Wesh wesh, ça me regarde !

De Rabah Ameur-Zaïmèche

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Dans le contexte actuel, Wesh wesh (expression d’arabe dialectal traduite dans le titre) vient à brûle pourpoint : une vison sans concession des cités de banlieue, ni complaisante ni sensationnelle, une chronique de l’intérieur. Kamel (joué par le réalisateur, lui-même issu de la cité) revient clandestinement après quatre ans de prison pour trafic de drogue et deux ans d’expulsion en Algérie : double-peine – sans papiers, l’obligation de la débrouille. Plongée dans un monde ni noir ni blanc en plein décomposition, où la violence pénètre autant les rapports que le langage, le film insiste aussi sur la vivacité des solidarités, l’humanité des relations familiales et l’immense quête de reconnaissance des jeunes des banlieues. La police, toujours filmée de dos ou le visage brouillé comme à la télé, ce qui restaure par l’image l’anachronisme de sa relation de proximité, contribue largement à cette violence larvée. Ce premier long métrage s’embourbe parfois dans quelques démonstrations inutiles mais il ressort de la multiplicité des situations et des regards une compréhension vitale du phénomène cité.

2001, 1 h 25, avec Rabah Ameur-Zaïmèche, Ahmed Hammoudi, Brahim Ameur-Zaïmèche, Farida Mouflok.///Article N° : 2297

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