Carnet de bord subjectif mais attentif du festival.
D’abord arriver à garer la voiture. Ce n’est pas encore le Cannes des grandes foules du week-end mais l’ambiance y est : journalistes pressés courant d’une séance à l’autre, « badgés » en quête d’invitations pour s’habiller en smoking ou tenue de soirée, public à l’affût des stars. Tout a cependant un côté pétard mouillé sous une pluie qui s’accroche et avant que la grande messe n’ait vraiment commencé.
Ayant dû boucler Africultures de juin, j’arrive le lendemain de l’ouverture. Déjà, mon casier de presse pèse trois kilos : vite le vider – si on ne le vide pas durant deux jours, il nous est retiré
Me voilà avec une quinzaine de dossiers de presse sur des films des différentes sélections, les uns en papier glacé couleurs, les autres sur de simples dépliants – question de budget -, des invitations à des colloques, des conférences de presse, des cocktails mondains sponsorisés par des parfums cotés
. Un tri rapide me déleste d’une moitié mais le poids reste, qui s’ajoute à l’ordinateur portable, magnéto, micro, cassettes et l’enchevêtrement de fils et prises que chacun essaye de délier en salle de presse pour se connecter à la boîte e-mail qui lui permettra d’envoyer l’article concocté dans l’excitation et le bruit
Un tour sur la Croisette à la Quinzaine des Réalisateurs pour chercher le programme : voilà 32 ans qu’elle existe et le festival n’en inclut toujours pas les films à son catalogue.
Un tour à l’ACID (en sous-sol très discret – au mur, une affiche d’un film intitulé « Au cur des ténèbres »
: « l’Agence du cinéma indépendant pour sa diffusion » programme en marge du festival dans une salle de la ville une série de film différents (comme l’année dernière « Doulaye une saison des pluies » de J.F. Himbert, qui vient de sortir en salles en France) et inclut cette année un court-métrage sur le racisme avant chaque projection.
Un tour aussi à l’Agora du film noir animée par l’équipe de Marc Nikaïtar : une terrasse au sixième étage de l’Hôtel Universe, à 100 mètres du Palais, restauration africaine, bar, rencontres assurées – un havre de paix et de convivialité dans la mêlée, avec un concert tous les soirs.
Et hop en salle : il y a Morgan Freeman à Un Certain Regard – le film s’appelle « Nurse Betty ». En général, je ne suis pas passionné par les histoires d’infirmières, mais là, la sauce prend, on rigole, on s’étonne, on attend la suite, ce qui, au fond, est bon signe au cinéma ! Le scénario est d’enfer, irracontable si l’on ne veut pas gâter le plaisir – car plaisir il y a. Le film est sans arrêt sur la crête de la mièvrerie mais n’y sombre jamais grâce à un montage alterné entre deux malfrats noirs (Morgan Freeman et Chris Rock) qui cherchent à récupérer une cargaison de drogue et les tribulations d’une jeune femme passionnée par un feuilleton style telenovela ou Clinique du fond du bois. Passionnée, possédée même, puisque sous le choc de l’assassinat de son (pourtant horrible) mari, elle passera carrément de l’autre côté de l’écran pour se lover dans la peau des personnages et être amoureuse du sirupeux docteur Ravel
Démarre alors un jeu dans les imaginaires de chaque personnage tout à fait réjouissant, un peu donneur de leçon à la fin (choisissez votre vie plutôt que de servir les autres) mais on l’accepte car au fond, ce que nous dit cette jeune femme un peu baudruche est qu’on peut croire à fond à sa chance, tant la vie vaut d’être vécue si on se dégage des contingences
Message passe-partout mais toujours sympathique que le film réussit à faire passer par son humour ravageur, d’un cynisme proche de Tarentino ou des frères Cohen qui regardent leur Amérique au scalpel, avec la loupe amère et désabusée de ceux qui savent que ça ne changera pas de sitôt.
Ce sont les deux malfrats noirs qui ont la charge scénarique d’apporter ce regard convexe. Ils le font avec grand talent. Alors que Freeman, excellent comme toujours, trouve que le trou paumé où il est tombé s’apparente au purgatoire, son acolyte de Rock lui répond que c’est bien pire : ils sont au Texas. Et quand ils se retrouvent à Hollywood, Rock constate que de tous les portraits de stars, il n’y a pas un Noir.
C’est ainsi une vision noire de l’Amérique qui se dessine dans ce film tout en drôlerie, entre l’oppression de la rêverie d’un impossible quotidien qui ne se vit que par projection et le cynisme affiché face à une société raciste. La solution proposée n’a rien d’original mais valable pour tous : la vie n’est pas une excuse pour ne pas être vécue.
La science-fiction n’est pas où l’on pense.
