Continent Afrique 2009 (Pau)
16ème édition
Festival
du 05 au 15 Novembre 2009
Horaires : 00:00
Horaires : 00:00
Cinéma/TV
Cinéma le Méliès (Pau) – 6, Rue Bargoin, 64000 Pau – France
Français
[…] L’événement de la rentrée au Méliès, c’est évidemment la 16ème édition de Continent Afrique, festival que Vicentia Aholoukpé a porté sur les fonts baptismaux en 1993 et qu’elle a tenu à bout de bras depuis lors. Durant onze jours, Le Méliès prêtera ses deux écrans à 19 films en provenance de 16 pays, qui couvriront tant l’Afrique francophone que les Afriques anglophone et lusophone, du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Pour une salle comme la nôtre, il n’est pas facile de rassembler autant de films de valeur en aussi peu de temps : la meilleure garantie de pérennité de cet événement est que vous veniez aussi nombreux que possible à ses projections.
Emmanuel Leclercq
Directeur du Méliès.
Pendant Continent Afrique, restauration rapide avec Clarisse Rose et l’association ACTAA dans le village africain, sur le parvis du Méliès
Chers Amis du Méliès,
« Continent Afrique » est un des rares festivals consacrés en France au cinéma africain, et on se demande pourquoi : ce qui frappe en effet dans cette cinématographie, c’est sa quasi-absence de déchet. Elle confirme en tous points l’extraordinaire vitalité des artistes africains, toutes disciplines confondues, alors même que leurs moyens sont beaucoup plus limités qu’ailleurs. C’est donc le plus décourageant des paradoxes de constater que l’organisation d’un festival du film africain relève du parcours du combattant : comme les films sont peu ou mal distribués, ils sont chers ; et comme ils sont chers, on hésite à les programmer. Ce sera d’ailleurs le thème de notre table ronde du 14 novembre. Mais, en s’entêtant, on peut sortir de ce cercle vicieux et, dans la limite de nos modestes moyens, nous avons voulu vous offrir un festival aussi éclectique et complet que possible : les 19 films de la sélection proviennent de 16 pays, couvrant le continent du Nord au Sud et d’Est en Ouest, et tant ses régions francophones que ses régions anglophones et lusophones.
Passé et présent vont se croiser. L’Histoire sera évoquée avec Sambizanga (la guerre d’indépendance en Angola),
Une république devenue folle : Rwanda 1894-1994 (le génocide rwandais), et bien sûr Teza, qui relate 40 ans de l’histoire de l’Ethiopie – et du monde. Et l’actualité la plus dure, qu’à notre sens il ne fallait pas occulter, sera évoquée dans Making of (l’intégrisme musulman), Harragas (la tragédie des migrants), N’Djamena City (la répréssion des opposants au Tchad) et Au loin des villages, qui rappellera à notre mémoire occidentale défaillante l’horreur du Darfour.
Mais limiter la sélection au seul territoire d’un continent nous a semblé artificiel, et nous avons souhaité dépasser, sans les nier, les anciennes rancoeurs liées à la période coloniale. Plusieurs films présentés ici ont été réalisés par des Européens ou des Américains (Soul Power, Une république devenue folle, Au loin des villages), se déroulent hors d’Afrique (Expérience africaine, Aimé Césaire), ou même puisent leur inspiration dans la culture occidentale, comme Hyènes, où le grand Djibril Diop Mambety – auquel le festival rend par ailleurs hommage – transpose au Sénégal La Visite de la vieille dame du dramaturge suisse Friedrich Dürrenmatt.
Mais le 23 juillet 1998, Djibril Diop Mambety, ce géant du cinéma africain, passait de l’autre côté de l’écran du monde. Pour autant, les rideaux des salles obscures ne sont pas tombés. Ses films constituent une immense oeuvre du patrimoine cinématographique. Avant-gardiste, engagé, tolérant, il méprisait la médiocrité et le véritable rêve pour lui était de « raser le bordel »pour y faire naître un monde d’amour. Ce « diseur d’histoires » faisait des films, à la fois sophistiqués et poétiques qui ne répondent à aucune convention. Il disait : « J’ai un contrat de dix mille ans… Je dis bien dix mille ans avec le cinéma. C’est dans ces dix mille ans que la suite va se réaliser… D’ici à la fin, il y aura des éclipses de lune, des éclipses de soleil… Il y aura l’ouragan, il y aura la paix et la beauté aussi « . Le réalisateur congolais Balufu Bakupa-Kanyinda le décrit comme une oeuvre en soi. Une oeuvre universelle et immortelle.
