Cette série est née d’une réflexion sur la définition d’une identité africaine dans la diaspora. Le contexte historique de Curaçao en tant qu’ancien port d’esclaves aux XVIIe et XVIIIe siècles, le développement de l’île et son statut politique et socio-économique aujourd’hui m’intéressent en référence à une identité globale noire : cette identité étant construite à la fois sur des similitudes et des différences qui distinguent l’Africain du continent de l’Afro-Curaçaolenio.
Les performances représentées dans cette série ont été faites à Curaçao à une période où se posait la question de savoir si l’île devait ou non obtenir son autonomie politique vis-à-vis des Pays-Bas (leurs maîtres colons), et au moment de la polémique autour de la ségrégation raciale au sein des partis politiques.
Socialement parlant, prévaut l’idée préconçue que plus la peau d’un individu est claire, plus son statut est important. D’un point de vue économique, les classes sociales les plus inférieures sont en majorité composées de la population noire. Les inscriptions sur le T-shirt (I love Black People, The Darker The Better
) servent à contester ces a priori sur la couleur de peau.
Ces photographies ont été prises dans la capitale, Willemstad, dont l’architecture hollandaise du XVIIIe au XXe siècle sert de décor au quotidien des habitants, ainsi que dans un musée national dont les collections documentent la soumission du peuple noir.
Traduit de l’anglais et édité par Christine Eyene///Article N° : 10394