Grand beau sur Cannes : même si la mer reste embrumée, le ciel s’est complètement dégagé – les étoiles en direct. La météo se met en phase avec le festival, non seulement pour faire sortir les aficionados mais aussi pour combler les amateurs de sensations fortes. Combler ? Le dernier Brian de Palma, « Mission to mars », en décevra plus d’un. Le maître du suspense rate à coups d’effets spéciaux ce qui aurait pu être une transfiguration de « 2001, l’Odyssée de l’espace ». La poésie que savait générer Kubrik en faisant danser les planètes est bien lointaine. Les vaisseaux spatiaux ne nous fascinent plus sans une bonne dose de mythe ou d’ironie. Les superbes prouesses que développe Palma pour étonner les enfants de l’informatique ne font qu’égaler « Independance day » et le conformisme idéologique du scénario ne l’élèvent ni au rang de « Mars attacks » ni même à celui d’E.T auquel il pique le doigt tendu. Quant à Don Cheadle, il n’apporte à cette fiction que la couleur de sa peau, même s’il reste réjouissant de voir des Noirs avoir des rôles « normaux » dans le cinéma américain, résultat d’une longue lutte qui tranche avec leur invisibilité dans l’audiovisuel français.
C’est dans une autre séance que j’ai trouvé ce qu’il manquait à cette succession de missions impossibles sur la planète mars : l’humanité. La première image est saisissante et digne de la meilleure science-fiction, celle qui transplante dans un ailleurs tout en gardant le lien avec les vivants : d’abord sortes d’oiseaux de proie débouchant d’un tournant, un groupe d’hommes portant des tableaux noirs sur le dos avancent sur une route désolée dans un paysage de montagnes où rien ne pousse. C’est dans ce paysage minéral que se déroule « Takhté Siah » (Le Tableau noir) : des hommes cherchent à passer la frontière pour retrouver leur terre tandis que des instituteurs miséreux sont en quête d’enfants à enseigner comme des vendeurs de bibelots cherchant à appâter le client. Tout est dans le non-dit : on essaye de capter le pourquoi de l’errance de ces hommes et de ces enfants au destin tragique, ce qui nous rend attentif à leur moindre respiration
Sans esthétisme, l’image touche par sa capacité à rendre ce que ne disent pas les bouches. Le bombardement d’une ville du Kurdistan iranien à la source de ces errances ne sera jamais qu’évoqué, et c’est tant mieux : ce cinéma qui ne parle pas crie du plus profond des tripes. La fiction, car c’en est une, est une science mais c’est dans l’image qu’elle se situe, dans l’attention portée aux détails qui font l’humain et transparaissent comme des métaphores d’autant plus puissantes qu’elles débordent de simplicité. La jeune iranienne Samira Makhmalbaf, déjà présente à Cannes avec « La Pomme », une pure merveille, confirme là sa maîtrise et prouve s’il en était encore besoin que le cinéma iranien trouve de film en film la voie royale pour parler à l’humanité.
C’est tout ce qui manque au film très attendu de Maria de Medeiros, « Capitaines d’avril », qui retrace de l’intérieur la révolution des illets de 1974. Bien sûr, on ne peut que vibrer aux élans prophétiques de cette révolte aventureuse, pacifique et lyrique. Mais les bonnes intentions ne font pas un bon film et finissent au contraire par manger l’émotion quand elles transparaissent à l’écran. L’Afrique est centrale dans cette révolution née du dégoût des militaires pour ce que leur a fait faire le régime de Salazar en Angola, au Mozambique, en Guinée
Mais en oscillant entre les terribles photos d’archive de cadavres au début du film et les remords ou les déchirements provoqués par l’horreur de la répression coloniale, Medeiros tourne autour de son sujet sans jamais vraiment le cerner. Une honnête reconstitution historique centrée sur quelques destins stéréotypés ne nous rend pas la profondeur de l’Histoire.
Nous aussi rêvons de mars pour notre monde. Comme nous aurions aimé un film sur le passé qui nous parle vraiment de l’avenir
Notons le financement du film de Samira Makhmalbaf par Fabrica, qui a fusionné en 1998 avec la Fondation Montecinemaverità, comme nous l’avions annoncé dans Africultures : quatre films sont ainsi soutenus chaque année, Fabrica Cinema mettant à la disposition des producteurs et réalisateurs les structures nécessaires à la postproduction.
Les voilà ! Ils sont tous là, la foule des grands jours de soleil, milliers de badauds qui envahissent la croisette, se gavent de glaces, achètent des souvenirs Cannes 2000, guettent les starlettes, sont bien déçus qu’elles ne se baignent plus comme autrefois mitraillées par des dizaines de photographes et s’agglutinent donc de chaque côté des marches rouges bordées de policier en grand apparat que montera la foule ensmokinguée des privilégiés du ticket chic et numéroté
Du coup, franchir les 200 mètres qui séparent la Quinzaine au Noga Hilton des salles du Palais devient un parcours du combattant pour journaliste pressé. On le fait en direct avec les attaché(e)s de presse pour coincer des interviews, lunettes de soleil sur le nez, portable sur l’oreille, agenda dans une main, crayon dans l’autre et cartable dans la troisième. Heureusement, les pieds restent libres d’avancer.
