Musique

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La musique zouglou, qui utilise le plus souvent le nouchi, langage suburbain, ont joué un rôle essentiel dans les événements récents, colportant des messages patriotiques souvent extrêmes. D’où viennent ces expressions populaires qui marquent la dernière décennie en Côte d’Ivoire ? Récit des développements récents.

Entretien de Soro Solo avec Tiken Jah Fakoly

A Gbéléban, dernier poste douanier au nord-ouest de la Côte-d’Ivoire avant la frontière guinéenne, des anciens aux ados, tous les habitants de ce village malinké (appelé communément dioula) rappellent avec fierté au visiteur la prophétie de l’Oracle il y a une trentaine d’année. « Cet enfant n’est pas ordinaire ! » avait-il annoncé à dame Mariame Doumbia à la naissance de son bébé, Moussa Doumbia.

L’amour de la musique dans sa diversité, venue d’ici ou d’ailleurs, est le principal ferment de l’identité culturelle ivoirienne, au-delà des appartenances ethniques ou des opinions politiques. A tel point que le destin ivoirien se résume en deux mots musicaux : cacophonie ou harmonie.

Entretien de Jean-Servais Bakyono avec Kajeem, musicien rappeur

27 juillet 1999 à Abidjan

Pourquoi avez-vous choisi le rap comme genre musical ? J’ai milité dans le Mouvement universitaire du rap (MUR) quand j’étais étudiant à l’université de Cocody-Abidjan. C’est une des formes de musique qui nécessite le moins de connaissances musicales académiques. C’est une musique qui est propre aux jeunes et elle a cette vigueur que représente la jeunesse. L’acceptation du rap a-t-elle coïncidé avec un moment où vous éprouviez le besoin de vous exprimer ? Dans la société dans laquelle nous vivons, rares sont les cadres d’expression qui permettent aux jeunes de s’exprimer vraiment. Voilà le moyen idéal pour la jeunesse d’aujourd’hui de pouvoir…

Ethnic ou pas ethnique ?

Les musiques de l’Océan Indien sont essentiellement rythmées par des rythmes afro-malgaches, indiens, afro-caraïbéens et européens. Ces rythmes perdurent depuis le XIX ème siècle. Ces apports sont toujours présents mais sous des formes différentes. En effet, ils sont en constante évolution par les rencontres avec d’autres genres musicaux, l’exportation des musiques et les tendances du marché.

Morombe, bordant le Canal du Mozambique, au milieu des rizières : un paysan accroupi joue d’une cithare de fer blanc, un jeune garçon à ses pieds. La même musique pourrait être jouée assis sur un muret dans les quartiers les plus urbains du pays. La musique est un riz quotidien à Madagascar, où la mémoire des sons est d’une richesse insoupçonnable et l’échange musical une véritable agora.

Album du mois :Granmoun Lélé, Zelvoula (Marabi/mélodie) **** Dans les champs de canne à sucre à la Réunion, pour se donner du courage, les noirs chantaient. Le soir, autour du feu, il chantaient et tapaient dans les mains. Ce rythme, considéré comme un blues local est appelé le maloya. Il représente l’essentiel du patrimoine musical de la Réunion. Et Granmoun Lélé fait partie des anciens, de ceux qui la pratiquent encore comme l’époque. Il enregistre un nouvel album entouré de sa femme et de ses enfants. De chaque mélodie se dégage un parfum de liberté. Un air nouveau qui permet…

Piégé par le concept néo-colonial de  » world music « , le musicien africain n’y trouve en général que le mirage d’un hypothétique succès individuel. Cette illusion le pousse à l’émigration, qui dévaste la vie musicale africaine déjà bouleversée par une folle urbanisation. Sans une renaissance des politiques culturelles, et faute d’être reconnues comme une part essentielle du patrimoine universel, les musiques africaines ne survivront pas à la mondialisation.

À 70 ans, le saxophoniste des Jazz Messengers, de Miles Davis et de Weather Report se retrouve à l’avant-scène de la musique afro-américaine. Portrait d’un musicien singulier au génie renaissant après une longue période de souffrance.

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 » Avant le rap, il n’y avait que la musique de griots. Maintenant, pour qu’ils remplissent une salle, il faut qu’ils y mettent tout leur syndicat. Nous on la remplit en un rien de temps  » explique un jeune rappeur de Bamako où depuis quelques temps les fêtes sont désormais rythmées au son du hip hop.