Mais l’Afrique ne serait pas l’Afrique sans les enfants, ni la fête : une programmation spécifiquement africaine a été réservée au jeune public, une grande soirée musicale aura lieu le 7 novembre à la MJC du Laü et, pour finir en beauté, un grand marché africain animera les rues jouxtant le Méliès, le dimanche 15 novembre, de l’aube à la nuit. Il nous reste à espérer que vous viendrez nombreux faire la fête avec nous.
Emmanuel Leclercq et Vicentia Aholoukpé
Emmanuel Leclercq
Directeur du Méliès.
Pendant Continent Afrique, restauration rapide avec Clarisse Rose et l’association ACTAA dans le village africain, sur le parvis du Méliès
Chers Amis du Méliès,
« Continent Afrique » est un des rares festivals consacrés en France au cinéma africain, et on se demande pourquoi : ce qui frappe en effet dans cette cinématographie, c’est sa quasi-absence de déchet. Elle confirme en tous points l’extraordinaire vitalité des artistes africains, toutes disciplines confondues, alors même que leurs moyens sont beaucoup plus limités qu’ailleurs. C’est donc le plus décourageant des paradoxes de constater que l’organisation d’un festival du film africain relève du parcours du combattant : comme les films sont peu ou mal distribués, ils sont chers ; et comme ils sont chers, on hésite à les programmer. Ce sera d’ailleurs le thème de notre table ronde du 14 novembre. Mais, en s’entêtant, on peut sortir de ce cercle vicieux et, dans la limite de nos modestes moyens, nous avons voulu vous offrir un festival aussi éclectique et complet que possible : les 19 films de la sélection proviennent de 16 pays, couvrant le continent du Nord au Sud et d’Est en Ouest, et tant ses régions francophones que ses régions anglophones et lusophones.
Passé et présent vont se croiser. L’Histoire sera évoquée avec Sambizanga (la guerre d’indépendance en Angola),
Une république devenue folle : Rwanda 1894-1994 (le génocide rwandais), et bien sûr Teza, qui relate 40 ans de l’histoire de l’Ethiopie – et du monde. Et l’actualité la plus dure, qu’à notre sens il ne fallait pas occulter, sera évoquée dans Making of (l’intégrisme musulman), Harragas (la tragédie des migrants), N’Djamena City (la répréssion des opposants au Tchad) et Au loin des villages, qui rappellera à notre mémoire occidentale défaillante l’horreur du Darfour.
Mais limiter la sélection au seul territoire d’un continent nous a semblé artificiel, et nous avons souhaité dépasser, sans les nier, les anciennes rancoeurs liées à la période coloniale. Plusieurs films présentés ici ont été réalisés par des Européens ou des Américains (Soul Power, Une république devenue folle, Au loin des villages), se déroulent hors d’Afrique (Expérience africaine, Aimé Césaire), ou même puisent leur inspiration dans la culture occidentale, comme Hyènes, où le grand Djibril Diop Mambety – auquel le festival rend par ailleurs hommage – transpose au Sénégal La Visite de la vieille dame du dramaturge suisse Friedrich Dürrenmatt.
Mais le 23 juillet 1998, Djibril Diop Mambety, ce géant du cinéma africain, passait de l’autre côté de l’écran du monde. Pour autant, les rideaux des salles obscures ne sont pas tombés. Ses films constituent une immense oeuvre du patrimoine cinématographique. Avant-gardiste, engagé, tolérant, il méprisait la médiocrité et le véritable rêve pour lui était de « raser le bordel »pour y faire naître un monde d’amour. Ce « diseur d’histoires » faisait des films, à la fois sophistiqués et poétiques qui ne répondent à aucune convention. Il disait : « J’ai un contrat de dix mille ans… Je dis bien dix mille ans avec le cinéma. C’est dans ces dix mille ans que la suite va se réaliser… D’ici à la fin, il y aura des éclipses de lune, des éclipses de soleil… Il y aura l’ouragan, il y aura la paix et la beauté aussi « . Le réalisateur congolais Balufu Bakupa-Kanyinda le décrit comme une oeuvre en soi. Une oeuvre universelle et immortelle.
Mais l’Afrique ne serait pas l’Afrique sans les enfants, ni la fête : une programmation spécifiquement africaine a été réservée au jeune public, une grande soirée musicale aura lieu le 7 novembre à la MJC du Laü et, pour finir en beauté, un grand marché africain animera les rues jouxtant le Méliès, le dimanche 15 novembre, de l’aube à la nuit. Il nous reste à espérer que vous viendrez nombreux faire la fête avec nous.
Emmanuel Leclercq et Vicentia Aholoukpé
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