Le week-end est marqué par deux films d’Afrique, deux événements.
Le premier nous place au beau milieu des femmes tunisiennes et on ne le regrette pas. « Les Silences du Palais » avaient résonné très fort en chacun et récolté un bon succès. « La Saison des hommes » développe cette réflexion. Le film est traversé de scènes magnifiques et émouvantes, comme celle de ces femmes lavant leur henné dans la mer et qui parlent de ces hommes qu’elles attendent onze mois de l’année. Eux sont à Tunis à tenir leur boutique, elles sont à Djerba à attendre ce mois de vacances restant, la saison des hommes
Mais leur venue ne sera pas le paradis attendu. « Les hommes ne vieillissent pas, seules les femmes ont ce privilège
Les hommes sont toujours gagnants. » Femmes coincées entre l’enfermement dans les lieux clos de leur attente et leur besoin d’homme
Moufida Tlatli saisit avec finesse la connivence et la solidarité des femmes tout comme les troubles qui leur révèlent le désir, d’autres hommes, d’ailleurs, de sortir de la norme
Montage en spirale entre l’hier du souvenir douloureux et l’aujourd’hui du refus, entre la mère et ses deux filles, montage des non-dits et des regards, des gestes et des silences, montage des corps sensuels, des étoffes, et de cette eau symbole de vie
Film profondément féminin qui suit le rythme de la connivence, de la solidarité des femmes, dans ce temps qui refuse de s’écouler dans la mise en scène de la douleur.
Bien sûr, des voix s’élèvent qui trouvent cela trop lent, qui trouvent cela pas assez nouveau après « Les Silences »
Mais c’est justement ce rythme qui m’a ému, cette continuité qui m’a passionné.
Interviewant Moufida Tlatli, je comprends en voyant ses yeux se mouiller lorsqu’elle évoque son enfance (et les cauchemars qui la torturent encore) à quel point son film sort du fond des tripes.
Deuxième événement africain : « Lumumba » de Raoul Peck.
Là encore, des voix pour dire qu’à mener ainsi une histoire linéaire et classique, autant faire un documentaire (comme si le documentaire devait être linéaire et classique). Des voix pour dire que tout ça est bien fait mais manque terriblement d’originalité, de subjectivité
Sans doute, sans doute
Mais prenons le film tel qu’il est et non tel qu’il devrait être. Peck opère des choix très clairs : une fiction pour restaurer l’Histoire (le film commence par la mention écrite : « ceci est une histoire vraie »), un mode de narration destiné au grand public et notamment au public africain pour que cette préservation de la mémoire soit visible par le plus grand nombre, une image et une musique tendues vers l’efficacité. On est effectivement saisi tout le film par la puissance de l’évocation : c’est une fresque réussie, une ode à la détermination de cet homme d’exception qui face au panier de crabe de la fausse indépendance congolaise ne voulut faire aucun compromis et ne put tenir que deux mois comme premier ministre. La panoplie d’acteurs que mobilise le film est impressionnante de justesse dans le jeu, y compris dans la performance de se glisser dans des peaux aussi inconfortables qu’un Lumumba, un Tchombé, un Munungo
Je me souviens de la leçon de cinéma qu’avait donné Peck au festival de Namur (cf Africultures 12) : il disait travailler avec un boîte et des fiches et rédiger peu à peu des fiches pour les classer dans la boîte. On retrouve dans « Lumumba » cette addition d’éléments épars qui forment peu à peu une histoire, résultat de tout ce qu’on a éliminé pour se concentrer sur l’essentiel et ce qui permet de pousser les personnages à sortir leur violence intérieure, à se révéler dans leurs contradictions. L’art de Peck est de ne pas en faire une série de saynètes mais une vraie histoire qui prend le spectateur et ne le lâche pas.
Ainsi, ce cinéma de combat taillé au scalpel touche-t-il sa cible : convaincre. Sans doute parce qu’il ose beaucoup et ne tombe jamais dans le manichéisme : Lumumba apparaît dans son entier, avec sa grandeur comme sa démagogie, sa bravoure et ses reculs. Si Peck privilégie moins l’incertitude, cette plongée qui marque avec tant de bonheur dans ses autres films et notamment son magnifique court métrage « Lumumba, la mort d’un prophète » dont la voix over disait et redisait « ma mère raconte
», ce serait donc une question de public.
On le croit sur images.
