En exclusivité avant sa parution aux Éditions Les Arènes le 23 octobre
2015, Afriscope vous propose deux portraits issus de l’ouvrage
de Rokhaya Diallo et Brigitte Sombié, Afro ! Plus de 100 portraits de Parisiens, hommes et femmes, Français ou étrangers, adeptes du cheveu crépu, frisé, des tresses ou des dreadlocks, photographiés dans leurs quartiers favoris, racontent leurs parcours,personnels et capillaires.
ALPHA & AÏSSA MAÏGA
Journaliste, 55 ans & sa nièce actrice, 39 ans
Alpha : J’ai toujours eu les cheveux afro depuis mon enfance. […] Quand la mode est passée, les gens ont coupé leurs cheveux mais pas moi. C’est resté mon style, ce qui m’identifie.
Aïssa : La création du mouvement nappy m’a vraiment soulagée. Se réapproprier et affirmer une esthétique conforme à notre nature profonde, c’est quand même très positif. En même temps, l’effet de mode me dérange un peu, sans nier sa portée sociologique. Moi, je revendique la liberté de pouvoir piocher dans toutes mes cultures. Lire la personnalité des gens au travers du seul regard univoque porté sur les cheveux, c’est forcément réducteur. Ma mère et mes tantes qui ont se sont beaucoup défrisé les cheveux sont beaucoup plus Africaines que nous, c’est sans comparaison.
FABRICE TARAUD
Danseur, pédagogue, coach artistique & chorégraphe, 36 ans
Je ne fais rien avec mes cheveux, ils poussent comme ça. Je n’ai pas de revendication. C’est aussi naturel que ma couleur de peau
C’est aussi bête que si on me demandait « pourquoi t’es noir ? ». […] Le fait d’être Noir en France est toujours problématique alors que ça ne devrait plus l’être. Et dès qu’on a une afro, on devient encore plus visible parce que ça dépasse. Parce que ça détonne dans le panorama. Mais on n’a pas de raison de se cacher. Ce ne sont pas les Noirs mais les gens autour qui en font un problème. Finalement, être soi, sans rien faire de spécial, c’est devenu un acte, une affirmation.
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