Cinéma/TV

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Sous la présidence du cinéaste camerounais Bassek Ba Kobhio, le jury de la 20ème édition du Fespaco qui s’est tenu du 26 février au 3 mars 2007 à Ouagadougou (Burkina Faso) a joué d’audace tout en décernant le grand prix au film qui s’imposait. Si une tendance peut être dégagée, ce serait dans les tentatives de développer une relation avec le public tout en préservant la substance des films. Une difficile alchimie que nous n’étudions ici que sous l’angle des longs métrages en compétition, notre activité sur le bulletin Africiné nous ayant empêché de voir les autres films.

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La ministre burkinabè de la Culture Aline Koala reçoit des mains de l'Ambassadeur de France Richard Goldblatt le premier coffret dvd des étalons de Yennenga édité par le ministère français des Affaires étrangères © O.B.
Le secrétaire général de l'Organisation intergouvernementale de la Francophonie Abdou Diouf lors de son allocution au début du Fespaco lorsqu'il transmet les conclusions du forum organisé en février 2007 avec les professionnels du secteur © O.B.
Le cinéma Riale (ancien Olympia) en cours de démolition, qui était aussi un des lieux de projection du Fespaco en plein centre-ville © O.B.
Le ministre malien de la Culture, le cinéaste Cheick Oumar Sissoko, en interview au bord de la piscine de l'hôtel Soritel © O.B.
Lors de la rédaction du bulletin quotidien critique Africiné © O.B.
L'entrée du centre de presse Liptako Gurma © O.B.
Toute l'équipe de rédaction d'Africiné lors de la visite de Mirko Popovitch et Dorine Rurashitse d'Africalia à la réunion bilan de la formation de formateurs de formateurs à l'analyse de l'image et la critique cinématographique qui a produit ce bulletin quotidien




De Cheick Fantamady Camara

C’est d’avion que nous découvrons Conakry sur un air de rap durant le générique, mais c’est sur l’eau de la mer qu’il se termine : c’est bien dans la ville que nous plongeons mais c’est aussi dans le sentiment, voire la sexualité car le film démarre ensuite sur un couple nu sur un lit. L’image choc annonce une liberté de ton dont le film ne se départira jamais : c’est bien les hypocrisies et manipulations de toutes sortes que Cheick Fantamady Camara entend dénoncer. D’abord celles qui enferment la jeunesse dans des interdits rétrogrades, ensuite celles qui font de la…

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Il va pleuvoir sur Conakry




Entretien de Baba Diop, Bassirou Niang et Olivier Barlet avec Newton Aduaka à propos de Ezra

Ouagadougou, février 2007

C’est avec l’approbation générale qu’Ezra a été couronné par l’Etalon d’or de Yennenga au Fespaco 2007. Rencontre quelques jours avant la remise du prix avec Newton Aduaka à Ouagadougou.

De Newton Aduaka

On n’entend que le bruit des oiseaux. Un enfant en habits scolaires court le long d’une rivière et traverse un pont. Bruit des pas sur le pont métallique. Caméra sur les jambes qui courent. Paisible halte au milieu. Une jeune fille regarde une cour vide par une fenêtre. L’institutrice inscrit la date au tableau : 13 juillet 1992, et le sujet de la rédaction : « Pourquoi est-ce que j’aime mon pays ? » Lent panoramique à travers la classe pour que la caméra recadre la jeune fille qui regarde encore par la fenêtre. Le jeune Ezra arrive dans la cour de…

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"Ezra" de Newton Aduaka
"Ezra" de Newton Aduaka
"Ezra" de Newton Aduaka
"Ezra" de Newton Aduaka
"Ezra" de Newton Aduaka
"Ezra" de Newton Aduaka
"Ezra" de Newton Aduaka




