Cinéma/TV

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Le réalisme magique pour renouveler la vision

Le réalisateur de « Moonlight »(cf. critique n°14015) et de « Si Beale Street pouvait parler » (cf. critique n°14556) s’est lancé dans l’adaptation du roman à succès de Colson Whitehead sur les routes de fuite qui prirent le nom de « chemin de fer clandestin ». Alors que les nombreux films américains qui mettent en scène l’esclavage témoignent d’une sortie progressive des clichés et assignations, cette série ambitieuse produite par Amazon Prime Vidéo et visible sur cette plateforme depuis le 14 mai 2021 non seulement décoiffe mais représente une nouvelle avancée dans la quête d’une juste représentation de cette abomination pour éclairer le temps présent.…

Le peuple des fragiles

Dans le grand foisonnement des sorties après la fermeture des salles, Il mio corpo, inclassable et fulgurant, en sélection à l’ACID au fantôme festival de Cannes 2020, qui sort le 26 mai 2021 dans les salles françaises, offre un regard d’une grande richesse sur les destins de jeunes ballotés par la vie. Où nous emmène-t-il donc ? C’est la question qu’on se pose lorsqu’Il mio corpo, très ancré dans le réel au départ, débouche sur un imaginaire difficile à percer et pourtant fascinant car le reste du film nous y a préparé. Voici donc deux jeunes qui ont a priori…

Table-ronde au festival d'Apt

Enregistrée le 24 janvier 2021 depuis le studio du festival des films d’Afrique d’Apt (France) en ligne, cette table-ronde, dont le sujet était en phase avec la pandémie du covid-19, réunissait en leur présence les réalisateurs et producteurs Karim Dridi (Mirak Films, France) et Amor Hakkar (Sarah films, France) et en liaison vidéo les réalisateurs et producteurs Angèle Diabang (Karonika production, Sénégal), Berni Goldblat (Les Films du Djabadjah – Ciné Guimbi, Burkina Faso), Faissol Gnonlonfin (Vraivrai films, France) ainsi que le distributeur Mohamed Frini (Hakka distribution, Tunisie). Elle était animée par Tahar Chikahoui et Olivier Barlet, lequel a retracé en introduction…

Lors de la 18ème édition du Festival des films d’Afrique en pays d’Apt (en ligne covid-19 oblige), une soirée était consacrée au film Fathallah TV – 10 ans et une révolution plus tard et à une rencontre avec sa réalisatrice Wided Zoghlami, en direct avec Tunis, animée par Tahar Chikhaoui et Olivier Barlet. Rencontre visible sur la vidéo ci-dessous (le débat commence à la 36ème minute) et résumée dans le texte ensuite. Olivier Barlet : Wided Zoghlami a fait des études de cinéma à Tunis et en France. Elle a réalisé un court-métrage qui s’appelle Presque un plaisir et s’est…

Lors de la 18ème édition du Festival des films d’Afrique en pays d’Apt (en ligne covid-19 oblige), une soirée était consacrée le 27 janvier 2021 au film Ntarabana et à une rencontre avec son réalisateur François L. Woukoache, en direct avec Kigali, animée par Tahar Chikhaoui et Olivier Barlet. Une occasion de reprendre contact avec un réalisateur engagé qui a consacré ces vingt dernières années à un remarquable travail de terrain au Rwanda. Rencontre visible sur la vidéo ci-dessous et résumée dans le texte ensuite. DEBAT // Ntarabana avec François L Woukoache from Festival des Cinémas d’Afrique on Vimeo. Comment…

Table-ronde au festival des cinémas d'Afrique d'Apt 2021

Cette table ronde a été enregistrée le 23 janvier 2021 depuis le studio du 18ème festival des films d’Afrique d’Apt (France), qui fut reporté depuis novembre et en ligne du fait de la pandémie de la covid-19. Elle est visible sur la vidéo suivante et légèrement résumée ci-après. Animée par Tahar Chikhaoui, elle regroupait des cinéastes maghrébines : Anissa Daoud et Wided Zoghlami en vidéo à distance depuis la Tunisie, et sur place Yosr Gasmi et Nina Khada. TABLE RONDE // « Que nous disent-elles, que nous dites-vous, femmes cinéastes d’Afrique ? » from Festival des Cinémas d’Afrique on Vimeo. Tahar Chikahoui :…