Décembre 2002

Africa Raps (Trikont / Next Music) Ce Cd sera un jour un vrai  » collector « . Il témoigne d’un vrai problème : depuis quelques années, nous l’avons souvent signalé, les meilleures anthologies des musiques populaires d’Afrique francophone, passées ou actuelles sont l’œuvre de labels anglo-saxons ou allemands ! En l’occurrence, cette compilation de rap malien et sénégalais, sur un label munichois, est à mon avis la meilleure à ce jour… Les morceaux sont en français, ou dans une langue africaine (malinké, wolof) de ce qu’on appelle « espace francophone « . Le livret, qui est à ma connaissance le meilleur, le plus…

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Entretien de Florence Santos da Silva avec Mawndoe et Smarty

Le 27 octobre 2002

En concert, ils sont en retard sur le public qui scande leurs textes avant eux. L’engouement pour Yeleen, le groupe rap burkinabé créé par Mawndoe et Smarty, est incroyable. Partout dans les rues de Ouagadougou, jeunes et moins jeunes reconnaissent leur talent. Remarquez, Yeleen signifie  » Lumière  » en Bambara. Le titre phare de leur premier album, juste 1 peu 2 lumière, ouvre la voie sur une poésie semée à tous vents et des mélodies issues de la musique traditionnelle.

Vous êtes originaires du Sénégal, plus particulièrement de la région de Kaolack, qu’est-ce que cette région représente pour vous ? Pape : Kaolack, c’est d’abord l’endroit où nous avons grandis, c’est pratiquement là où nous avons débuté dans la musique, c’est aussi le carrefour du Sénégal. C’est par cet endroit que tout le monde passe pour aller dans n’importe quelle autre région du Sénégal. Cheikh : En résumé, Kaolack est un repère, nous y avons plein de souvenirs et toute la musique que nous faisons vient de cette ville. C’est un enchaînement d’images, de circonstances, c’est un creuset culturel où…

Entretien de Samy Nja Kwa avec Babadi, reggaeman comorien

Tu sors ton deuxième album en France, qui en réalité est le quatrième de ta carrière, pourquoi avoir choisi la musique ? Le premier est sorti aux Comores en 97, je l’ai fait alors que j’étais étudiant. En 98, j’en ai fait un autre. Je n’ai pas choisis la musique. Je voulais simplement être honnête avec moi-même. J’y suis venu instinctivement. A mon arrivée en France, j’étais à l’école d’architecture de Grenoble, mon grand frère qui avait un home studio m’a entraîné dans la musique. Et dès que j’ai commencé, je n’ai plus arrêté. Je savais ce que je voulais…

La chanteuse antillaise est décédée le 20 janvier d’un infarctus à l’hôpital de Dreux (Eure-et-Loire).

Entretien d'Olivier Barlet avec Manu Dibango à propos de Nha Fala, film de Flora Gomes

Janvier 2003

Flora Gomes disait lors de notre entretien que pour Nha Fala, tu t’étais complètement renouvelé. Il n’a pas tort car on est nouveau chaque fois qu’on est dans un nouveau projet. Nha Fala étant une comédie dans un univers lusophone, on est dans la nouveauté : je ne parle pas un traître mot de portugais ! J’avais dit oui et il fallait honorer ma promesse, mais je peux dire qu’il y a eu de la sueur. C’était du sérieux et il ne s’agissait pas de se planter. La petite Fatou N’Diaye a dû transpirer aussi pour apprendre une nouvelle langue…

Entretien de Bibish Mumbu avec le rapeur Bebson Elemba (Trionix)

Bebson Elemba, dit Bebson de la rue, est musicien, leader du groupe Trionix. Il fait du hip hop et du rap – une gageure à Kinshasa, entouré comme on l’est par la World Music des Papa Wemba, Koffi Olomide, Wenge Musica, etc. Il a commencé il y a une dizaine d’années mais sa toute première cassette n’est sur le marché kinois que depuis août 2002, à une centaine d’exemplaires. Il crée lui-même les costumes et les bijoux en aluminium qu’il porte dans ses spectacles, qu’il vend aussi sur commande. Il parle ici avec le langage qui est sien. Eyi boyé !…

Le N’dombolo est sans doute la création la plus emblématique de la génération Wenge. N’dombolo ? C’est avant tout, une sécrétion artistique (en fait, la respiration magique de toute une génération de jeunes Congolais), à l’aune de l’humour et d’un certain mimétisme simiesque joyeux. Que dire d’autre ? Si ce n’est que cette danse est l’exutoire d’un « lieu »: Kinshasa. Ville-rêve, ville-chaudron.

Entretien de Bibish Mumbu avec Nyoka Longo (de Zaïko Langa Langa)

Zaïko est une contraction du lingala « Zaïre ya ba Koko » (le fleuve Zaïre de nos ancêtres). C’est un nom inspiré par l’histoire de la découverte du fleuve de ce pays par l’explorateur Diego Caô. Cet orchestre existe depuis le 24 décembre 1969. Nyoka Longo, dit Jossart, en est le président administrateur.

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