Suprême déception

Si vous aimez les Supremes, la musique de Motown, que malgré toutes ses imperfections, vous revoyez avec nostalgie Sparkle, le film de Sam O’Steene de 76, alors peut-être aurez-vous la même indulgence pour Dreamgirls, nouvelle biographie des trois filles de Chicago que Berry Gordy a rendues célèbres. Si l’on devait prouver qu’une brochette de stars et une partition rodée ne suffisent pas à faire un bon film, cette adaptation cinématographique de la comédie musicale à succès de Broadway en serait l’exemple parfait. Jennifer Hudson a beau être excellente dans le rôle d’Effie White, Eddie Murphy à mi-chemin entre Marvin Gaye…

One commonly held view is that there’s no market for African cinema. It’s true that those few films that are produced have a hard time catching on in the North. In the South, it’s even worse: movie theatres are closing, pirated movies abound, television stations aren’t providing broadcasting opportunities, and government intervention is lackadaisical. Audiences prefer American films or local popular productions. Is this the end of African auteur cinema?

Entretien d'Olivier Barlet avec Toussaint Tiendrebeogo

Producteur burkinabè reconnu, Toussaint Tiendrebeogo a dirigé le programme d’aide à la diffusion Africa Cinémas du plan Images Afrique mis en place par le ministère français des Affaires étrangères, l’Union européenne et l’Agence intergouvernementale de la Francophonie en 2003. Il démissionne de ce poste en 2005. Il éclaire ici les raisons partagées de l’échec de ce programme de coopération.

Entretien d'Olivier Barlet avec Pedro Pimenta

Paris, octobre 2006.

Directeur du nouveau festival de films documentaires Dockanema à Maputo, Pedro Pimenta réunit une longue expérience de producteur indépendant dans une région dorénavant marquée par l’influence de l’Afrique du Sud. Il insiste sur l’urgence de trouver de nouvelles voies.

À la fois festival de cinéma et marché international du film et de la télévision, le Sithengi Market affiche une réelle réussite. En réunissant les acteurs de l’économie du cinéma, du secteur privé comme public, il parvient à développer des marchés aux plans local, régional, continental et international. Depuis 1996, cette manifestation se déroule dans la ville sud-africaine du Cap.

Entretien d'Olivier Barlet avec Charles Mensah

à Khouribga, juin 2006

Le nouveau président de la Fédération panafricaine des cinéastes (la Fepaci), Charles Mensah, par ailleurs directeur du Centre du cinéma gabonais, dresse ici un état des lieux des cinémas africains et des perspectives de travail de la Fepaci. Il revient sur la diversité des cinémas et le prix à payer pour toucher les publics africains.

Rapport de synthèse de l'Atelier Cinéma Audiovisuel

Quatre ateliers thématiques ont été organisés par CulturesFrance le 23 octobre 2006 en préparation des Rencontres « Maintenant l’Afrique ! » Ces ateliers avaient pour but de dégager les principales problématiques des filières artistiques afin de nourrir les débats du colloque. Une trentaine de professionnels, dont des représentants d’organismes d’appui à l’audiovisuel en Afrique, ont participé à l’atelier Cinéma, animé par Olivier Barlet.

« Le cinéma africain n’a pas de marché », entend-on un peu partout. Effectivement, les rares films produits ont du mal à percer au Nord tandis qu’au Sud, le tableau s’assombrit : les salles ferment, le piratage fait la loi, les télévisions n’assurent aucun relais, les États laissent faire, le public préfère les films américains ou les productions populaires locales. Est-ce la mort du cinéma d’auteur africain ?

Les films vidéo se multiplient à Madagascar mais peinent encore à se faire connaître à l’étranger et seront absents du prochain FESPACO. Si bien que sur l’Ile Rouge, producteurs et réalisateurs s’organisent pour gommer l’image d’amateurisme qui colle à leurs œuvres.