Invitée par l’Agence de la Francophonie, Amina Ndiaye Leclerc présentait « Valdiodio Ndiaye et l’indépendance du Sénégal », un documentaire de 52 minutes consacré à son père, Valdiodio Ndiaye, homme politique sénégalais qui fut injustement accusé avec le Président du Conseil Mamadou Dia d’avoir tenté un coup d’Etat contre Senghor et condamné à 20 ans de prison. Le film est d’une brûlante actualité puisqu’une des premières promesses du nouveau président sénégalais Abdoulaye Wade, qui fut avocat au procès de 1962, fut de le réouvrir. Réhabiliter Ndiaye n’ira pas sans écorcher l’image de Senghor, mais dérangera aussi la France : on comprend comment les puissances coloniales ont torpillé l’émergence de dirigeants africains susceptibles de s’opposer à elles. Rien d’étonnant dès lors à ce que les télévisions françaises soient sans exception très frileuses envers un film pourtant fort bien ficelé. Nous y reviendrons dans Africultures et publierons bientôt sur le site au moins l’interview de la réalisatrice.
Et en vrac et en vitesse, d’autres films vus ce week-end.
« Les autres filles », de Caroline Vignal (France, 102′), met en scène le devenir adolescent d’une jeune fille de 16 ans mal dans sa peau. Remarqué par la critique, le film joue de finesse et découvre une véritable actrice qui s’affirme peu à peu au fur et à mesure de son émancipation. Pour notre il africulturel, la présence parmi les autres filles du cours de coiffure d’une jeune Ivoirienne en rôle principal à ses côtés ainsi que d’autres métisses est réjouissant car elle exprime une multiculturalité si souvent gommée.
Comme à leur habitude, les frères Cohen s’amusent à déconstruire les codes du cinéma en adaptant hyper-librement Homère dans « Oh brother, where art thou ? » Le résultat est amusant et intéressant, pas vraiment passionnant.
Quant à Ruy Guerra, né au Mozambique et qui dirigea l’Institut national du film à Maputo après l’indépendance, un des maîtres du cinema novo brésilien, il livre avec « Estorvo » (Embrouille) une uvre déroutante, exigeante, éprouvante, mais baroque et fascinante.
Grosse affluence à « Cuba Feliz » de Karim Dridi, qui suit un musicien cubain dans son périple à travers l’île. L’aspect improvisé et reportage tranche avec « Buena Vista Social Club » de Wim Wenders, n’échappe pas à certaines longueurs, touche peut-être plus directement à l’humain.
Quant à « La Noce » de Pavel Lounguine (Russie), c’est un petit chef d’uvre bien palmable, oui, oui, drôle, magnifiquement tourné, virevoltant en tous sens et donnant comme l’avait fait « Taxi blues » autrefois une image vivante de la Russie d’aujourd’hui.
On passe son temps à rater quelque chose. A Cannes, l’offre est telle que ça devient gigantesque.
Laissons donc les films que j’ai ratés pour ne pas rater les films africains et pour interviewer les cinéastes (la transcription sera en ligne sur le site très bientôt) et parce que de toute façon on a que deux yeux deux oreilles.
La fatigue commence à monter, les yeux à se creuser et les ronflements de plus en plus conséquents dans les salles. Le dernier film de Chantal Ackerman, « La Captive », est ainsi une épreuve instructive. C’est un bon test pour voir si on tient encore le choc et ne s’endort pas tout de suite. Qu’on ne perçoive dans cette remarque aucune négativité : le film est très fort mais sa réalisatrice y retrouve cette écriture maniérée, répétitive, ou lenteur et fixité sont élevées au rang de modèles. On pense à Proust et on a pas tort : elle s’en est inspiré. Ironie mise à part, le film décortique (c’est le mot) avec brio les relations hommes-femmes, et se révèle étonnamment impliquant à partir du moment où on accepte de plonger dans cette atmosphère très particulière. Chantal Ackerman avait déjà présenté à la Quinzaine des Réalisateurs « Sud » l’année dernière, une réflexion sur le meurtre d’un Noir dans le sud des Etats-Unis.
Alors même que le rythme fou du festival ne laisse même pas le temps d’un sandwich, les petits fours de présentation de la biennale des cinémas arabes à Paris était une respiration suave comme un loukoum. Elle aura lieu du 30 juin au 9 juillet à l’Institut du monde arabe et permettra de voir les films arabes de ces deux dernières années avec un hommage spécial à la cinémathèque algérienne et un colloque sur « Acteurs et enjeux nouveaux dans le paysage satellitaire euro-arabe ». Une centaine de films à voir.
Un nouveau livre-événement circulait en sous-main : le nouveau dictionnaire des cinémas d’Afrique, concocté par la Médiathèque des Trois monde et édité chez Karthala (600 pages, 190 FF). Actualisation du dictionnaire paru il y a dix ans, c’est un outil de travail indispensable à tout programmateur, amateur et chercheur.