Le festival Cinéma du réel (en ligne, 12-21 mars 2021) a proposé une programmation « Front(s) populaire(s) : à quoi servent les citoyens ? ». La soirée du 16 mars, intitulée « pour une hospitalité manifeste », groupait et mettait en débat des extraits ou films courts sur des gestes d’hospitalité envers les migrants. La soirée était proposée par le PEROU (Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines) et Image de ville avec le concours de l’AARSE (Association des Auteurs et Réalisateurs du Sud-Est) en présence de l’enseignante et essayiste Marielle Macé, des cinéastes Muriel Cravatte, Jérémy Gravayat, Nicolas Klotz, Emmanuel Roy et Régis Sauder, du…

Pas de société sans diversité

Auréolé du prix du meilleur film de la section Encounters à la Berlinale le 5 mars 2021, « Nous » a fait l’ouverture du festival Cinéma du réel le 11 mars (visible en ligne le 21 mars seulement), une semaine plus tard. De quel « nous » veut nous parler ce film d’une impressionnante finesse? Quand j’ai découvert Le Sourire du chat, profondément émouvant et bien écrit, ce fut le coup de foudre. C’était dans les années 80. Après, ce fut Le Figuier, avec la même intensité. Un homme livrait son histoire avec une impressionnante sensibilité. Une phrase m’avait marqué : « une époque où…

Quand la quête devient forme

Présenté à la Berlinale de mars 2021, Juste un mouvement propose une expérience, non seulement par sa forme expérimentale d’un entrelac où tout se croise et se répond mais par son pragmatisme, ressuscitant à la lumière des luttes actuelles la figure oubliée d’un militant tenant un rôle dans un film de Godard qui fut probablement « suicidé » dans les geôles de Senghor. En 1967, Jean-Luc Godard tourne La Chinoise. Cinq jeunes gens passent leurs vacances d’été dans un appartement qu’on leur a prêté : une étudiante en philosophie, un acteur, une paysanne, un scientifique et un peintre. Ce sont des acteurs,…

Une ode à la tolérance

Présenté au prestigieux festival de Berlin (1-5 mars 2021), ce documentaire sensible livre en toute simplicité mais dans une grand cohérence une ode à la tolérance. Nous sommes à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso. Des mères travailleuses du sexe confient la nuit leurs bébés ou très jeunes enfants à Madame Coda et sa belle-fille pour revenir les chercher vers les 4 h du matin. Les enfants se réveillent tôt et ne les laissent pas dormir, cherchant le sein ou l’attention… Grosso modo, c’est cela Garderie nocturne, au fil des jours, c’est-à-dire de la réalité mais pas vraiment un récit. Et pourtant,…

La réalisatrice d’ascendance sénégalaise Maïmouna Doucouré a présenté Mignonnes au festival Dakar court en décembre 2020 (cf. critique du film). Le texte qui suit combine le débat après le film et la masterclass qu’elle a donnée le lendemain matin pour les jeunes cinéastes en formation. Aboubacar Demba Cissokho : Vous avez suivi des cours de biologie et fait du théâtre. Qu’est-ce qui vous a amenée au cinéma ? Maïmouna Doucouré : Depuis très jeune, j’étais fascinée par les histoires. Quand je venais au village de mes parents au Sénégal, il n’y avait ni télévision ni électricité. Les anciens nous racontaient des contes et…

Un film et un livre essentiels

Visible en replay sur Arte jusqu’au 22 avril 2021, ce documentaire d’Ali Essafi offre une époustouflante plongée kaléidoscopique dans l’effervescence artistique durement réprimée dans le Maroc des années 70 (« les années de plomb ») mais aussi un vrai film de cinéma. Ali Essafi a également participé à la résurrection de La Septième porte qui vient de paraître, une vibrante Histoire du cinéma marocain de 1907 à 1986 écrite par Ahmed Bouanani, que l’auteur lui-même croyait disparu dans l’incendie de sa maison. Un film et un livre qui se font écho. « Que notre chant soit digne de ceux qui nous écoutent ». En…

Encore un festival en ligne… La pandémie de la covid-19 aura empêché les foules de se presser au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand (29 janvier – 6 février 2021) comme elles le font d’habitude. Nous avons sélectionné, autour d’une thématique qui gagne sans cesse en actualité, égrenée de très diverses façons, des courts qui nous ont marqués. La table-ronde réunissant les cinéastes de la sélection Africa 2020 de quatre courts plus anciens et déjà chroniqués en 2020 est par ailleurs à retrouver ici. Alors que le long métrage prend le temps, le court cherche à dire beaucoup avec peu.…