De Marion Hänsel

Nouvel avatar du regard réducteur que développent avec les meilleures intentions du monde des réalisateurs ou réalisatrices occidentaux lorsqu’ils prennent l’Afrique comme décor de leur propre fiction, Si le vent soulève les sables, adapté du roman Chamelle de Marc Durin-Valois et coproduit par la RTBF et Arte, est à ranger parmi les plus graves ! Bien sûr, le film est entièrement en français, marketing de diffusion oblige puisque c’est le public jeune qui est visé. Côté casting, on prend un Burkinabè et une Rwandaise, on leur met de mignons enfants djiboutiens dans les bras et voilà une famille africaine. De…

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De Phillip Noyce

Un thriller politique : c’est ainsi qu’est racontée la vie bien réelle de Patrick Chamusso, qui fut combattant de la branche armée de l’ANC, le MK (Mkhonto we Sizwe, la « lance de la nation ») et a finalement passé dix ans à Roben Island, la prison où Mandela en a passé vingt-sept. Chamusso est passionné de foot, a un bon job et aime sa femme et ses deux filles. Il ne s’occupe pas de politique et ne danse même pas avec les autres lorsqu’une bombe du MK éclate dans la raffinerie où il travaille. Ce sont les années 80, à l’époque…

De Vittorio De Seta

Découragé par la bureaucratie du système de production, Vittorio de Seta, cinéaste dont les documentaires sur les paysans italiens ont marqué le cinéma mondial, n’avait pas tourné depuis longtemps et préféré cultiver ses oliviers en Calabre. C’est un homme âgé (il est né en 1923) qui reprend la caméra et s’il le fait, c’est qu’il est scandalisé par la méconnaissance du vécu immigré et son invisibilité dans les médias italiens :  » Les Africains sont aujourd’hui comme des ombres. Ayant été moi-même prisonnier de guerre, je sais ce que c’est que cette impossible présence. » Soucieux de leur redonner une dignité,…

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Un regard très partiel une fois de plus sur les Rencontres cinématographiques de Manosque qui fêtaient cette année leur 20ème édition du 30 janvier au 4 février et où je n’ai pu passer que peu de temps. Mais d’emblée, la confirmation de la qualité de cette manifestation qui mise sur la découverte de films et de réalisateurs qui sont toujours invités à venir rencontrer le public dans cette ambiance très conviviale que permettent les petits festivals. Sauf que cette année, côté vision de l’Afrique, ce n’était pas tout simple. Nous nous cantonnerons comme d’habitude à cette part africaine de la…

L'Afrique à travers un kilt

Idi Amin Dada aimait l’Ecosse pour la même raison que les Français : parce que, dit-on, les Ecossais n’aiment pas les Anglais. Héros du peuple ougandais lors de sa prise de pouvoir en janvier 1971, homme providentiel accueilli par la communauté internationale, Idi Amin mena une politique de violence que les Anglais cautionnèrent bien trop longtemps. Il élimina d’abord l’opposition, tuant des centaines de personnes, ordonna l’émigration à l’ensemble de la population asiatique, rompit les relations diplomatiques avec Israël pour demander le soutien de l’Union Soviétique et du Liban, le tout saupoudré de déclarations fantasques qui faisaient les délices de…

De Samba Félix N'Diaye

C’est par la belle voix de Samba Félix N’Diaye que débute ce documentaire : par le hublot de l’avion, la descente sur Dakar. Il rentre au pays. Et en quelques images chaotiques du centre-ville, le pose comme un cauchemar. Sa déception le mène à l’investigation. Il laisse la voix à « son carnet d’adresses », une série de brillants intellectuels africains qui vont donner leur diagnostic sur l’état de l’Afrique depuis les indépendances, ce qu’Adama Samessekou, qui préside à Bamako l’Académie africaine des langues, appelle un « bal macabre ». Le film est alors un montage d’interviews, et aurait pu tomber dans le contraire du…

Les affrontements sont éternels

Blood Diamond fait un pari difficile : traiter d’un sujet extrêmement sérieux, complexe et dramatique avec un produit Hollywood pur jus. Alors disons-le tout de suite, le pari est gagné, même si toutes les questions éthiques ne sont pas résolues. Leonardo DiCaprio ajoute encore une performance irréprochable à son CV déjà impressionnant. Après avoir pratiqué l’accent irlandais dans Gangs of New York et Les Infiltrés, il se délecte ici des différents créoles africains qu’il adopte selon ses interlocuteurs. Danny Archer est profondément ancré dans la culture politique africaine et refuse par exemple de parler du Zimbabwe pour nommer sa Rhodésie natale…

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