre ces battements de coeur qui sonnent creux, ces battements qui aspirent toute l’énergie de l’âme et transportent un cortège de musique funeste dans mes heures où je voudrais extraire des secondes d’éternité.
<small »>Lire la suite de ce texte dans la Revue IntranQu’îllités///Article N° : 13779