Fiche Personne
Arts plastiques

Touda Bouanani

Vidéaste
Maroc

Français

Née à Rabat (Maroc) en 1966. Vit et travaille à Rabat.



Le travail de Touda Bouanani, composé essentiellement de vidéos (monobandes et installations) mais aussi de photographies, installations et oeuvres sur papier, se caractérise par la recherche permanente d’un dialogue entre le texte poétique et l’image. Son œuvre se nourrit de lectures, de références intimes et familiales, et d’objets du quotidien et de l’enfance, qui renvoient à des thématiques basiques et universelles qu’elle ré-explore pour nous, telles que la beauté, la solitude et l’amour. Touda Bouanani utilise à l’excès la référence littéraire et artistique, pour proposer une nouvelle écriture du monde. Le personnage de Fernanda Persona, créé pour la vidéo UNE PERSONNE (en hommage à Fernando Pessoa) et joué par l’artiste elle même,  » aime aimer aimer « . C’est un parfait exemple de cette volonté de l’artiste de se mettre en situation pour proposer, le plus simplement possible, une douce utopie qui se veut sérieuse derrière une apparence naïve et rêveuse: changer le monde et remplacer la violence par l’amour.

 

Touda Bouanani est diplômée de l’Ecole des Beaux Arts de Bordeaux en 1994.

 

Son travail a notamment été montré au CAPC de Bordeaux, au Whitney Museum et au MOMA à New York, aux Instants vidéos à Marseille, à l’Appartement 22 et au Cube à Rabat, et aux Halles de Schaerbeeck à Bruxelles.

 

Elle a participé à de nombreuses publications, lectures, ateliers et présentations autour du travail de son père, le cinéaste, dessinateur, romancier et poète marocain Ahmed Bouanani (1938-2011), notamment pour le Tate Modern à Londres, la Revue Nejma à Tanger, les éditions DK à Casablanca et Editions Verdier à Paris, le MOMA à New York, la Cinémathèque de Tanger et le Jeu de Paume à Paris.

Touda Bouanani travaille à la création d’une Association pour la préservation, la conservation et la valorisation des œuvres de son père.

 

L .M.



Touda Bouanani est une artiste plasticienne et vidéaste pluridisciplinaire. Le souvenir et la mémoire sont au centre de sa recherche. Avec Conte de la énième nuit, 1993, elle entame l’écriture de vidéos poèmes ou de vidéos installations où s’entremêlent sa propre écriture à celle de Georges Perec, Jorge Luis Borges, Fernando Pessoa ou Ahmed Bouanani.
Quand elle est étudiante aux Beaux-Arts de Bordeaux, elle parle souvent du travail de son père Ahmed Bouanani. Elle présente Le Mirage, son unique long métrage, sur un support VHS en version originale. Elle double en direct toutes les voix en français, en lisant sur papier la traduction faite par son père.
En 2006, un incendie a lieu dans l’appartement familial de Rabat. Son père, exilé dans les montagnes de l’Atlas depuis la mort de sa fille cadette Batoul en 2003, a alors pensé que tous ses manuscrits avaient disparu. Patiemment, avec sa mère Naïma Saoudi, décoratrice et costumière, Touda a séché les livres, les costumes, les manuscrits et tous les papiers, photos, etc. Finalement elles trouvent de nombreux manuscrits, scenarios, romans, poèmes, nouvelles. Pour avoir une idée du volume, Touda Bouanani les a mis dans un coffre en bois, coffre qui est un élément de décor du film d’Ahmed Bouanani Les Quatre Sources, 1977 où le héros découvre son héritage dans ce même coffre.
En 2010, elle commence à représenter son père pour des présentations de ses films, puis de ses livres. Elle organise un diaporama à bases de photographies où elle présente en même temps son travail et le travail qu’elle effectue pour conserver, répertorier, diffuser son travail. Depuis la mort de son père en 2011, puis de sa mère en 2012, Touda Bouanani est confrontée aux archives familiales et aux nombreux écrits inédits. En 2014, elle réalise Fragments de mémoires, 20 minutes, où elle dresse un portrait de son père et de sa famille à travers ses archives. Elle développe une série de photographies avec Francesco Apruzzi où elle se met en scène dans des lieux de mémoires à travers le monde. Au-delà de la mémoire de son père, elle est préoccupée par l’importance de préserver la mémoire, le travail des artistes et des penseurs au Maroc et en Afrique.
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