Dans les stands du ministère des Affaires étrangères ou de la Francophonie, les rencontres sont nombreuses. Ainsi, au détour d’un jus d’orange (salvatrices vitamines), Baba Hama, secrétaire général du Fespaco. Interview immédiate. Thème du prochain Fespaco de février 2001 : les nouvelles technologies adaptées au cinéma. Réalisation mais aussi diffusion sur internet, l’espoir d’une sortie du tunnel ? En tout cas, une aventure à tenter et un rôle moteur du Fespaco dans ce domaine. Et de nouveau la rengaine qui promet un gros boulot de transcription : interview publié bientôt sur le site.
La Semaine de la Critique faisait sa bonne action en invitant une association humanitaire (Action contre la faim) à présenter un film qu’elle a coproduit : « Nouvel ordre mondial (quelque part en Afrique) » dont on nous promet une sortie en salles. Centré sur la guerre en Sierra Leone, il porte ce titre car ce pays pourrait s’appeler Angola, Somalie, Soudan ou Congo-Brazza : partout des milliers de morts et d’atrocités au nom d’enjeux économiques et géo-stratégiques défendus à grand renfort de déclarations humanitaires par les grandes puissances occidentales. Dans le cas de la Sierra Leone, le film montre les atrocités commises par l’Ecomog, troupe mandatée par l’Union des Etats ouest-africains et largement sponsorisée par la communauté internationale sous les bons hospices de l’ONU, tandis que les rebelles sont médiatisés comme les seuls méchants.
Le message politique est sans équivoque. Le film en est bourré, car il ajoute aux démonstrations et interviews un gros lot d’images d’horreur qui coincent l’estomac pour le mois à venir. Bien sûr, démonstration doit être faite des horreurs commises par l’Ecomog. Les images de Sorius Samora, cameraman sierra-léonais qui a pu filmer en toute tranquillité car il était supposé travailler pour le gouvernement représentent un témoignage indispensable et courageux qui devrait empêcher quelques responsables onusiens de dormir. Mais pour le grand public, l’addition de ces images finit par provoquer l’effet inverse : à trop vouloir en montrer, on ne sert plus son sujet. La nausée n’est pas une démonstration. « La douleur n’est pas une star », disait Godard dans ses Histoires de cinéma. Faut-il donc ainsi continuer longtemps à ignorer les leçons de la réflexion sur l’image entamée par Rivette et l’équipe des Cahiers du cinéma dès les années 50 à propos des camps de concentration ? Le film débute par des images en ralenti d’un homme abattu en pleine rue. Cet effet esthétique est crapuleux. Il est à ranger dans le même sac que les images qu’Action contre la faim nous sert à coup de grands panneaux d’affichage dans le grand jeu du marketing de l’humanitaire, avec le slogan « Nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas ».
Cet alignement de la violence à l’écran finit par avoir l’effet inverse de celui qu’il recherche : le dégoût l’emporte sur la réflexion et l’Afrique est enfermée une fois de plus dans l’image du continent des douleurs. Quelques images oui, car elles sont nécessaires, mais par pitié, bien dosées pour éviter la manipulation. Bien sûr, c’est la réalité, mais ce que je vis en direct et ce que je vois sur un écran n’est pas la même chose : un média est passé, forcément subjectif, forcément manipulateur. Le trop casse la démonstration.
Le ventre noué, j’ai foncé à la Quinzaine pour retrouver le peintre haïtien Jean-Michel Basquiat (1960-1988) dans »Downtown 81″, un film tourné à New York en 1981. La scène de la musique et de l’art dans les franges de NY avec un Basquiat qui n’est pas encore célèbre mais joue son propre rôle de façon beaucoup moins coincée que celui du film éponyme de Julian Schnadel (EU, 1996). Bien sûr, tout cela date un peu mais constitue un instantané intéressant de la période et du personnage : émergence de la musique new wave, d’une peinture nouvelle, du hip-hop et du graffiti.
ça m’a un peu décoincé.
Pour que la ville de Cannes ne soit pas en reste, le Forum propose des films dans tous les quartiers excentrés du festival et Cannes Junior organise des séances pour les scolaires. C’est l’occasion de programmer des films ayant échappé aux sélections officielles.
« Dôlè », le premier long métrage du Gabonais Imunga Ivanga avait déjà été sélectionné sur cassette l’année dernière mais n’avait pu être terminé à temps, l’argent nécessaire manquant pour la post-production (tous les travaux techniques en laboratoire).
Le revoici donc cette année, malheureusement moins accompagné et surtout moins médiatisé que les films des sélections Bunker-Croisette.