Lors du 43ème Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand qui s’est déroulé du 29 janvier au 6 février 2021, en ligne en raison de la pandémie de covid-19, Claire Diao a animé comme d’habitude une heure de débat avec les réalisateurs africains, cette fois autour du programme labellisé Africa 2020, « Promesses africaines – Graines de héros », qui regroupe quatre courts métrages, lesquels seront également présentés à Dakar Court (Sénégal), au Centre Yennenga (Sénégal), aux Rencontres du Film Court (Madagascar), aux Rencontres Internationales des Film Courts de Yaoundé (Cameroun) et à Îles Courts (Maurice). En l’absence d’Olive Nwosu, réalisatrice de Troublemaker (Nigeria, /…

Hitchcock contre les abus sexuels

Face à l’abondance de longs métrages de fiction, il est rare de consacrer un article à un seul court métrage. Celui-ci a provoqué d’intenses discussions lors de sa présentation au festival des cinémas d’Afrique d’Apt (reporté au 22-28 janvier 2021 et en ligne du fait de la pandémie de la covid-19). Il se démarque par sa pertinence dans l’actualité, son traitement esthétique, sa finesse d’approche… mais n’est pas forcément aisé à interpréter. Rien d’étonnant à ce qu’il ait reçu le prix du public au Festival Cinemamed de Bruxelles (26.11-05.12.2020) car il implique très fortement le spectateur. A l’heure des prises…

Lors du festival Dakar court le 11 décembre 2020, Souleymane Cissé a répondu aux questions d’Aboubacar Demba Cissokho et d’Augustin Diomaye Ngom ainsi que des participants de l’atelier de formation « talents Dakar court » 2020. Augustin Diomaye Ngom : Après vos études de cinéma à Moscou, comment avez-vous accédé à la réalisation ? Je suis rentré au Mali en novembre 1969 et en 1970 j’ai travaillé pour les actualités. Au bout de quatre ans, je n’en pouvais plus. Entre moi et l’administration, ce fut un déchirement. Pour exister, j’ai fait un premier court métrage, Cinq jours d’une vie qui fut primé au festival…

Du 7 au 12 décembre 2020 s’est déroulée la 3ème édition du festival Dakar court, qui s’affirme comme un rendez-vous professionnel d’envergure autour du court métrage mais aussi du développement du cinéma. Confiné dans les jardins de l’Institut français avec une présence limitée aux professionnels et jeunes en formation en raison de la pandémie de covid-19, le festival offrait ses films en vision gratuite sur une plateforme de VOD et sur la chaîne 2STV. Souleymane Cissé, président du jury, et Maïmouna Doucouré, qui présentait son film Mignonnes, tinrent des masterclass. Les tables-rondes professionnelles, souvent passionnantes, eurent lieu en présence des…

La réalisatrice du film Vibrancy of Silence : À Discussion With My Sisters s’explique sur son travail consacré aux créatrices africaines, artistes et activistes culturelles, sur le blog du Centre pour l’étude et la recherche des femmes africaines dans le cinéma. Extrait. Ce texte a précédemment été publié dans la revue Harlem Renaissances, la modernité du New Negro.

Festival initié et dirigé à Berlin par le désormais délégué général du Fespaco Alex Moussa Sawadogo, Afrikamera 2020 (en ligne du fait du covid-19) a proposé, une programmation où le cinéma pose face aux troubles du monde actuel les questions nécessaires à son évolution. Toucher le plus grand nombre A Berlin, le Forum Humboldt (Humboldtforum en allemand) est un musée qui s’inscrit dans le cadre de la reconstruction du château de Berlin, qui fut également le palais de la République de l’ex-RDA – un énorme bâtiment. Des expositions permanentes sur les cultures non-européennes y seront organisées, ainsi que des colloques,…

Une battante dans un monde à vau-l'eau

Dans ses courts métrages, Lemohang Jeremiah Mosese abordait souvent le poids du christianisme de façon expérimentale : For Those Whose God is Dead (2013) où trois personnages distincts sont déçus par leur croyance, Behemoth: Or the Game of God (2016) où un prédicateur charrie sans succès un cercueil dans les rues pour trouver des adeptes. Et dans son essai vidéo de 2019, Mother I am Suffocating. This is my last film on you, une femme porte une croix géante et entre en pénitence… Il revient ici sur ce thème avec une approche métaphorique dans un long métrage tourné au Lesotho en…

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