Événements

Festival International du Film Francophone de Tübingen-Stuttgart 2011
28ème édition.

Français

du 02 au 09 novembre 2011

Génération révolution! (Programme Afrique)
Olivier Assayas – Jaco van Dormael – Michel Ocelot
Anthologie – Rétrospective – Leçons de cinéma


Génération révolution
Programme Afrique


Depuis déjà vingt-quatre ans, le Festival International du Film Francophone de Tübingen présente une série de films issus de l’Afrique francophone ; des films qui sont rarement projetés en Allemagne, et qui montrent que le cinéma francophone, innovant et engagé, ne se limite pas aux frontières de l’Hexagone.

Génération révolution ! Il n’y a de meilleure devise pour la sélection Afrique de cette année. Depuis le 25 janvier 2011, la place Tahrir, au Caire, est devenue l’une des places les plus révolutionnaires du monde, et tout a changé fondamentalement (notre image du Monde Arabe ne fait pas exception).Le Printemps arabe promet, après de longues années d’immobilité sociale, un renouveau complet au sein de la société, qui embrase toutes les couches de la population. Cette révolte d’une jeunesse instruite mais frustrée, qui a déclenché ce bouleversement social radical, a été suivie dès ses débuts par les photographes et les cinéastes,qui en sont finalement devenus les médiateurs, comme le montre le film « Tahrir » [réalisé par Tamer Ezzat, Amr Salama et Ayten Amin], par exemple, dans lequel trois réalisateurs racontent chacun leur version des faits.



Le 28ème Festival du Film Francophone souhaite livrer, avec ses invités, un état des lieux de la situation en Afrique du Nord à l’heure actuelle. Il ne s’agit donc pas de diffuser uniquement des documentaires très aboutis traitant des événements actuels en Egypte et au Maghreb, mais également des films des anneés précédentes, dans lesquels on peut percevoir le « calme avant la tempête ».

Le film d’Ahmed Abdalla, « Microphone », dont le personnage principal, Khaled, revient dans sa ville natale d’Alexandrie après un séjour de plusieurs années aux Etat-Unis et ne reconnaît presque plus rien, permet assurément de prendre un certain recul.

Le documentaire de Mourad Ben Cheikh, »No more fear », est d’une actualité brûlante. Il donne la parole à plusieurs activistes de la Révolution Tunisienne et parvient à rendre de manière directe et authentique l’atmosphère des rassemblements et des manifestations. Mourad Ben Cheikh sera notre invité à Tübingen, pendant le festival.

« Laïcité inch’Allah », le film de Nadia el Fani, lui a valu des menaces de mort mais aussi de nombreux prix. Il s’agit d’un plaidoyer passionné pour la laïcité et la tolérance, dans un pays islamique. Née d’un père Tunisien et d’une mère Française, elle vit à Paris et a travaillé en tant qu’assistante à la réalisation avec Roman Polanski ou Romain Goupil. Avec son film, violemment attaqué par les islamistes en Tunisie lors de manifestations, elle avait déjà ébauché quelque chose avant même que n’éclate la révolution, et a donc accompagné celle-ci dès ses débuts.

Au Maroc, l’un des seuls pays africains à avoir sa propre production de films et à bénéficier d’un soutien de l’Etat dans ce domaine, le cinéaste Nassim Abasi a réalisé son tout nouveau film « Majid », l’histoire d’un jeune cireur de chaussures qui part à Casablanca pour retrouver une photo de ses parents décédés : un saut dans un nouveau monde pour ce garçon de onze ans. « Pégase », du réalisateur marocain Mohamed Mouftakir, raconte l’histoire inquiétante d’une jeune patiente dérangée. À travers ses rêves et ses cauchemars, on apprend peu à peu ce qui se cache derrière le mystérieux « Seigneur du cheval ».

Badia et Imane, les protagonistes de « Sur la planche », de Leïla Kilani, rêvent, elle aussi, à un monde nouveau et à un avenir meilleur. Le film a eu beaucoup de succès à la Quinzaine à Cannes. La Marocaine, qui sera présente au Festival du Film Francophone, a réalisé un grand film, plein de colère, avec des actrices grandioses. Il raconte l’histoire d’une bande de filles de Tanger, pour qui tous les moyens sont bons pour oublier la monotonie de l’usine de crevettes dans laquelle elles travaillent. « Sur la planche » est en compétition au Festival du Film Francophone.

Les films ne sont pas seuls les à refléter, au sein du festival, les bouleversements en Afrique du Nord.

Dimanche 6 novembre 2011, à 16h00, une table ronde est organisée au cinéma Atelier, qui aura pour but de prendre la mesure des évènements ainsi que d’évaluer leur importance. Mourad Ben Cheikh, le réalisateur de « No more fear » sera présent, mais également Raja Amari, la lauréate du Prix de la Critique de l’an dernier,ainsi que d’autres invités.

Viola Shafik, réalisatrice et cinéaste cairote, ayant publié de nombreux articles et de nombreuses études traitant du cinéma et de la culture arabes, curatrice de nombreux festivals nationaux et internationaux, présentera un programme comportant des courts métrages égyptiens et tunisiens très actuels.

Derniers mais non des moindres, deux films d’Afrique Subsaharienne seront également projetés. Djo Tunda Wa Munga, déjà venu deux fois au festival, sera cette fois présent avec son premier long métrage, « Viva Riva », et « Le mec idéal » sera au programme, une comédie divertissante, genre qui caractérise les réalisateurs ivoiriens depuis de nombreuses années.
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