Ewolé (Togo), Boulv’Art, Allad’Art (Bénin) sont des manifestations artistiques qui présentent les uvres sur la voie publique urbaine. Les artistes peuvent selon les cas travailler sur place pendant la durée de l’événement. Comar, jeune peintre togolais, en rapporte son expérience.
« Ces manifestations ont comme point commun de montrer l’art dans la rue, hors des galeries et des musées. Je crois que ça, c’est aussi un problème, une douleur que les artistes, consciemment ou inconsciemment, veulent exprimer. De porter l’art dans la rue parce qu’il n’existe pas de galeries ou de musées, de lieux pour recevoir ces uvres. C’est une action pour faire prendre conscience aux gens de penser à créer des musées, à créer des galeries.
Quand tu exposes dans la rue, il se passe tellement de choses, entre un public éduqué, les illettrés, les enfants
Des étudiants qui peuvent avoir fait un doctorat découvrent pour la première fois les mots « arts plastiques ». Ils sont très surpris de leur surprise et veulent savoir ce que vous faites, ce que ça veut dire. Beaucoup parlent du théâtre parce qu’ils pensent que l’on est en train d’installer une scène de théâtre, car c’est une activité déjà bien identifiée. Mais quand vous parlez d’arts plastiques, d’installations, ils sont complètement à côté. Certaines personnes repassent plusieurs fois pendant les trois semaines que dure la manifestation. Ils commencent à poser d’autres genres de questions, comme : « Qu’est-ce que tu voudrais exprimer ? », parce qu’ils comprennent que c’est un message. Et souvent, ça s’arrête là. La presse peut en parler, mais comme il n’y a pas de journalistes spécialisés, ils reprennent ça brut, sans analyse. »
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