Le siècle d’Edouard Glissant. Tel aurait pu être le titre de ce dossier.
Mais la formule est aujourdhui galvaudée. Il reste qu’Édouard Glissant a marqué de son empreinte cette deuxième moitié du siècle en pensant la complexité du monde contemporain en terme de Relation. C’était là une stratégie du discours visant à récuser l’universalisme abstrait au nom duquel on a parfois justifié l’injustifiable et imposé l’absolu de l’Être.
Or, Édouard Glissant rêvait d’un monde régi par une pensée archipélique qui « en emprunte l’ambigu, le fragile, le dérivé », voire le détour. Mieux : Edouard Glissant a pensé notre monde en poète. Ce qu’il appelait « l’intraitable beauté du monde ». Une beauté qui a nourri Africultures.
Une telle générosité méritait bien un hommage. Ce faisant, nous nous acquittons de notre dette.
L’imaginaire et l’écriture à plusieurs voix : Glissant et « la terre magnétique ».
Il y a, chez Édouard Glissant, une manière d’écrire le monde à plusieurs mains. De nombreux écrivains et penseurs redoutent cette expérience qui ne semble pas, pour mille et une…