Pourtant « Dôlè » vaut le coup d’il. La salle en majorité composée de scolaires a clairement vibré au récit de ces jeunes de Libreville qui font les 400 coups pour réaliser leurs rêves ou régler leurs problèmes. Leurs rêves ? Avoir le matériel nécessaire pour faire du rap professionnel, acheter un bateau, etc. Leurs problèmes ? Pouvoir acheter les médicaments nécessaires pour la survie d’une mère malade. Pour trouver l’argent nécessaire, Baby Lee, Joker, Akson et Mougler vont donc monter les coups les plus ambitieux qui seront autant de bons suspenses. Tous rêvent de devenir millionnaires grâce au Dôlè, le jeu où l’on gratte et l’on gagne si on a trois perroquets alignés. Chronique urbaine qui rappelle avec l’histoire de ces jeunes livrés à eux-mêmes que l’essentiel est de prendre sa vie en main, « Dôlè » délivre beaucoup d’humanité. On lui voudrait un fil conducteur plus accrocheur pour rentrer à fond dans l’histoire de ces jeunes mais un rythme bien enlevé desservi par une belle image et une musique qui vaut son CD contribuent à faire de ces quatre jeunes une bande qui ne s’oublie pas. Un film qui vaut son pesant d’or à côté des lavasseries déclinées aux jeunes à longueur de temps sur les télévisions.
Je n’ai pas résisér au plaisir d’aller voir un film allemand où ne jouent pratiquement pas un Allemand. Une prostituée vietnamienne dont les dents avariées détournent les clients, un Noir haïtien (interprété par Elia « James » Blezes) qui vendra un de ses reins pour lui payer un dentier, deux truands slaves minables qui n’arrêtent pas de rater leur assassinat
ce petit microcosme fait un film sympa qui a surtout le mérite de joindre tous les accents pour parler la langue de Goethe en son pays ! Un « Black mic mac » sans clichés qu’on aimerait voir plus souvent dans nos contrées.
Ce soir, je mets le smoke pour monter la marche. Donc à demain.
Il fallait se lever de bonne heure pour être au courant. Heureusement qu’il y a les copains journalistes : mon compère gabonais Serge-Henri Malet me passe un coup de portable (Cannes en a la densité la plus forte au monde durant le festival, avec toujours quelques oiseaux qui oublient de les éteindre durant les projections) : conférence de presse avec Danièle Mitterrand et Bertrand Tavernier après la projection des courts métrages sur le racisme au quotidien. L’idée était d’enfer : une appel à scénarios de films courts auprès des 16-26 ans, ensuite confiés à des cinéastes confirmés (le racisme étant un sujet délicat). 500 scénarios, 60 sélectionnés et proposés aux cinéastes, une fois éliminés ceux qui étaient trop manichéens et inaboutis.
Coincé par un interview, je n’ai pas encore pu voir les films (que l’on dit très réussis, avec notamment « Relou » de Fanta Régina Nacro du Burkina Faso et « Pimprenelle » de l’Algérienne Yamina Benguigui) mais la conférence de presse était édifiante. Bien sûr, l’idée est généreuse et utile : 63 % des Français se déclarent racistes ouvertement. Mais quand j’entends la même Yamina Benguigui reprendre les mots de Danièle Mitterrand pour affirmer que le racisme n’existe pas chez les enfants et qu’on les rend racistes, mon poil se hérisse. Combien de temps va-t-on encore nous bassiner avec cette vision idéelle d’un être pur au départ et que l’on pervertit ? Le racisme n’est pas une simple question de couleur de peau, sinon on ne serait pas raciste envers les Juifs. Le racisme est une peur de l’Autre en soi que l’on projette sur un Autre qui apparaît différent – cet Autre en soi qui nous dérange, nous insécurise, parce qu’on ne le maîtrise pas, cet Autre qui est là parce que nous sommes des êtres partagés. On n’est jamais raciste qu’envers soi-même, mais on le concrétise contre l’Autre. Pourquoi l’enfant échapperait-il à cela ? Claire Simon avait fait un merveilleux film, « La Récréation » où tous les conflits du monde se jouaient à l’échelle de la cour de récréation d’une école primaire.
Impression sourde qu’avec de tels discours, on en fera rien avancer puisque le problème est justement de s’accepter raciste pour opérer un travail sur soi au nom des valeurs essentielles qui fondent l’humain et la coexistence humaine que nous rappellent justement les conteurs et les artistes de tout poil, à commencer par les cinéastes d’Afrique
Mais que cela ne nous empêche pas de voir ces films : les télés sont contactées, et on apprend que la société de distribution Pyramide s’apprête à diffuser l’ensemble en un programme.
Sinon, l’événement de cette journée est bien sûr « Dance in the dark » de Lars von Trier, une comédie musicale mettant en scène une actrice extraordinaire, un art incomparable d’établir une tension dès la première image et de continuer ensuite cette mobilisation du spectateur avec un art qui permet de tisser dessus tout le propos. Le cinéaste s’attaque une fois de plus à un thème hors-mode : le sens du sacrifice. Le film de 2 h 19 est une expérience inoubliable qui ne peut laisser indifférent. Comme d’habitude avec les films de Lars von Trier, les avis se partagent en deux camps bien séparés : les suprêmement agacés et les enthousiastes émus, dont je fais partie.
J’ai raté les courts métrages mais n’ai pas raté l’interview de Raoul Peck : paroles fortes, détermination, choix esthétiques, mobilisation des acteurs, et des procès en perspective bien que l’heure soit clairement à une interrogation de l’Histoire – « Lumumba » est un film à voir. (cf). Entretien bientôt en ligne.
Danser la vie
Et voilà le quatrième événement africain de Cannes, en fait afro-américain, et même français puisque Mario van Peebles a réalisé son film en France avec une équipe française. La seule Noire du film est Diamantine (Meiji U Tum’si), une orpheline sortie de son orphelinat par un couple de restaurateurs pleins de bonnes intentions. Leur restaurant s’appelle « le ventre plein » et le film « Le Conte du Ventre plein ». Démarre alors un scénario béton que je vous laisse découvrir mais où nos gentils restaurateurs se révèlent de bien grinçants personnages. Pour eux, « on peut sortir les gens de la jungle mais on ne peut sortir la jungle des gens » – tout cela avec l’hypocrisie nécessaire qui les fait s’excuser chaque fois qu’une de leurs expressions pourrait choquer (un « petit noir » pour un café, la « bête noire » de la famille, etc.). Exploitation, préjugés, manipulation
toute la panoplie du racisme naturel traverse les relations mais le film ne s’y appesantit pas : on sent bien que son propos est tout simplement de raconter une histoire, un conte superbe dont la morale sera que la vie est une chanson et qu’il s’agit de la danser ! Et il ne s’en prive pas : images diagonales, accélérés, effets spéciaux et trucages utilisant toutes les ressources de création du numérique, scènes déjantées et tableaux baroques – car Melvin van Peebles s’affirme peintre à chaque image, un peintre minutieux qui soigne le détail, le forçant à suivre son imaginaire débridé. « Pour moi, il n’y a pas de code », déclare-t-il : « Je fais du cinéma comme je fais de la cuisine ». Le plat est excellent, détendu, léger, une bonne bouffée d’oxygène, une invitation à vivre sa vie !
Il avait fait « La Falaise » et ce court métrage avait fait le tour du monde des festivals. Faouzi Bensaïdi est sélectionné à Cannes par la Quinzaine des Réalisateurs pour un autre court de 10 minutes : « Le Mur ». Le thème ? Un mur ! « Qu’est-ce que tu as à me regarder, toi ? » lui demande un homme que sa femme vient de quitter pour un autre. A qui ? Au mur ! Grand mur blanc que la caméra parfaitement fixe cadre en plein écran et sur lequel se déroule comme dans un théâtre des scènes métaphoriques. On y collera une affiche de film, un homme ensanglanté le marquera de son sang, des hommes viendront le rechauler, un enfant y laissera les traces d’un charbon, le mouvement de la vie sur le mur du spectacle
« Notes à quelques voix » : c’est le sous-titre de « Wild Blue », un 68 minutes de Thierry Knauf sélectionné à Un Certain Regard. « Un massacre, c’est combien de fois un meurtre ? » Le génocide rwandais n’avait rien de spontané. Afrique, Inde, Iran, Bosnie
Les pays ne sont pas cités, seules les commentaires sont dits dans la langue du pays. Méditation sur le racisme, la destruction de l’environnement, l’auto-destruction de la planète, cet essai de Thierry Knauf manie la métaphore pour reposer sans cesse la même question : « à qui profite la répétition de telles nouvelles ? ». Dernière vision : des hommes tentent d’éteindre un incendie.
Les images sont évocatrices et fascinantes, les voix-over pénétrantes, les questions brûlantes (l’éducation est-elle un moyen de sortir de la spirale infernale ? « Mais combien de bourreaux cultivés ? »)
Mais à trop vouloir évoquer, le film se fait sentencieux. A trop jouer la distance pour favoriser la métaphore, le film s’éthérise et en finit par manipuler les images, passant de la méditation à la démonstration. Nous ne saurons pas qui sont ces gens, où ils vivent, quelle langue ils parlent. Dépouillés de ce qu’ils sont, ils ne seront plus que des arguments.
Dénoncer d’accord, mais on aimerait pouvoir danser la vie.
Les fleurs à épines gardent plus longtemps leur parfum
C’est ce que devra avaler Djomeh, l’ouvrier agricole afghan immigré en Iran qui rêve de se marier mais ne peux lutter contre le rejet de l’étranger (« Djomeh », de Hassan Yekpatanah, présenté à Un certain regard). L’avalanche de cinéma iranien à ce festival est à rapprocher de l’absence de films africains dans les sélections : il comble grâce à son art de la simplicité que semblent avoir perdu les cinémas d’Afrique le besoin d’essentiel d’un public occidental confronté à ses démons.
Ce sont précisément eux que convoque « Code inconnu » de Michael Hanneke, en compétition officielle. Difficultés de la communication, peurs modernes, xénophobie
Rien ne sert d’aligner les thèmes : c’est le traitement qui importe. Succession de scènes séparées par un écran noir, le film tisse une réflexion par touches dérangeantes et graves, inégales mais sans jugement ni parti pris, profondément engagée contre l’inhumanité. Une famille malienne trouve naturellement sa place dans ce film puissant, sans jamais être les Noirs nécessaires à la démonstration. Un épisode est caractéristique : un jeune jette son papier gras à une mendiante ; un jeune Noir intervient et veut le forcer à s’excuser de cette humiliation ; le refus du jeune homme provoquera finalement l’arrestation de tous, des ennuis pour les Maliens et la reconduite à la frontière de la mendiante
La jeune Souad El-Bouhati présentait à la Quinzaine des Réalisateurs son court métrage « Salam » (30 min.) : une caméra prude, respectueuse des rythmes et des silences, pour témoigner des sentiments en jeu dans le départ d’un vieil immigré obligé de prendre le chemin du retour au pays par la perte de sa chambre au foyer.
Dans le même programme, « La Pomme, la figue et l’amande » (Joël Brisse, 35 min.) abordait avec humour et sensibilité le dépassement du préjugé contre l’étranger en mettant en scène la relation entre un Beur et une femme en quête de repères.
L’altérité est centrale dans nombre de films : elle participe de l’exploration des voies de sortie de l’enfermement pour prendre sa vie en mains. La relation à l’Autre permet de se découvrir et de s’affirmer. C’est ce que nous dit « Nelly’s Bodega », de la jeune Afro-américaine d’origine nigériane Omoniké Akinyémi, présenté dans le cadre du Forum. On sent qu’elle y a mis beaucoup d’elle-même. Malgré un montage dont le volontarisme finit par être pesant, sa façon d’entremêler deux histoires très différentes est vivifiant : alors que la jeune fille noire passe par-dessus les rejets pour découvrir sa propre beauté, la femme cubaine arrive à se dégager d’un mari violent.
Comme le dit encore le film iranien : une porte fermée finit toujours par s’ouvrir.
Triste clôture
Dernier jour : c’est le temps des clôtures. Tandis que la Quinzaine des Réalisateurs termine en beauté avec « Dancer », un film émouvant et drôle Stephen Daldry (Grande-Bretagne) qui conte la détermination d’un jeune prolétaire à devenir danseur étoile, la sélection Un certain regard clôture avec « Je rêvais de l’Afrique », un film américain de Hugh Hudson (qui avait fait « Kramer contre Kramer » mais aussi « Greystoke » et « La légende Tarzan ») qui sort sur les écrans ce 24 mai.
Je m’attendais à être affligé, mais pas à ce point là
« L’Afrique est une terre bénie, vierge, mystérieuse et envoûtante », déclare le réalisateur qui poursuit : « Mais c’est aussi un pays impitoyable et sauvage ». Tout est dit : Kim Basinger, devant un paysage magnifique mêlant étendues sauvages et bêtes tout aussi sauvages s’écrie assise sur le toit du 4×4 roulant à toute allure : « Africa ! » On pense bien sûr au « I’m the King of the World » de De Caprio dans « Titanic » et on a pas tort : l’Afrique et ses habitants ne sont dans ce film qu’un décor utilisé pour camper une histoire mélo et lacrymogène à souhait pour faire sortir les mouchoirs d’un public qui ne vient qu’y chercher cela. Les Noirs, tous très gentils en dehors des méchants braconniers, mais tous parfaitement domestiqués, sont tous au service de Madame, car, comme le dit le dossier de presse, « toute vie sur cette parcelle d’Afrique est sous sa responsabilité ». Il a fallu 130 véhicules, 12 gros camions, des motos, des tracteurs, des chauffeurs et (seul point positif) des techniciens sud-africains pour réaliser ce navet intégral, nouveau « Out of Africa » accumulant les poncifs les plus éculés sans jamais décoller d’un poil. L’histoire est d’une pauvreté extrême et on se demande si l’autobiographie de Kuki Gallmann comporte ces quelques éléments que l’on était en droit d’espérer, une sensibilité pour l’Afrique qui dépasse le cliché.
Un tel film en clôture ne nous apprend qu’une chose : qu’il y a encore bien du pain sur la planche pour que les sélectionneurs sortent de leurs idées reçues sur l’Afrique et acquièrent à propos de la présentation de l’Afrique ne serait-ce qu’un once d’esprit critique.
Côté Palmarès, on est content avec la consécration du Lars von Trier.
Et pour ce qui nous concerne, notons que « Dôlè » du Gabonais Imunga Ivanga a obtenu le Grand prix spécial du Jury à Cannes Junior et est ainsi, puisqu’il est catalogué comme tel par le CNC, le seul film français à avoir été primé à Cannes !
PS : nous couvrirons également sur le site la Biennale des Cinémas arabe de Paris par un compte-rendu quotidien et complet durant la première semaine de juillet.
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